Chapitre 47: Compliquations

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Caroline

La panique s'empara de moi. L'accouchement n'était pas censé survenir aujourd'hui. Nous avions prévu, à cause du manque d'air et des risques qu'elle encourait, de déclencher l'accouchement. Dès la minute où j'avais lu son dossier, j'avais su que ce serait un accouchement à risque. Mais malgré tout j'avais pris son cas en main en me promettant de ne pas laisser mes sentiments prendre le dessus.

Nous n'avions pas d'autre choix que de procéder à une césarienne. Ivy était tétanisée. Plus les heures passaient plus nous étions inquiets, le col de son utérus n'avait pas l'air de s'être dilaté. Je lui avais injecté de l'anesthésie dans le bas de son dos. Ce qui voulait dire qu'elle n'avait plus le droit d'avaler quoi que ce soit.

— Docteur ? m'interpella Annie, une stagiaire qui remplaçait une des infirmières. Leur rythme cardiaque chute.

Je palpais son ventre, Callum et elle me regardaient sans trop comprendre la situation.

《 — Bien, Ivy ? Tu sais ce qui se passe ?

Elle secoua la tête positivement en voyant les infirmières s'afferer autour de son lit et la transporter en salle.

Il est vrai que c'est risqué mais nous n'avons pas d'autre choix. C'est soit la césarienne soit l'un de vous. Activez vous désinfectez la salle, on a plus le temps, dis-je en enfilant la tenue adéquate et des gants. 》

— Mais...et les derniers examens ? s'étonna une des infirmières.

— Groupe sanguin, pression artérielle, rythme cardiaque des bébés, de la mère. Ça ira.

La salle étant prête nous avions commencé notre travail. La peur montait en moi. J'engoissais à l'idée que l'un d'eux pouvais y passer. Une infirmière était postée à l'avant et vérifiait que tout allait bien. À chaque enfant sorti, le poid sur mes épaules diminuait. La sueur dégoulinait sur mon front. Nous avions finit, mais nous n'étions pas pour autant sortis de l'auberge. Il fallait la recoudre et s'occuper des bébés.

— Docteur, elle s'est évanouie. Son coeur...son coeur..., dit-elle les larmes aux yeux.

Je me précipitais à l'avant.

— Apportez le défibrillateur, Annie ne bougea pas, mais bordel, bouge toi elle est entrain de nous lâcher, fulminais-je rouge de colère.

***

La jeune stagiaire n'eût d'autre échappatoire que de s'enfuir. Elle eut l'impression que tout le monde lui lançait des regards accusateurs. Elle était une bonne à rien, elle le savait. Annie se mit à courir avant de se cogner à un torse.

— Infirmière, s'il vous plaît, dîtes moi qu'elle va bien.

Elle pleura de plus belle. "C'était de ma faute", pensa-t-elle.

— Je suis désolé, je vous en supplie, pardonnez moi, cria-t-elle en se jettant aux pieds de Callum.

Le jeune homme comprit que c'était finit, Ivy n'avait pas tenu sa promesse. Et plus jamais il ne la reverra. Il s'assit et pris sa tête entre ses mains.

— Elle est morte ? la questionna-t-il d'une voix cassée.

— Depuis bientôt 15 minutes mais le docteur Daniels ne veut rien lâcher et pense qu'il y a encore espoir, intervint une autre infirmière.

***

Je lui faisais un massage cardiaque et le bouche-à-bouche en attendant le défibrillateur. La première décharge électrique n'avait rien donné, la seconde non plus. Les larmes dévalaient mes joues. Il était hors de question que je la laisse partir.

— Docteur ça ne sert à rien, c'est finit, elle est...

— Non ! Criais-je. Non, je t'interdit de dire que c'est finit, je t'interdit de dire que mon bébé est partit. Pas avant moi, pas avant sa mère.

Flashback

Le temps était maussade, nous étions un vendredi, jour de l'enterrement de bubulle, son poisson rouge. Elle lui avait fabriqué une petite tombe avec l'aide de son père dans le jardin. C'était la moindre des choses étant donné qu'il l'avait tué sans faire exprès. Ivy était restée des heures sur cette petite tombe. Quant à son père, le poids de la culpabilité pesait si lourd, qu'il était rentré prendre un verre de limonade pour se changer les idées.

— Chérie, je me sens coupable, dit-il en passant ses mains sur mes hanches.

Il déposa sa tête au creux de mon cou.

— Ne t'inquiète pas, c'était un accident et puis ça lui passera.

— Si tu le dis. Il commence à pleuvoir et elle n'a pas l'air de vouloir le quitter.

— Laisses moi faire j'y vais, lui dis-je.

Je pris un parapluie et sortis dans la cour. Elle était entrain de lui raconter ses journées sans lui. Je mit au dessus avec mon parapluie pour la couvrir.

— Tu vas attraper froid mon choux, dis-je en la soulevant.

Elle resta silencieuse un instant, puis se retourna vers moi.

— Maman, pourquoi bubulle est partit ? Il ne m'aime plus c'est ça ?

— Il n'est pas vraiment partit, il est là, dans ton coeur. Il s'en est allé au paradis des poissons, ajoutais-je en lui souriant.

— Toi aussi tu partiras ? demanda-t-elle tristement.

Nous rentrions et je lui fis prendre un bain bien chaud. C'était le moment de la journée qu'elle appréciait le plus et encore plus lorsque c'était son père qui le lui faisait prendre.

— Tout le monde est appelé à partir.

— Pourquoi ?

— Une fois notre mission sur terre accomplie, on s'en va. Il y a des gens qui vivent longtemps et qui ont la chance de profiter de la vie et il y en a d'autre qui n'ont pas de choix. C'est ainsi, c'est tout.

Je la séchait avec une serviette et lui fit des papouilles.

— Promets moi de ne jamais me laisser. Restes avec moi maman, me supplia-t-elle en me prenant dans ses bras.

Fin du flashback

— On s'était promis mon coeur, on s'était promis tu te souviens ? Tu ne peux pas t'en aller, pas maintenant que notre petite famille est reunie. Restes avec nous.

Je regardais désesperement le moniteur cardiaque. Je perdais peu à peu espoir lorsque la courbe qui indiquait son rythme cardiaque devint stable. En un soupire, j'avais relâché tout le stress accumulé depuis le debut de l'opération.

— Ramenez la dans sa chambre, avais-je ordonné en m'essuyant le front.

J'étais sortie de la salle, il fallait que j'annonce la nouvelle. Patrick se leva et me prit dans ses bras à mon arrivée. Callum, lui, était muet comme une tombe.

— Elle est vivante, notre fille est vivante Path, leur avais-je annoncé. J'ai réussi.

Callum bondit de son siège.

— Je peux aller les voir ?

— Bien sûr, aquiesais-je.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Donde viven las historias. Descúbrelo ahora