Chapitre 58: Disparition subite

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Samedi matin aux aurores, j'avais quitté le lit comme si de rien était. Je n'allais pas l'attaquer, je n'avais pas de véritables preuves, les photos montraient justes les dates de leurs rencontres. Sans doute un moyen utilisé par L pour me faire comprendre qu'il était avec Isa lorsque j'avais besoin de lui. Je jouerai la carte de la politique de l'autruche, le connaissant, il se sentira coupable s'il a quelque chose à cacher et avouera.

En me levant ce matin, j'avais eu l'impression que mes yeux ne désenflaient pas. J'avais passé une heure entière à les triturer essayant en vain d'y remédier. Alors plutôt que de me faire blanchir les cheuveux de pensées, j'avais mis mes talents de cuisinière à contribition pour préparer un petit déjeuner digne de ce nom.

David, ne cessait depuis son réveil, de m'envoyer des photos de lui faisant des grimaces toutes aussi rebutantes les unes que les autres. Je dois avouer que malgré ses tactiques d'approches pathétiques, il m'avait été, depuis qu'il avait prit l'initiative de rejoindre ma cause, d'une grande aide.

Tu ne voudrais pas quelques photos coquines ?

Non merci, stroumph grincheux me suffit amplement. Je dois te laisser.

— Attends. Aux dernières nouvelles, de ce que j'ai pu entendre à l'hôpital en m'en allant, Rachel aurait disparu.

— On en reparlera plus tard.

Callum descendis en silence. Il s'assit sur une des chaises hautes de la cuisine en se tenant la tête.

《 — Bonjour, avait-il soufflé.

Je feignais de lui faire la sourde oreille et je continuais à lui servir son petit déjeuner.

Tu ne compte pas me répondre, bella ? poursuivit-il.

Voyant mon manque d'entrain à son égard, il tira sur mon bras. J'émis un cri de peur étouffé. J'eus bien cru que j'allais finir étalée comme une crêpe sur le sol. Callum inhala mon parfum avec envie puis écarta de ses doigts le tee shirt que je portais de mon épaule et déposa un baiser dans mon cou.

Tu ne compte toujours pas réagir ? souffa-t-il à mon oreille. Ecoutes si c'est à cause de la dispute d'il y a deux jours je ne le pensais pas. Tu sais que j'ai dit tout ça sous l'effet de la colère. 》

— Où étais-tu hier et surtout pourquoi es-tu rentré dans cet état ?

《 — J'étais chez ma soeur...

Il était avec Gabi et Liam ? Mais que venait faire Isa dans tout ça ? Elle avait affirmé avoir passé je cite 《 une merveilleuse soirée》en sa compagnie. À quel moment alors avait-elle été avec lui ? Il y avait anguille sous roche. L'un des deux avait forcement une version bancale. J'avais, pour être honnête, écouté à demi mots la suite de sa phrase.

Ivy ? Tu me suis, jusque là ? 》

— Oui je t'écoute, dis je en retournant mon pancake.

— Si je n'étais pas présent ces derniers jours c'est parce que...enfaite...je passais mes après midi avec Bryan. Tu sais, le fils d'Isa. Elle m'a avoué qu'il était de moi...et à vrai dire, j'avais peur que tu n'en veuille pas parce qu'il y déjà Em, annonça-t-il. Et si j'étais à l'hopital le soir où nous nous sommes disputés c'était parce que je devais récupérer le test.

Le verre de jus que je tenais, s'était écrasé sur les carreaux froids de la cuisine. J'eus soudain mal à la tête, le monde tournait autour de moi. Je pris l'initiative de m'abaisser afin de regrouper les éclats de verres jonchant sur le sol, mais c'était sans compter sur mon éternelle maladresse.

— Aïe ! me pleignis-je lorsqu'un tesson me tailla la paume de le main.

— Laisses ça, je vais m'en occuper asssied-toi et ne bouge surtout pas. Tu pourrais te blesser avec du plastique, se moqua-t-il de moi.

Il reussi à me faire sourire malgré le choc de cette nouvelle. Evidemment je n'allais pas me plaindre, au moins il ne m'était pas infidèle. J'avais juste imaginé trop de scénarios. Callum prit la trousse de secour, nettoya et banda ma main.

— Que comptes tu faire ?

— Justement, je me disais, que ce serait bien qu'il soit là demain au barbecue et qu'il fasse connaissance avec ses frères, soeurs et ses cousins ainsi que le reste de la famille, proposa le brun. Enfin si tu le veux bien, ajouta-t-il apres quelques minutes.

— Pour commencer...ne le prends pas mal mais je t'en veux encore pour ce que tu m'as craché jeudi soir. Et je voulais aussi te dire que j'étais désolée de t'avoir provoqué et accusé d'infidélité. Concernant ton...fils, pour avoir été à peu près dans la même situation que lui à l'époque où je pensais Sofia être ma mère, je n'ai pas le droit de t'empêcher de le voir. Je serai heureuse qu'il passse la journée avec nous. Isa aussi est la bienvenue...

David tenta de me joindre. Mon téléphone posé sur la table se mit subitement à vibrer. Mon coeur fit un bon dans ma poitrine. Moi qui retenait mon souffle depuis déjà si longtemps, de peur que ce soit David qui tenterait d'entrer en contact avec moi. Je vis affiché " numero inconnu " en grand caractère sur l'écran de mon téléphone. Je déglutis difficilement, il plissa légerement les yeux en humidifiant ses lèvres. Au moment où je m'apprêtais à rejeter l'appel, il saisit mon cellulaire et fit tout le contraire de ce à quoi je m'attendais.

《 — Je vois tout, sais tout. Toi et David pensez pouvoir me demasquer, mais vous êtes loins du compte. Vous constituez les pions de mon damier et j'ai la possibilité d'éliminer qui bon me semble à ma guise.  Ta famille, tes amis, ton fiancé, tes enfants, souffla L à l'autre bout du fil. Ils sont si jeunes et innocents. Ce serait du gâchis que de les perdre.

Ma première reaction avait été de me précipiter à l'étage.

— Qu'est ce que tu fais ? demanda Callum inquiet.

Au fur et à mesure que je m'approchais, mon coeur se serrait dans ma poitrine. L'angoisse avait eu raison de moi. Ce souffle irrégulier qui parvenait à mes oreilles me sortait par les pores.

— Approche, je sens ta présence. Tu empeste la peur, la mort. Plus que quelques pas et tu me verras.

Tétanisée par la peur, je posai delicatement mes doigts sur la poigné de la porte et la tournais. Mon coeur tambourinait contre ma cage thoracique. C'était à peine si j'arrivais à tenir debout. La porte à présent grande ouverte me donnait une vue sur leur berceau. J'allais m'agipper aux barreaux de celui-ci assise à même le sol, Callum quant à lui s'assit à mes cotés.

— David est prêt à nous aider tu sais ? lui avais-je suggeré.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant