Chapitre 33: Burn me

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Les journées étaient longues à l'hôpital. L'odeur nauséabonde des médicaments me faisait tourner la tête. D'après Bee, Callum était introuvable depuis des jours et personne ne savait où il était. Son psy m'avait fait comprendre que ce n'était pas la première fois qu'il disparaissait comme cela mais que c'était aussi dangereux pour lui que pour ses proches. Je m'inquiétais pour lui, si il avait pu amocher mon visage et peut être tuer son ex il pourrait très bien s'en prendre à quelqu'un d'autre.
Je n'imaginais pas Callum faire du mal à quelqu'un mais cet autre face de sa personnalité me faisait peur.

Le docteur avait enfin accepté de me laisser sortir de cette prison. Emilie et sa tante étaient venues me chercher. J'aurais au moins aimé qu'il soit là pour me ramener chez nous.

— Ne t'inquiète pas il se sent juste coupable.

Je souris tristement face à sa remarque et reportais mon attention sur Emilie. Elle me posais tout un tas de question sur les causes de mon arrivée ici et des énormes tâches violacées sur mon oeil droit et le coin de ma bouche.

— Je t'expliquerai quand tu seras plus grande. Pour l'instant c'est un secret. Tout ce que tu dois savoir c'est que je me suis fait mal.

— La sorcière m'a dit que c'était papa qui t'avait fait du mal.

— Ton papa ne me ferait jamais de mal, mentis-je. Je ne sais pas qui est cette vilaine sorcière mais j'espère que tu lui diras que ce n'est pas bien de mentir.

Pendant que le docteur me faisait les derniers examens, Emilie dessinait dans son coin. Elle avait l'air concentrée et ne souciait plus de nous.

— Vous souffrirez de maux de tête pendant quelques jours mais après vous vous sentirez mieux. Nous changerons le bandage à la fin de la semaine. Aurevoir Mme White.

— Aurevoir docteur.

Nous étions sorties de l'hôpital et Gabi avait eu l'idée d'aller se promener au parc. J'avais accepté étant donné que j'avais besoin de vider mon sac. Jusqu'ici je pensais ma vie catastrophique mais je crois que c'est le chaos.

— Gabriella, pourquoi ne m'as tu pas raconté cette partie de sa vie ?

— Parce qu'il m'avait défendu de le faire. Ça a commencé de la même façon avec Isa et elle en a payé les frais. Mon frère t'aime plus qu'il ne te le fait croire. Je sais qu'aucune femme n'aimerait avoir à s'occuper d'un homme atteint d'une maladie mentale aussi grave, mais ne l'abandonne pas. Il a déjà tant souffert.

— Je n'en avais pas l'intention. Je sais qu'il m'aime et qu'il n'était pas lui même. Je veux l'aider.

— Écoutes Ivy tu es sans doute la seule à pouvoir le ramener à la maison. La dernière fois il a failli y passer.

Je savais que ça n'allait pas être un tache facile, mais il fallait que je le fasse. À distance peut être mais je  l'aiderai.

***

Assis sur une chaise dans mon bureau, un verre rempli d'un liquide ambré en main, je continuais de me lamenter. Je regrettais de lui avoir parlé comme ça. Elle ne méritait pas tout ce que je lui avait dit. Mais j'ai toujours eu le don de tout gâcher. J'aurai pu lui dire que j'étais désolé, lui dire toute la vérité. Mais à quoi bon ? Je suis sûre qu'elle a peur de moi, je l'ai vu dans ses yeux. Isa m'a regardé de la même façon avant de décéder dans mes bras. Peut être était-ce celle là la finalité, d'abord ma mère ensuite ma fiancé et enfin Ivy. Peut être que j'étais maudit et que je n'étais pas fait pour l'amour et vis versa.

Mon comportement envers Ivy laissait à désirer. Toute ma vie je m'étais senti seul, elle était la seule à m'avoir écouté, à avoir voulu me venir en aide et m'aider à échapper à mes demons au point même de froller la mort. C'était égoïste, oui, car je ne ressentais rien pour elle mais je me sentais aimé. Cette relation dominant-soumise était une véritable catastrophe et je sais qu'elle ne durera pas à cause de ses sentiments mais autant en profiter. À cette heure elle devrait déjà être rentrée, il fallait que je lui parle.

Me reconcentrer sur les documents posés sous mes yeux était difficile. Mon père avait vraisemblablement décidé d'ajouter une condition à mon lot de problèmes. Pour accéder à mon héritage je devais non seulement me marier mais avoir un enfant. Emilie n'étant pas ma fille, ça allait être compliqué de faire d'Ivy une mère porteuse. Elle est toujours prête à m'aider mais j'avais l'impression de trop lui en demander.

— Maître ? dit-elle en ouvrant la porte.
Je ne pensais pas que vous travailliez . Excusez-moi.

Je relevai la tête et observais son doux visage. Elle avait des cernes et semblait épuisée, les hématomes sur son visage étaient encore visibles. Elle me rappelait Isa. De toutes les femmes qu'il y a sur cette terre il avait fallu que je tombe sur le sosie de mon ex fiancée.

《 — Non, attends. Il faut que nous parlions.

Elle entra et referma la porte. Ivy observait la pièce sans doute surprise de la trouver intacte comme si rien de tout ça n'était jamais arrivé. Elle se triturait les doigts comme elle le faisait souvent lorsqu'elle est mal à l'aise. Je pris une bouffée d'air et m'aprétais à faire ce que je n'ai jamais fait.

Je voulais que nous parlions de ce qui c'est passé l'autre soir. Je...je veux que tu comprennes que je n'étais pas moi même, repris-je.

Elle me fuyais du regard et évitait mon toucher. Je me sentais vide mais je n'allais pas laisser tomber aussi facilement. Elle fit quelques pas en arrière et se retrouva coincée entre mon torse et la porte. Je posais mes mains sur ses joues et relevais son visage. Ses yeux m'avaient manqués, mais il ne fallait pas que je m'attache à elle. Cette femme pourrait bien causer ma perte et moi la sienne.

Je suis désolé...pardonne moi. 》

Ivy me regardait comme si elle avait vu un fantôme. Elle voulu dire quelque chose mais se tue. Une folle envie de l'embrasser me saisie. Je sais que j'ai dit que je ne devrais pas m'y attacher mais un baiser ne ferait de mal à personne.

J'effleurais ses lèvres de mes doigts, ce qui ne la laissait pas indifférente. Les larmes lui montaient aux yeux. Mes lèvres fondaient sur les siennes, nos langues se livraient à une danse folle dont nos corps eux seuls connaissaient les pas. Nos soufflent rythmés étaient les seuls sons qui faisaient vivre la pièce. Elle passa ses mains dans mes cheuveux. Je la soulevais pour la poser sur mon bureau. Ivy enroula ses jambes autour de mes hanches. Le baiser était salé et sensuel.

Elle déboutonna ma chemise et j'enlevais son pull. Ivy enlevait doucement ma chemise lorsque le porte s'ouvrit brusquement. Nous arrêtions et je posais mes mains de part et d'autre de ses cuisses tandis qu'elle essayait de cacher sa poitrine.

— Quoi encore ? dis je en me retournant vers la personne venue nous interrompre.

C'était ma soeur elle avait les larmes aux yeux et était paniquée. J'enfilais ma chemise.

— C'est papa. Il...Il a fait un arrêt cardiaque. Il va mourir Callum.

Je me retournais vers Ivy qui avait remis son pull toujours gênée et abasourdie par cette nouvelle avant de courir vers sa chambre.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant