Chapitre 3: Libérée, délivrée

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C'est avec difficulté que je parvins à émerger de mon sommeil. Ecrasée de fatigue, je m'étirais en pandiculation tel un chat. Il m'aura fallut plus de dix minutes pour quitter mon lit et rejoindre la salle de bain.
Je plongeais mon regard dans le mirroir, il reflétait l'image d'une tout autre personne que la Ivy joyeuse que j'avais toujours été. Cette fille dans le mirroir n'était autre que le résultat de ces deux dernières années passées en compagnie de mon père et de sa femme. Une Ivy pâle et amaigrie c'était celle que j'étais devenue. Après plusieurs minutes devant le mirroir à penser, je me décidais à aller sous la douche.

En descendant au rez-de-chaussée je croisais Rebecca alias lady de tremaine. Cette femme à elle seule est le diable en personne. Avec son doux regard vert, ses cheveux blonds clairs et son visage ridé elle semble être une personne douce et gentille, mais comme on le dit si bien les apparences sont trompeuses. Il ne manque plus qu'Anastasie et Javotte et le compte est bon.

—   Tu crois que le dîner va se faire tout seul ? dit-elle en me traînant de force jusqu'à la cuisine.

Dîner? Mais quelle heure pouvait-il bien être? Je n'ai quand même pas dormi toute une journée?

—   Qu'est ce que tu attends ?

Les questions fusaient de tout les côtés dans ma tête.

—   Quelle heure est-il?

—   Dix-sept heure. Maintenant va préparer le dîner.

—   Il y a bien un cuisinier pour ça.

—   Et en plus de ça tu oses me répondre, écoutes moi bien si tu veux vivre sous ce toît tu as intérêt à me respecter petite insolente toxico.

—   Je ne le ferais pas, tu n'as pas à me traiter comme ton esclave. Je fais déjà tout ici.

—   C'est exactement ce que tu es une pauvre descendante d'esclave et tu en es une par conséquent petite négresse, alors ne discutes pas et va faire le dîner ensuite je te donnerai d'autres tâches.

—   Je t'interdis d'insulter les personnes de peau noire. Tu n'es qu'une vieille mégère raciste qui n'a jamais supporté le fait que mon père soit allé voir ailleurs...chez une femme NOI-RE.

—   Mais qu'est ce qui te prend. Tu es folle. Mais lâche moi bon dieu, dit-elle en criant et en gesticulant.

J'ai toujours su qu'elle était folle.

Elle souleva un couteau à viande pour s'entailler la main. Quelques secondes plus tard la porte de la cuisine s'ouvrit en fracas, laissant apparaître mon père. Il avait l'air ahuri à la vue de tout ce sang. Il y en avait partout, sur moi, sur le sol, sur le plan de travail. Dès que rebecca vit mon père elle se rua sur lui, ses larmes de crocodile aux yeux.

—   Mais qu'est ce qui se passe ici ?

—   C'est ta fille elle est folle, je lui ai juste demandé si elle pouvait m'aider à préparer le dîner et elle m'a sauté dessus.

—   Quoi!? Mais c'est faux elle ment...

Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase qu'il m'avait déjà jeté dans ma chambre en prenant bien soin de fermer la porte à clé. L'idée que je puisse mourir de faim n'avait pas l'air de le préoccuper. Je me demande pourquoi il me déteste.

Cet homme, mon " père " je ne l'avais jamais rencontrer au paravent, enfin jusqu'à il y a deux ans. Il n'a jamais cherché à nous voir. Il n'avait que faire de nous. Il vivait aisément avec sa femme pendant que ma mère et moi n'avions même pas de quoi manger.

Des fois j'en viens à me demander pourquoi lui? Pourquoi est ce qu'il est mon père? Pourquoi des gens sans coeur ont la chance d'enfanter et d'autres non ?

Du revers de ma main, je chassais ces pensées. Je balayais le pièce du regard, c'est très petit mais accueillant, ça change du grenier infesté de rats que j'ai trouvé en arrivant. Je m'endormis avec le portrait de ma mère contre moi.

—   Lèves-toi petite voleuse, dit une voix visiblement en colère.

Je tressaillis et me levais en sursaut.

—   Chérie regarde ce sont mes bijoux.

—   Alors comme ça je t'acceuille chez moi et tu as l'audace de nous voler!?

Je ne comprenais même pas ce qui m'arrivais. De quoi parlaient-ils ? Moi une voleuse? Je voulais riposter mais à ma grande suprise je me pris une gifle monumentale. Rebecca venait de me frapper et elle n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter là.

****

Depuis quand est ce que j'étais affallée sur mon lit à conspirer ? Je n'en avais pas la moindre idée. Tout ce que je savais c'est que si l'an prochain je voulais encore être en vie et en bonne santé...avec tous mes membres et toute ma tête, je devais m'échapper d'ici. Alors je me resolu à prendre le peu de vêtements que j'avais, ma guitare et le potrait de ma mère c'est tout ce que je possedais.
Seule question comment sortir d'ici?
La porte était fermée à clé, alors...il me restait la fenêtre mais comment faire?

Les draps

J'avais attaché les draps de façon à ce qu'ils tiennent bien pour que je puisse escalader le mûr. J'avais mal partout et surtout aux côtes.
J'avais failli tomber deux fois mais l'important maintenant était que j'avais toujours mes deux jambes.
Maintenant il fallait traverser le jardin sans se faire remarquer.
Je vis des ombres au loin, en me rapprochant ce que je vis me dégoûta.
Rebecca et le jardinnier? Je savais qu'elle n'avais aucun principe mais alors là je suis choquée.

—   Mon amour je suis absolument sûre à présent qu'il va jeter cette pouilleuse à la porte.

—   Ah oui ?

—   Oh oui j'ai caché mes bijoux dans sa chambre et il croit que c'est une voleuse, elle s'arrêta un moment pour rire.

Comment peut on être aussi cruelle ? Je courais aussi vite que je pouvais vers le portail. Une fois à l'extérieur je ressentais un sentiment de liberté. Je tournoyais en chantant:

—   Libérée...Délivrée...

Je n'avais que faire des regards. Je ne savais pas exactement où est ce que je voulais aller mais je savais que je voulais être autre part que dans cette maison entourée de personnes sans coeur.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant