Chapitre 62: Emmène-moi

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3 mois plus tard

Rachel

《 - Arrêtes de faire cette tête maman, m'exasperais-je.

Elle me lança un regard des plus froid, l'air de me dire que j'avais merdé. Plus d'une demi-heure que je me rendis devant elle et elle n'avais même pas daigné m'adresser la parole. Je pouvais comprendre son ressentie après tout j'étais sa fille et je l'avais trahie. Néanmoins les tort étaient partagés. Elle était tout autant fautive que moi.

J'aimerais que tu saches que peut importe ce que tu a fait et ce qui t'a poussé à le faire, tu es et resteras ma mère. Et je... 》

- Pourquoi es-tu là ? Ne devrais-tu pas être au mariage de ta très chère soeur ? Vas donc l'admirer épouser l'homme que tu aime depuis ta plus tendre enfance, dit-elle ironiquement. Ne vois-tu pas qu'ils nous ont montées l'une contre l'autre.

- Je me suis trompée...sur toute la ligne. J'étais jalouse d'Ivy pour tout te dire. Je ne supportais pas le fait que celle dont la mère avait soit-disant brisé notre belle petite famille ai droit au bonheur avec celui que j'aimais en secret alors même que j'étais mariée à son frère, alors même que ma propre fille me déteste et la prefère elle. À mes yeux Caroline Daniels était la catin qui servait de maîtresse à mon père.

Je m'affalais sur ma chaise, bras ballant.

Je meprisais Ivy. Jusqu'à ce que je comprenne que je m'etais gourrée. Tu sais maman, pour un enfant sa mère est parfaite et ce peut importe ses innombrables défauts. Je t'ai toujours vu comme un modèle à suivre. Et je maudissais papa d'aller voir ailleurs. Mais je me rends enfin compte, excuse moi de te le dire, mais en te voyant pieds et poings liés à devoir faire face à la justice, en regardant derrière moi tout ce que tu as traficotte avec cette Isa, il est beaucoup plus heureux avec Caroline.

- Mais voyons. Tu m'as trahi de la pire des facons et tu oses me fait la morale alors que tu es tout autant fautive que moi. Tu n'es qu'une pauvre lâche qui refuse d'avouer ses tort. Ça ne te derangeais pourtant pas de lui mettre en tête qu'elle était responsable du fait que Marc avait essayé d'abuser d'elle.

《 - Peut être. Peut être que j'ai fait tout ça par le passé, mais j'ai changé, je me suis confié et je lui ai demandé de me pardonner. Pour toutes les insultes racistes, pour tous les traumatismes et tu devrais penser à en faire de même, terminais-je en ramassant ma pochette de soirée. J'étais juste venue pour te parler et aussi te dire que je pensais quitter l'Angleterre pendant un temps. Je ne sais pas encore où, ni quand mais je voulais que tu le sache.

Je m'avançais vers la porte espérant brièvement qu'elle daigne ne serais ce que me souffler un aurevoir.

À bientôt maman, avais-je murmuré. 》

- À bientôt Rachel, dit-elle d'une voix presque inaudible.

Mon coeur se serra à la minute ou j'eus fermé la porte. Mes jambes me portaient loin de cet endroit. En sentant le soleil sur ma peau et l'air pénétrer mes poumons je m'étais autorisée à respirer, enfin. David attendait adossé à sa voiture mains en poches.

- Que fais-tu là ?

- Je me suis dit que...tu aurais besoin d'un chauffeur, annonça David en balançant sa clé autour de son index.

Voyant, que je ne bougeais pas d'un poil, il s'approcha et glissa délicatement son bras autour de ma taille.

- Que...mais que fais-tu ?

David ressera son bras et me plaqua contre le parchoc de sa voiture.

- Le baiser...dans la voiture, il était...

- C'est toi qui m'a sauté dessus, je ne t'avais rien demandé.

- Vraiment ? Pourtant tu ne m'as pas repoussé, souria-t-il.

- Je ne tiens pas à arriver en retard au mariage d'Ivy et Callum alors bouge toi.

David fit le tour et alla s'installer sur son siège. Je redoutais plus que tout d'arriver en retard au mariage de ma petite soeur. Le temps passait de plus en plus vite, mon front suait et le paquet de mouchoirs en faisait les frais.

- On a le temps. Arrête de stresser.

- Pourquoi...? Il ne reagit pas. Pourquoi n'as-tu pas contesté les décisions de ton père ? Avec toutes ces femmes que tu avais à tes pieds...et Dara ? Pourquoi as-tu gâché ta vie avec moi... ?

- Moi je suis de ceux qui pense que rien dans la vie n'arrive au hasard. Dara...c'était Dara. Et franchement il n'a rien a raconter sur elle et moi, on était pas fait l'un pour l'autre. À vrai dire, je voulais que mon frère en souffre alors je n'ai pas tellement réfléchis.

- Qu'est-ce-que tu comptes faire ? Je veux dire, après tout ça ?

- On est arrivés, dit-il en se garant à l'avant de la maison. Il soupira. J'y ai beaucoup réfléchi et...je...j'aimerais bien que toi et moi on quitte le pays, qu'on aille loin de tout quelque temps.

- Et les enfants ?

- Justement nous pourrions y aller en famille. Juste quelques mois. Pas plus. Promis.

J'entrelaçais mes doigts aux siens.

- Tu sais quoi ? Peu importe l'endroit, emmène‐moi, avais-je simplement soufflé.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant