Chapitre final

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Amy, ainsi morte à la place de Ndeye que visait Saliou et celle-ci toujours inconsciente, ce fut assez vite sur le champ de bataille une pagaille sans nom. Tout le monde était perdu des deux côtés, personne ne savait quel ordre suivre, personne ne savait à quoi s'en tenir, surtout dans les rangs de Moha, bien plus affectés par les deux pertes. Saliou qui sut très vite se ressaisir, en profita. Il galvanisa ses hommes en leur rappelant leur but et jouant sur leurs sentiments avec la mort d'Amy sans oublier une touche de manipulation mentale, un mélange qui suffit à faire effet sur eux. Unis comme un seul homme et rapides comme l'éclair, il se mirent aussitôt à frapper dans les rangs ennemis avec de telles force et rage qu'avant que ceux-ci ne reprennent leurs esprits, le mal avait été déjà fait. Plusieurs des leurs étaient tombés et continuaient de tomber. Sur ordre de Mountakha, Moha au chevet de Ndeye, ils se mirent donc à battre en retraite. Seulement, ayant perdu énormément des leurs en si peu de temps, il s'était formé un creux dans leurs rangs, un creux qui menait à son cœur, où se trouvait les têtes pensantes et dirigeants de l'armée. Saliou le remarqua en les observant battre en retraite et y vit une opportunité de définitivement atteindre Ndeye et en finir. Malheureusement pour lui, Aziz qui était censé être avec Ma'Fatou et le personnel soignant et qui n'y était pas mais plutôt non loin de Ndeye, vu de personne avait également remarqué ce détail. Mieux, il l'avait remarqué et pas que cela, il avait également remarqué une bien plus intéressante opportunité s'offrir à eux du côté de Saliou et ses hommes. Occupés à les attaquer, ils avaient tous oublié l'une des pièces maîtresses de leur armée derrière : Zeyna.
Mille fois plus rapide que Saliou, il alla à Ndeye. D'un regard froid, il fit s'éloigner d'elle tous avant de leur indiquer de le couvrir. Une fois que ce fut fait, il se pencha pour coller son front à celui de sa mère avant de fermer les yeux. Sans effort, en restant juste ainsi, dans une immobilité accompagnée de l'apparition de nuages qui recouvrirent aussitôt le ciel avant que la foudre ne frappe pile en plein milieu du champ de bataille mais aussi le tonnerre qui gronda comme si un tremblement de terre allait avoir lieu, Aziz absorbait le pouvoir de sa mère. Une fois qu'il eût fini et se releva, les yeux entièrement blancs, tout cessa et redevint comme il y a de cela un instant, comme si rien ne s'était produit. Saliou qui avait comme tout le monde a cet inédit fait, en premier rang de plus fut tellement surpris qu'il était bouche bée, craignant le pire pour lui et ses hommes. Et comme pour le narguer, Aziz qui voyait visiblement malgré la couleur de ses yeux, le pointa du doigt avant de lui signifier qu'il allait le tuer de la pouce tout en lui souriant machiavéliquement. Avant que Saliou, enfin effrayé par ces gestes, ne se reprenne, Aziz n'était plus là.

_ Tu le cherchais ? Lui demanda celui-ci qui se trouvait alors derrière lui.
_ Co... Comment as-tu fait ? Demanda Saliou.
_ Tu n'as pas besoin de savoir. Je suis ici pour elle (En référence à Zeyna dont il tenait la main).
_ Quoi ?!
_ Pas le temps.

Il disparut à nouveau de son champ de vision pour réapparaître de l'autre côté, où il était. Un tel jeu relevant presque de la magie, noire pour être plus exact, toutes les deux armées se replièrent aussitôt pour observer Aziz faire. Relâchant alors la main de Zeyna qui avait repris ses esprits et se débattait à présent, il fixa son regard.
Sans jamais rompre le contact visuel ou la laisser le faire, il se mit à lui parler, leur faisant comprendre à tous qu'il était en train de défaire l'emprise de Saliou d'elle.

_ Regarde-moi ! Moi et personne! Tu n'es pas une monstre ! Tu n'es pas non plus une marionnette ! Tu es dotée de volonté ! Sers-toi en ! Libère-toi !
_ Je... Je peux pas ! J'y arrive pas ! Aide-moi ! Répliqua-t-elle.
_ La manière habituelle ne fonctionne pas à ce que je vois. Passons directement à l'étape suivante.
_ Aziz !
_ Laissez-moi juste faire.

Il se rapprocha alors encore plus de Zeyna qu'il prit dans ses bras, la serrant si fort que tous eurent peur qu'il ne l'étouffe. À la place, autre chose se produisit, spectaculaire. Aziz, telle du beurre au soleil fondit sous leurs yeux émerveillés avant de se perdre en Zeyna. Cette dernière se mit aussitôt à crier telle une demeurée tout en gesticulant. De peur même qu'elle ne leur échappe pour retourner auprès de Saliou et ses hommes, Moha et les autres formèrent très vite autour d'elle un cercle qui s'avéra inutile. En effet, presque aussitôt que le cercle fut formée, Zeyna se calma. Elle se mit ensuite à compter. Elle le fit dans le sens décroissant, de dix à zéro avec la voix d'Aziz, comme pour leur signifier celui-ci être en elle, avant d'ouvrir les yeux. Ses yeux étaient également devenus blancs entièrement.

_ Tu m'as bien utilisé, Saliou ! S'exclama Zeyna.
_ Ne penses-tu donc pas qu'il serait juste de nous servir de toi, à notre tour ? Demandèrent-ils en même temps.
_ Il serait question d'appliquer la loi du Talion : Œil pour œil, dent pour dent, conclut Aziz.
_ Quoi que vous comptez faire, n'en faites pas trop, les enfants !  Les avertit Moha.
_ Ils sont presque tous pourris jusqu'à la moelle, alors ne t'inquiètes pas. Nous ne comptons rien faire de bien méchant, juste débarrasser le monde de quelques vermines tout en obtenant de personnelles vengeances.
_ J'aimerai bien voir comment ! S'exclama Saliou, en se rappelant un détail qu'eux avaient oublié.
_ Bien.

Sans plus attendre, ils tournèrent sur eux jusqu'à ne plus être visible, comparable à une cyclone, un cyclone qui se mit vite en mouvement, faisant des ravages dans les rangs de Saliou, n'épargnant que les plus innocents d'eux. Celui-ci fit ainsi jusqu'à ce qu'il ne reste que Saliou de ses hommes, en dehors de ceux jugés inoffensifs avant de s'arrêter devant lui pour laisser réapparaître Zeyna.

_ À nous trois ! S'exclamèrent elle et Aziz.
_ Deux serait plus équitable, ne crois-tu pas ? Demanda Saliou.

Avant qu'ils ne comprennent le sens caché de ces mots, il attaqua avec son sabre, blessant Zeyna au ventre.

_ Co... Comment ? Demanda celle-ci, en se tenant.
_ Le pouvoir d'Amy ! S'exclama Aziz, plus rapide en déduction.
_ Bingo ! Vous ne l'avez sûrement pas vu venir celle-là ! Rit Saliou.
_ En effet mais cela ne signifie pas pour autant ta victoire.
_ Et est-ce toi ou ton alliée, blessés par ce sabre empoisonné qui allez me vaincre ?

Aussitôt, Zeyna s'effondra, crachant du sang, moment où arriva Ma'Khady qui avait pu échapper à Ma'Fatou, revint sur le champ de bataille. Ndeye de son côté venait également de se réveiller. Ce fut donc un coup dur pour elles que de voir leurs enfants, fusionnés en un, à terre mais elles ne se laissèrent pas abattre et cachèrent leur tristesse. Ceux-ci leur virent de leur côté, eux aussi.

_ Désolée maman. C'est de ma faute si nous sommes dans une pareille situation. Pardonnez-moi, s'excusa Zeyna, en larmes.
_ Désolé à toi aussi maman. Je n'ai pas été assez fort pour nous deux, s'excusa à son tour Aziz.
_ C'est là que tu te trompes. Ta force ne réside pas dans ton pouvoir. Votre force ne réside dans votre pouvoir. Elle réside dans votre volonté, de vaincre plus particulièrement et vous en aviez fait usage, répliqua Ndeye.
_ Alors bien que vous n'ayez pas pu aller jusqu'au bout de cette bataille, vous pouvez être sûrs que nous sommes fières de vous, renchérit Ma'Khady avant de fondre en larmes.
_ Pas assez et nous le savons (En se relevant)
_ Puissiez-vous vraiment être fières de nous, mamans !
_ Zeyna ? Aziz ?
_ Ne faites pas cela !

Ils ne les écoutèrent pas et récupèrent l'épée avec laquelle se battait Cheikh Tidjane, le bras-droit de Saliou qui se trouvait à leurs pieds avant d'attaquer avec Saliou avec celle-ci dans les secondes qui suivirent. Celui-ci tenta de bloquer l'attaque mais y ayant mis toute l'énergie qui leur restait, ils purent l'atteindre en plein cœur avant de s'écrouler. En touchant ainsi le sol, ils se dissocièrent, Aziz redevenant liquide comme avant d'intégrer Zeyna pour ensuite retrouver forme humaine, mortellement blessé à son image.
Ils se rapprochèrent alors l'un de l'autre pour se prendre la main et murmurèrent un "Nous avons réussi" avant de s'éteindre....

À jamais.

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L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'ÉlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant