Chapitre 49: L'ivresse de l'amour

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Depuis ma sortie de l'hôpital, les nuits semblaient de plus en plus longues. S'occuper de trois nourrissons à la fois n'était pas de tout repos. Le rythme effréné de mon quotidient faisait que je dormais peu, le stress et les menaces me rendaient paranoïaque. Les appels aux environs de minuit se faisaient de plus en plus reguliers. La boucle infernale se répétait.

Un souffle irrégulier, un cri effroyable qui déchire l'atmosphère, une voix presque inaudible qui prend la parole et répète sans cesse: " Je te vois, ne crois pas que je t'ai oubliée". Mon coeur qui bat à tout rompre, il tape contre ma cage thoracique. Mon souffle se coupe, je peine à respirer. Et cette sensation d'étranglement qui m'angoisse, est-ce un rêve ? Ou suis-je simplement entrain de devenir folle ? Ce pourrait-il que ce soit la mort ?

La main sur ma poitrine, je serre ma nuisette et mord ma lèvres jusqu'au sang. Les larmes coulent de chaques côté de mon visage. Je me recourbe sur moi même. Ce sentiment d'impuissance est aussi encombrant que désagréable. Le vide prend place, il transperce mon coeur. Je cours à travers la foule, essaye de leur parler mais personne ne me voit. Je suis invisible, fade, sans aucun intérêt.

Je lachais un cri d'effroi. Mon regard balaya la pièce et je me rendis compte que j'étais seule dans le lit. Je soupirais. Ce n'était qu'un cauchemar. Ma tête entre mes mains, je massais mes tempes. Je me demandais où Callum pouvait être à cette heure ci. Les sons qu'émettaient le baby phone vinrent rompre la sérénité qui reignait dans notre chambre. Je me resolu à me lever pour aller calmer les triplés.

Après avoir passé près de deux semaines sous surveillance à l'hôpital, nous avions pu sortir. Je savais que m'occuper d'eux ne serait pas tâche facile mais je voulais quand même le faire, je devais le faire. J'ai eu l'impression de ne pas avoir été actrice de mon propre accouchement, c'était assez frustrant alors je voulais au moins les allaiter. Au début cela avait été difficile mais, ce n'était rien comparé à la joie d'être maman.

À ma grande surprise, la porte de leur chambre était ouverte. Les pleurs avaient cessés et ils semblaient s'être endormis. J'observais Callum à l'embrassure de la porte. Il tenait Amelia, la plus petite âgée de 6 semaines comme ses frères, dans ses bras en lui caressant la joue du bout de son index. Elle prit son doigt en bouche, le relâcha et se mit à pleurer. Le brun, qui n'avait pas remarqué que je l'observais commença à paniquer.

— Merde, qu'est ce que je fais ? Tu as faim ? Si c'est ça je n'ai pas de lait moi.

Je m'exclaffais tant l'expression de son visage était drôle.

— Passe la moi, dis-je en m'asseyais à côté de lui.

Il me laissa faire. Une fois les trois nourris au lait tiré préalablement, j'allais me jeter sur notre lit. Callum en fit de même et j'allais me nicher contre son torse.

— Est-ce que ça va ? demanda-t-il.

— Je pensais juste au fait que je serai bien obligée de les nourrir au biberon, je me sens inutile. Je ne peux pas nourrir mes enfants et encore moins te satisfaire au lit. Sans oublier mon corps affreux.

Il me tira vers la douche et me déshabilla en déposant des baisers sur mon épaule. Il passa ses doigts sur ma cicatrice.

— J'aime ton corps, c'est le plus important pas vrai ? Il me sourit.

— Tu le penses vraiment ? Le questionnais-je d'un air suspicieux.

— Pourquoi ?  Tu ne me crois pas ? Je peux te le prouver, me dit-il un sourire en coin.

***

L'horloge murale indiquait 9h 57, le rendez-vous chez le notaire était pour bientôt. La dernière condition stipulée dans le testament remplie, Callum avait maintenant le plein pouvoir sur son héritage. Pourtant, rien ne nous disait qu'il n'y avait pas inclu David et Rachel. Ce serait vraiment regrettable étant donné que cet argent et les entreprises White sont la propriété de la famille de sa mère que les Moretti ont osé s'accaparer.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Where stories live. Discover now