Chapitre 31: Confrontation

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J'avalais difficilement ma salive lorsque je me rendis compte de ce qui se passait. Mon faux fiancé me serrait  la gorge tellement fort que je peinais à respirer. Je n'avais pas pu entendre la fin de la phrase de son psy et le téléphone fixe n'était malheureusement plus de ce monde. Il avait changé d'expression. La colère se lisait sur son visage.

— Pourquoi ? Hein pourquoi ? Pourquoi as tu décidé de fourrer ton nez dans mes affaires. Je te l'ai dit, ma vie, mon passé est sombre. Ne pouvais tu pas t'en contenter ? demanda-t-il en me frappant au visage.

— Je...tu me fais mal. Je t'en supplie lâche moi, dis-je difficilement la gorge nouée par les larmes.

Son souffle balayait la peau de mon coup, ses mains empoignait mes seins. Je pris peur, son touché que je trouvais d'ordinaire agréable me petrifiais.

— Tu sais...je rêvais de rentrer de voyage pour te punir de m'avoir envoyé cette si jolie photo de toi. Humm...j'ai envie de te toucher tu sais ? dit-il entre deux baisers.

— Ne fais pas ça s'il te plaît. Ne fais pas ça, avais-je dis en sanglotant.

J'eus soudain un haut le coeur, j'essayais de me dégager du mieux que je pouvais pour atteindre la douche. Il brisa le miroir, sa main garda quelques bouts de tessons mais cela n'avait pas l'air de le gêner. Je rendais tout mes intestins dans la cuvette des toilettes. Il me tira par les cheveux.

— Je connais cette odeur, ce regard, tu empeste la peur. Tu as peur de moi mon amour ? Je restais silencieuse, seuls mes gémissements de douleur se faisaient entendre. Il empoigna mes cheuveux et cria: Répond bordel.

— Je...Je...oui oui j'ai peur. S'il te paît ne me fais pas de mal.

— Tu me regarde comme elle, avec dégoût. Sa voix s'était miraculeusement adoucie.

— Non, non c'est faux. Moi je t'aime Callum je ne veux que ton bien.

— Si tu m'aimes dis le moi. Dis-moi que tu ne m'abandonneras pas. Que tu resteras avec moi. S'il te plaît dis le moi.

—  Je resterais avec toi si je me sens en sécurité, as...a...as-tu tué Isa ? demandais-je les larmes aux yeux.

— Merde, merde, dit il en criant.

Il renversa les affaires qui se trouvaient sur l'évier, donnait des coups de pieds dans la porte. Je m'approchais pour le calmer mais il me repoussa. Ma tête alla heurter le bord de la baignoire et je perdis connaissance.

***

J'entendis un bruit sourd puis plus rien. En une seconde elle était allongée sur le sol froid la tête en sang. Son corps frêle était si pâle. La baignoire avait gardé des taches de sang. Etais-je vraiment un meurtrier ?Les voix dans ma tête se faisaient de plus en plus persistantes.

"Tu l'as tué. Tu l'as tué comme Isa."

Cette phrase tournait en boucle dans ma tête. Tandis que Ivy était étendue, inconsciente sur les carreaux de la salle de bain. Elle me rappelait tellement Isa. Elle venait de l'avouer ses sentiments et moi je lui avais ôté la vie. Je brisais tout ce qui me passait sous la main. Le miroir brisé me renvoyait l'image de ma mère.

" Tu l'as tué. Tu l'as tué comme tu l'as fait avec Isa"

《 — Non, hurlais-je avant de m'asseoir dans un coin de la pièce.

Maman, murmurais-je.》

La porte s'ouvrit quelques minutes plus tard sur Gabi et Blaire. Des regards accusateurs me fixaient. Blaire appela les urgences les larmes aux yeux.

— Ivy ? Ivy ne me laisses s'il te plaît. Les secours vont arriver et tout ira bien.

— Oh Callum qu'est ce que tu as fais. Tu es couvert de sang.

— Je l'ai vu elle...elle était là. Maman était là.

***

Ivy était toujours endormie, trois jours étaient passés depuis l'accident. Je redoutais son réveil, voudra-t-elle me voir ? Je ne pense pas. Elle s'en ira comme mon ex. Qui aurait envie de partager la vie d'un schizophrène. Pendant longtemps j'ai refusé de l'admettre, je préférais vivre dans le déni. Ils me regardaient tous d'un mauvais oeil. Pour les autres enfants j'étais différent, bizzare. Pour ma famille je n'étais que le vilain petit canard ayant hérité des troubles psychiatriques de sa mère.

Toute ma vie j'ai été rejeté envoyé dans des hôpitaux psychiatriques, maltraité, presque esclave de ma propre famille. Et puis à 22 ans ils ont tenté de m'enchaîner à un destin qui n'était pas le mien. Alors si à présent la seule personne qui m'aime sur cette terre m'abandonne je serai officiellement seul au monde.

— Réveille-toi s'il te plaît.

Le bout de ses doigts caressait la paume de ma main. Elle affichait micro sourire et dit faiblement en ouvrant les yeux.

— Je suis solide comme un rock. Ne vous en faites pas.

Je m'écartais et m'assis sur le fauteuil à côté de son lit. Le moment de la discussion était arrivé. Elle me demanda un verre d'eau et elle prit une bouffé d'air.

— Je ne vous en veux pas..., commença-t-elle en voulant poser sa main sur la mienne. Je la retirais aussitôt et je me levais.

—Tu te rend compte que tu as failli y passer ? Je...je suis désolé mais je ne me contrôle pas....je...

— Je voudrais savoir...pourquoi vous avez arrêter de prendre vos médicaments. Votre psy s'inquiète pour vous, vous devriez peut-être...

— Je ne devrais rien. Je suis ton dom tu es ma soumise et c'est ma vie privé. Tu as violé une des règles du contrat. On partage juste nos fantasmes rien de plus ne vas pas croire que parce que tu me sers de vide couilles de temps en temps tu vas te permettre de prendre des décisions sans consulter ton dom, dis-je la mâchoire contractée et les poings serrés.

Elle me regardait béate. Ivy essayait de retenir ses larmes avec peine. J'eus soudain honte de mon attitude et voulu m'excuser mais je gardais mon masque d'homme froid.

— Ce n'était pas la peine de me rappeler que en tant que votre propriété je ne suis qu'un vulgaire sextoy à vos yeux maître, dit-elle en soutenant mon regard.

La main sur son cou je le caressait avant de le serrer brutalement et de lui déposer un baiser sur le coin des lèvres.

— Qu'est ce que tu es insolente. Je n'aime pas quand tu me regardes dans les yeux avec cet air de défi, dis-je en serrant son cou. C'est bien compris ? Elle baissa les yeux.

— Oui maître.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Where stories live. Discover now