Chapitre 55: Choice of life

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Rachel

Sa respiration s'était stabilisée. Son visage recouvert d'hématomes le rendait vulnérable et sans défense. Mille et un scénario me traversaient l'esprit. Si jamais il venait à mourir, je serai libre et je n'aurai plus qu'à laisser maman écarter Ivy de mon chemin. Maintes et maintes fois pendant qu'il me battait je l'ai imaginé six pieds sous terre. Et à présent il se retrouvait là affaiblit, allongé sur un lit d'hôpital entre la vie et la mort attendant patiemment d'aller en enfer. J'étais capable de le précipiter dans sa tombe, mais quelque chose m'en empêchait.

J'avais beau essayer de me convaincre que l'étouffer avec un oreiller serait la meilleur solution mais j'en étais incapable. Après tout, il avait beau être un tyran, violent et insupportable, il était le père de mes enfants. Comment pourrais-je continuer de les regarder en faces et de les consoler alors que j'aurais contribué à leur malheur ? Le temps passait, les idées disaient de tous les plus sombres recoins de mon esprit. Le choix était pourtant simple. Ma conscience ou les ordres de ma mère.

Aujourd'hui je me demande encore ce que c'est que de ressentir de l'amour maternel. Il faut dire les choses elles sont Rebecca n'a jamais été une mère exemplaire et moi non plus d'ailleurs. Emilie est bien plus heureuse avec Callum et Ivy et j'ai honte de l'admettre.

Je soupirai brusquement devant la fenêtre, une main à ma joue. Qu'aurait été notre vie si au lieu de suivre les indications de ma génitrice, j'avais pour une fois écouté mon coeur ?

Mon téléphone se mit à sonner. Posé au chevet du lit de David, à une distance raisonnable de moi, je pouvais apercevoir son nom affiché sur l'écran. Plus la mélodie persistait plus je stressais. Je pris dans un premier temps la résolution de ne point décrocher cet appel puis je me souvint que peu importe mon choix son issu serait fatale. Alors à quoi bon essayer de lui échapper ?

J'inspirais profondément avant de prendre cet appel.

— Allô, maman !? 

***

Ivy

— Tu sais...je suis heureuse que tu ai accepté de te joindre à moi pour faire tes achats pour le mariage, commença-t-elle. Je sais que J'ai raté...

— C'est Callum qui m'a forcé la main, ne vous faites pas d'idées, la coupais-je.

À la minute où j'avais sorti ces mots, je l'avais regretté. Caroline soupira tristement et se tue jusqu'à ce que la serveuse apporte son déjeuner. Midi passée, je me retrouvais là à déjeuner avec mon gynéco qui s'est avéré être la mère que je chercher depuis bientôt six longs et interminables mois. Callum et moi avions beaucoup discuté et crier aussi. J'ai le sentiment qu'une des pages du livre qui raconte mon histoire à été arrachée. Qu'en réalité pendant tout ce temps je cohabitais avec une inconnue. Et qu'elle est cette chose qu'elle a faite de mal, cette chose si horrible qu'elle ne pouvait m'avouer ?

《 — Caroline ? l'interpelais-je.

Elle releva instectivement la tête une lueur d'espoir dans le regard.

J'aimerais juste comprendre. Qu'est ce qui s'est réellement passé ? D'après ma mère, enfin Sophia, Papa l'avait abandonnée. Elle connaissait mon père ? 》

— So...So était mon amie. On était comme Blaire et toi. On s'était rencontrées en maternelle et nous avions fait un bon bout de chemin ensemble. En première année à l'université, il y avait ce prof, il était jeune et beau, gentil aussi. C'était Mr Benson. Il nous plaisait à toutes les deux. Mais nous étions amies et je me suis abstenue de continuer dans ce fantasme d'ado bourrée d'hormones entamant fraîchement sa vie d'adulte.

Vers la fin de cette même année, So avait l'air de l'avoir oublié et à cette même période lui et moi nous étions rapprochés. Je m'en voulais énormément de lui faire cela mais elle avait fini par me donner son accord après m'avoir gardé rancune deux semaines durant. Plus le temps passait et plus nous partagions peines et chagrins. Il avait seize années de plus que moi, mais pour moi ce n'était qu'un chiffre. Peu avant la fin de ma deuxieme année en medécine, j'avais appris pour ma grossesse et à ma grande surprise il avait plutôt bien réagi.

Ton père, toi et moi formions une famille heureuse, jusqu'à tes cinq ans. À cette epoque Rebecca et moi nous entendions bien, Rachel venait passer les vacances a la maison et So, ma meilleur amie venait se joindre à nous quelque temps. Les deux femmes s'était rencontrées à deux reprises mais j'étais loin d'imaginer qu'elles nous préparaient un coup bas. Tu as été enlevée au parc. Les disputes et mon obsession à vouloir lui prouver que je pouvais te retrouver nous a éloignés.

J'ai passé toute ces années à te chercher. Je te le jure, elle finit son récit la larme à l'oeil.

— Est ce que...

— Si tu te poses la question nous ne sommes pas divorcés sur le plan juridique.

— Je...j'ai...il faut que j'y aille. Désolé.

C'était plus que lâche et cruel mais je n'y pouvais rien. Je me précipitais à l'extérieur dans le but d'arrêter un taxi. Une fois assise je ne pus retenir mes larmes. Après avoir pleuré tout au long du trajet sous le regard inquiet du chauffeur de taxi, je descendis de celui-ci. J'avais préféré plutôt que d'aller m'engoufrer dans ma chambre, me rendre à l'hôpital chercher des réponses auprès de David. Ses mots m'avaient empêcher de fermer l'oeil cette nuit.

Alors que je m'apprêtais à ouvrir la porte. La voix de Rachel m'interpella. Je savais que je devrais peut être éviter d'écouter aux portes mais c'était plus fort que moi.

— Allô, maman !?

— ...

— Je n'y arrive pas, c'est trop me demander et tu le sais.

— ...

Un silence inquiétant s'en suivit, jusqu'à ce qu'elle souffle ces quelques mots:

— Pardonne-moi.

J'ouvris la porte là porte au même moment et je fus surprise de la posture dans laquelle je l'avais prise la main dans le sac.

— Que fais-tu ?

Feignant l'innocence elle se leva simplement et tenta de passer le seuil de la porte. Elle s'arrêta à mon niveau et dit:

— Je n'ai en aucun cas de comptes à te rendre. Tu devrais plutôt faire plus attention à ton homme, me menaça-t-elle en mimant des crochets avec ses doigts. J'ai eu vent que tu ne savais pas y faire et que je lui manquais affreusement, ajouta-t-elle avant de s'éclipser vers les escaliers.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant