𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫

Chapitre 46: Belle maman

La nuit dernière avait été tumultueuse. Ce n'est qu'à trois heures du matin que j'avais réussi à casser l'oeil. J'avais passé la moitié de ma nuit à chercher ce foutu journal intime. Autant vous dire que ma journée s'annonçait mal. Je n'avais pas trouvé ma cravate fétiche et Thalia, une des employés, avait laissé échapper une tasse de café fumante sur ma chemise tout droit sortie du pressing. J'avais été d'une humeur massacrant toute la matinée et Olivia, ma nouvelle assistante, en avait fait les frais.

— ...vous avez une réunion avec le Pdg d'Adams&Cooper dans 30 minutes puis un...un...

— Un quoi Olivia ? N'êtes vous donc pas capable de tenir une conversation sans bafouiller ? demandais-je d'une voix tranchante.

Elle baissa la tête gênée et se confondit en excuses.

— P...pardon Monsieur, je suis...je suis désolée, s'excusa-t-elle d'une voix fluette.

Je soupirais une énième fois, l'écouter babiller, n'était pas vraiment dans mes projets du jour. Non pas qu'elle n'accomplissait pas correctement ses obligations comme Rachel ou la précédente, juste que je n'avais pas la tête à suivre tout ce qui se passait au bureau. Un appel vint la couper dans son discours.

— Allô !?

— J'ai du nouveau au sujet du certificat de décès, m'annonça Liam à l'autre bout du fil.

— Et alors qu'est ce que ça a donné ?

— Et bien figure toi que Caroline Daniels est bel et bien vivante. Le certificat était un faux. Si la personne qui l'a fait est la même que l'auteur des lettres et de l'assassinat de Liliana elle risque gros.

— Je suppose qu'il n'y a plus qu'à retrouver cette fameuse Caroline et L.

— Comment va Ivy ? Tu lui en as parlé ?

《 — Qu'est ce que tu veux que je lui dises. Le docteur a dit qu'elle n'avait pas besoin de stress. Je lui en parlerai au moment opportun.

Que sais-tu sur cette Caroline Daniels ? 》

— Et bien, elle est célibataire, médecin et habites dans le Nottinghamshire.

— Je te revaudrais ça. Merci.

La conversation terminée, je m'affalais sur mon siège, une main à la mâchoire. Je remarquais Olivia plantée comme un piquet devant mon bureau.

— Oui ? demandais-je un sourcil relevé.

— À 12 h 30 vous avez..., elle ne put finir sa phrase.

— Mlle Clark, pouvez-vous remettre tout ça à demain ?

— Non, je m'arrêtais et la regardais incrédule, fronçant légèrement les sourcils.

— Et pourquoi donc ?

— Monsieur Adams et sa femme ne tolère ni absence ni retard.

Je me levais et m'approchais d'elle, je défis son chignon et pris ses documents pour les poser sur mon bureau.

— Magnifico.

— Vous pensez ? demanda-t-elle enthousiaste. Elle secoua sa tête de gauche à droite. Non...non nous parlions des époux Adams, n'essayez pas de me distraire.

— Qu'ils aillent se faire foutre, annoncé-je en rassemblant mes affaires.

— Mais vous ne pouvez pas partir.

— Oh que si vous devriez en faire de même, Miss Clark. Prenez votre après midi, allez vous baladez et peut être trouverez vous l'amour...ou juste un plan cul, murmurais-je.

— Pardon ?

— Je vous souhaite un bel après midi Oli, dis-je en m'engouffrant dans l'ascenseur.

***

Cet atmosphère aseptisée m'avait toujours débecté, ce n'était pas pour rien que je détestais les hôpitaux. Entre les familles des patients desesperés et en larmes, cette odeur de mort, c'était une tourture pour moi. Cela me rappelait atrocement ma mère. Je pris une bouffée d'air et je m'avançais dans les couloirs à la recherche de la chambre de Ivy.

— Callum ? m'interpella une voix dans mon dos.

Je me retournais en direction de mon interlocuteur.

— Blaire ? Comment tu vas ? Et Ivy ?

— Une à la fois. Eh bien...on va dire que ça pourrait être bien pire. Elle se plaint de manquer d'air et de s'étouffer de temps à autre.

— Comment ça ?

— C'est assez complexe. D'après ce que j'ai compris, elle manque de sang, les enfants sont à l'étroit et compriment ses organes, ce qui fait qu'elle se sente faible et qu'elle s'étouffe. Le docteur Daniels voulait te voir pour en discuter.

— Daniels ?

— Oui. Le docteur Emmerich étant en congé, c'est donc le docteur Daniels qui se charge d'Ivy. C'est incroyable comme elles se ressemblent et s'entendent bien, dit-elle ravi.

— Excuses moi de t'interrompre, mais sais-tu où je pourrai la trouver ?

— Bien sûr, au bout du couloir à droite.

Je m'empréssais de retrouver cette femme.

— Eh mais...attends. Dis-moi ce qui se passe, pourquoi es-tu si préssé ?

— Désolé, je n'ai pas le temps, je t'expliquerai tout en temps voulu.

Elle haussa les épaules en mangeant une chips. Je continuais ma course dans les couloirs en manquant de renverser une infirmière et un patient. Il fallait que je la vois, je voulais en savoir plus. Je frappais à la porte, rien, pourtant celle-ci était entrouverte. Je fis entrer ma tête par l'entrebâillement de la porte. La surprise s'empara de moi lorsque je vis mon beau père et celle que je devinais être le docteur Daniels entrain de s'embrasser passionement.

— Monsieur Benson ?

Les deux amants furent aussi surpris que moi de me voir. La situation était plus que gênante. Je vous assure trouver mes futurs beaux parents dans une position pas très catholique n'était, comme écouter Olivia parler, pas dans mes projets du jour.

— Callum ? Il regarda la femme à sa gauche. Je...je peux tout t'expliquer. C'est...

《 — Caroline Daniels, je sais, l'interrompis-je.

La mère biologique d'Ivy qui jusque là n'avait pas daigné me regarder avait levé la tête dans ma direction surprise d'entendre son nom sortir de ma bouche. Elle fronça les sourcils d'incompréhension. Elle semblait très jeune. Blaire n'avait pas dit faux, Ivy et elle se ressemblaient énormément.

Comment ? 》

Ayant deviné ce qui s'appretait à sortir de sa bouche, je la devançais. Je m'apprêtais à lui expliquer tout ce que j'avais découvert sur elle, et comment, lorsque l'agitation dans le couloir attira mon attention. Les infirmiers couraient dans tous les sens. 《 La patiente chambre 6 a perdu les eaux 》alerta une infirmière《 appelez le docteur Daniels》cria l'un d'eux, la panique se lisait sur leurs visages. Chambre 6 ? Mais...

— C'est la chambre d'Ivy !