Chapitre 24: Miss White

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Il ne m'avait adressé aucun regard. Ses mots et ses gestes donnaient l'impression que je n'existais même pas à ses yeux. Chacunes de ses paroles me faisaient regretter de m'être abandonnée à lui. Il n'avait que faire de ma virginité, pour lui, ce que nous avions fait était mal. Nous n'avions peut être pas signé le contrat de soumission mais il me l'avait bien fais comprendre.《Je t'aime》avaient été ces derniers mots il y a deux jours. Et les seuls qu'il m'avait adressés depuis il y a deux jours《 Je suis ton maître et tu es ma soumise. Ce qui s'est passé hier ne devra plus se reproduire à l'avenir.》

Je l'avais très bien écouté mais j'étais ailleurs une question me tarodait l'esprit. Qui était Isa ? Pourquoi m'avait-il appelé comme cela hier ? Triste comme première fois, l'homme que vous aimez jouit en criant le nom d'une autre.

Dormir avec, puis sentir son parfum la nuit me rendait folle. Je faisais tout pour éviter son regard froid et méprisant. Je me faisais toute petite et je me mettais à l'autre bout du lit pour ne pas que nous nous touchions. Le matin en me réveillant, j'avais les jambes et le dos en compote. Après le petit déjeuner en montant les escaliers j'avais surpris une conversation.

— Maman je ne sais plus quoi faire.

— Moins fort chérie, crois-tu que ton père m'est retombé dans les bras comme par magie ? J'ai toujours su qu'après qu'il ait appris pour mon amant et qu'il soit tombé fou amoureux de cette gamine il ne reviendrait plus vers moi. Et sais tu ce que j'ai fait ?

— Tu l'as écartée de ton chemin comme tous ceux qui osent se dresser devant toi. Je sais, soupira-t-elle.

— Tu t'es déjà débarrassé d'Isadora une fois. Ce n'est pas Ivy qui pourrait te poser problème. Elle est jeune et naïve ce sera tâche facile.

— Maman Isa n'est pas morte. Elle est bel et bien en vie et si Callum apprend la vérité il ne nous pardonnera jamais.

— Ce n'est pas un très grave problème, je sais que tu es intelligente et que tu vas trouver une solution à ça. Quant à moi j'irais en parler à Liliana elle saura peut être quoi faire.

Je pressais le pas pour aller jusqu'à ma chambre. Callum me rattrapa de justesse. Ou plutôt son torse, je venais de lui rentrer dedans.

— Aurais-tu oublié que notre chambre est par là-bas ?

— Non, bien sûr que non.

— Je l'espère. Il ne faudrait pas qu'on nous pince.

Il me faudra du temps pour m'y habituer. Je n'avais pas vraiment envie de me retrouver seule dans cette chambre avec lui. Des mots blessants j'en avais encaissé toute ma vie, mais là j'étais juste épuisée. Je voulais vider mon sac et me confier à quelqu'un. Je le laissais devant mon ancienne chambre et je partis à l'autre bout du chalet.

J'avais pris une heure à la douche. Je me sentais lourde et pitoyable. L'ennuie me gagnais alors je décidais de sortir de ma tanière. Je rencontrais Gabi qui revenait de l'étage du bas.

— À mon arrivée ici j'avais vu un piano dans une pièce. Mais je ne me rappeles plus laquelle.

— Oh le piano...Je ne sais pas si...enfin et si on allais faire des petits gâteaux.

Pourquoi changeait-elle si soudainement de sujet ?

— Après avoir trouvé ce piano.

— Callum va piquer une crise si tu y touches.

— Qu'est-qu'il y a avec ce piano à la fin ? Tu veux m'entendre jouer oui ou non ?

— Bon c'est d'accord il est au grenier mais ça c'est notre secret entre belles soeurs.

Je hochais de la tête en signe d'approbation.

***

Il était spacieux pour un grenier. Aussi grand que notre ancien appartement à New york. Le piano était gigantesque, il avait toujours été mon instrument préféré.

— Alors maestro tu lui baves dessus ou tu joues ? Nous riions de bon coeur et je posais délicatement mes doigts sur les touches du piano.

La première mélodie qui me traversa l'esprit était moonlight. Chaque note, chacune des touches du piano me faisaient frissoner. Cette chanson, elle était pour lui, pour mes sentiments que j'essayais d'étouffer tant bien que mal. Pour mon coeur qui avait juste besoin d'une once d'amour de sa part.

***

— Mon Dieu préserve nous du mal, s'écria Liliana.

La mélodie qui résonnait dans la maison les tétanisait. Liliana était hystérique, Rebecca,elle, faisait des signes de croix en priant. Tandis que les hommes, eux, se regardaient avec stupeur. Etait-elle revenue pour leur faire payer leur trahison ? Sans doute. Callum de son côté n'arrivait plus à réfléchir. Il eu des frissons rien qu'à l'ouïe du classic préféré de miss White. Même Gabi qui était derrière Ivy avait été nostalgique. Quelques larmes s'échappaient de ses yeux gris. Elle repensait à la douceur des mots de sa mère.

La mélodie s'arrêta et le calme revint dans le chalet. Rebecca remerciait les anges de les avoir protégé tandis que Emilio lui était tout pâle, Liliana avait des sueurs froides elle était comme absente.

***

Les larmes m'avaient coupé l'envie de jouer. Je me sentais oppresée alors je proposais à la soeur de Callum de nous en aller. Un saut de peinture tomba d'une étagère. Le plus surprenant n'était pas sa chute soudaine mais bien les écritures sur le miroir.

《 Va-t-en loin de cette famille car la mort est proche, avait-lu Gabi.》

Au moment où j'allais touché le miroir il explosa et je m'evanouie.

— Ivy ? Ivy !
Je me réveillais de ma transe et la première chose qui me vient à l'esprit était de regarder le miroir. Il était intact. Peut être manquais-je juste d'une nuit de sommeil ?

— Et si on descandait, ils doivent tous nous chercher, avais-je proposé.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant