Chapitre 60: Sur écoute

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- Je suis désolé, Bella mais je ne peux pas, c'est risqué. On se verra demain.

- D'accord, avais-je simplement lâché.

J'éprouvais inlassablement le besoin d'être écoutée. Malgré mes mises en garde, Blaire avait décidé de passer son week end avec Mr Pinkett. Mes parents dormaient sûrement à l'heure qu'il est et l'homme que j'aime crois que je suis instable. Quelle merveilleuse façon de finir ma semaine en beauté. Ces dernières semaines étaient éprouvantes entre la dispute avec Blaire, la mysterieuse disparition de Rachel et la supposée infidelité de Callum je ne savais où donner de la tête.

- Par contre je pourrais te tenir compagnie au téléphone. J'ai des infos croustillantes sur Isa. Figure toi que ce n'est pas la première fois qu'elle soutire de l'argent à un de ses clients. Elle a déjà fait de la prison pour ça d'ailleurs. Certains se sont fait drogués puis volés, d'autres c'était à l'aide de grossesses purement fictive mais le temoignage d'un homme m'a fait tiquer.

- Ah oui ? Et qu'a-t-il dit ?

- Il a commencé en disant avoir honte d'avouer à son ex femme que cet enfant à cause duquel elle a tant souffert par sa faute n'était même pas le sien. D'apres lui, Amanda, c'est comme cela qu'elle se faisait appeler, lui faisait croire que Bryan était son fils dans le but de lui faire verser une pension chaque fins du mois. Il m'a dit qu'il recherchait cette fameuse Amanda depuis déjà presque un an.

- Comment as-tu fais ?

- Simple...son fiancé Arthur m'a supplié de faire quelque chose car il ne souhaitait pas voir la femme qu'il aime et la mère de son fils de nouveau en prison pour une histoire d'argent. Depuis quelque temps elle rejeterait ses appels et il soupçonne mon très cher frère d'être la cause de son éloignement.

Une voix féminine s'éleva dans son dos avant qu'un son de verre brisé ne resonne. Je crus une seconde reconnaître cette voix qui se tue simultanément.

- Ne me dis pas que tu passes la nuit avec une femme dans la maison de vacances de ton frère ?

- Quelle imagination debordante tu as ! rit-il nerveusement. Rach...je ne vais pas te faire du mal. Pose cette lampe.

- Espèce d'idiot tu as gaché ma vie...tu m'as éloignée de l'homme que j'aimais...

- David ? Je peux savoir ce qui se passe ?

- Je...on se verra demain.

Vingt et une heure passée, aucune trace de mon supposé fiancé. Un nombre incalculable de scenarios me traversaient l'esprit. Emitoufflée dans ma couverture rose, Amélia dans mes bras, ses frères sur le coté dans le berceau, je jouais à la traqueuse de preuves sur internet, téléphone à l'oreille. Dit comme ça on pourrait facilement croire que quelque chose clochait chez moi mais rien tout ce qu'avait pu croire Callum et le reste des invités n'etait vrai. J'étais peut être desesperée mais ma santé mentale se portait parfaitement bien.

"Je vois tout, sais tout...", pensais-je au moment où la porte s'ouvrit. Callum traversa la pièce dans l'optique d'atteindre la douche sans que la situation ne dégénère. Il était étonnamment silencieux. Peut être que si j'arrivais à lui faire entendre raison il me laisserai le bénéfice du doute. En tournant puis retournant sur ma chaise, le portrait au dessus de l'un des meubles de la chambre attira mon attention. Je m'étais levé en prenant bien soin de ne pas reveiller ma fille. En sortant de la salle de bain, toujours en colère il ne m'avait adressé aucun regard jusqu'à ce que je détache un micro du cadre photo sans le vouloir.

Il l'avait observé quelques minutes avant de le briser.

- Tu voulais des preuves ? En voilà assez pour monter un dossier. Arnaque, vol, usurpation d'identité, harcelement, la liste est longue, anoncais-je en pointant du doigts l'ordinateur posé sur le lit.

Sa bouche s'entrouvrit à l'instant même où Isa fit sonner son téléphone. Il me regarda comme pour avoir mon accord. Après avoir fouillé la chambre de fonds en comble à la recherche de micros et cameras, il avait pu répondre sans avoir l'impression d'être observé.

- Elle n'a peut être rien à voir avec tout ça..., commença-t-il.

- Es-tu aveugle ou tu le fais exprès ? Elle a bien simulé sa mort parce qu'elle n'avait pas les couilles de t'avouer qu'elle ne t'aimait plus. Et si tu oses me sortir qu'elle n'est plus la même je te jure que je vais te sauter au cou.

- Qu'est ce que je suis censé lui dire ?

- Fais comme si tu étais en pleine milieu d'une partie de jambe en l'air, je me charge du reste, annonçais-je un sourire malicieux scotché aux lèvres.

Nous nous étions allongés sur le lit. Il décrocha sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Tandis que je m'attelais à imiter des gémissement étouffés, Callum lui dit qu'il rappellerait plus tard. À cet instant le plafond semblait être le centre de notre attention. Un silence s'en suivi du bip sonore. Il glissa ses doigts entre les miens et chuchota :

- Je suis désolé mia bellezza, souffla-t-il de but en blanc.

- Je te pardonnerai mercredi après midi lorsque tu me servira de billet d'entrée dans sa concession. Pour l'instant j'aimerais que tu m'éclaircisse sur le rapport entre Rebecca et ton entreprise.

Il me fixa l'air de me dire ce que j'avais en tête était illégal mais il savait pertinemment qu'essayer de me convaincre était peine perdue.

- De ce que je sais, mon père trempait dans des affaires douteuses. Rebecca étant actionnaire s'en est rendue compte et lui faisait du chantage pour qu'il lui verse une partie de l'héritage de ma mère. Je ne serai pas étonné que les lettres évoquant l'entreprise de mon grand père viennent d'elle.

- David m'a dit qu'elle lui avait avoué avoir assassiné Liliana avant de le pousser dans les escaliers. Son seul but est de toucher l'héritage de ta mère. À quoi lui serviraient ces stupides lettres ? Et Rachel qui disparaît. Je n'y comprends plus rien.

- Je l'ai retrouvé...

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Where stories live. Discover now