L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'Élue

Chapitre 27

Incapable à la fin de son récit de lever les yeux pour affronter le regard de Moha qu'elle supposait plein de pitié et de regret, Ndeye garda la tête baissée perdue entre les espoirs qu'il parle et qu'il garde le silence. Renversante surprise, il ne fit aucune des choses auxquelles elle s'attendait. Il se leva en silence et croyant devoir supporter de le voir s'en aller sans pouvoir mettre un nom sur ce qu'il avait bien pu ressentir en écoutant son histoire, Ndeye ferma les yeux pour s'éviter déception et larmes. Ce fut donc la plus inattendue et belle surprise pour celle-ci que de sentir les lèvres de Moha contre les siennes, une surprise qui la fit aussitôt rouvrir les yeux pour vérifier si elle rêvait. Et non, elle ne rêvait en aucun cas, Moha était bel et bien en train de l'embrasser avec une telle douceur qui suffisait à lui faire comprendre sans un mot tout ce qu'il pensait et ressentait. Les larmes aux yeux, larmes d'une toute autre signification que tristesse et souffrance, elle répondit alors timidement au baiser au grand bonheur de Moha qui l'approfondit le faisant passer de doux à fougueux, passionné et torride. Quand elle vint à gémir contre ses lèvres et qu'il sentit ses derniers remparts céder, celui-ci se sépara d'elle. Seulement, n'étant pas du même avis et poussée par elle ne savait quelle force, Ndeye combla le mince espace créé entre eux par Moha en se séparant d'elle pour venir embrasser celui-ci bien que maladroitement. Il cessa alors de lutter contre lui et laissa son désir longtemps contenu parler pour lui en faisant basculer Ndeye pour se retrouver à califourchon sur elle avant de prendre le contrôle des choses. La main de celle-ci passant sous sa chemise en même temps que la sienne sous son pyjama le ramena à la réalité lui faisant se rendre compte être en train d'aller trop loin et ne plus bientôt pouvoir revenir en arrière.

_ Je... Stop ! Exigea-t-il autant à lui-même qu'à Ndeye aussitôt en se séparant d'elle à regret pour se redresser.
_ Mais pour.... Oh ! Tes yeux ! S'exclama celle-ci surprise.
_ Ils sont si sombres parce qu'ils expriment tout le désir que je ressens pour toi et c'est pour cela que nous devons nous en arrêter ici car si je m'écoutais, c'est sans doute avec des béquilles que tu quitteras ce lit demain matin à défaut d'être dans un fauteuil roulant.
_ Déesse !
_ Ne sois pas si surprise. C'est par ailleurs à cause de ce monstrueux désir chaque jour grandissant que tu m'inspires que je passais le moins de temps possible en ta compagnie ces jours-ci. N'oublie pas ce qui s'est passé la dernière fois que nous avons été seuls et que j'ai été submergé par le désir qui me consumait.
_ Et moi qui croyais que c'était parce que je t'intéressais de moins en moins et que tu préférais Ma'Khady à moi !
_ C'est de ma faute si tu as pu ainsi penser, je le reconnais mais je t'interdis de penser encore une fois que je t'aime moins ou que je ne t'aime plus car tu étais bien avant même que je ne te rencontre, es et resteras la seule femme que j'aime, la seule pour qui mon cœur bat.
_ Je n'ai pas pu m'empêcher de le faire.
_ Et pourquoi ?
_ Parce que... Parce que je t'aime aussi (presque dans un murmure).
_ Quoi ? J'ai pas bien entendu ?
_ J'ai dit que je t'aime aussi de tout mon cœur.

Ces mots suffirent à faire s'embraser tout l'être de Moha lui faisant oublier ses propos et perdre tout contrôle. Il se jeta donc littéralement sur Ndeye qui difficilement et à contre-cœur réussit à se séparer de lui, ayant compris mais aussi craignant la finalité de cette perte de contrôle de sa part.

_ Je... Je croyais que tu voulais bien faire les choses en prenant ton temps et m'éviter les béquilles ou le fauteuil roulant, rit Ndeye.
_ C'est bien cela mais tu m'empêches de le faire car même si tu ne l'admets pas, tu es bien tentée de te retrouver dans ce fauteuil roulant dont je t'ai parlé, lui murmura à l'oreille Moha avant de lui en mordiller le lobe sensuellement la faisant gémir.
_ Je... C'est faux.
_ J'aurai passé avec plaisir toute la nuit à te démontrer le contraire mais je préfère aller prendre une bonne douche froide et te laisser te faire, à mon image, consumer par ce désir que tu ressens actuellement et qui ne cessera de grandir. Maintenant, dors ma Luna.
_ Mais.. Je...
_ Tu es venue de toi-même dans ma chambre mais ne la quittera que lorsque je l'aurai décidé. N'essaie donc pas de protester, chérie.
_ Mais... Cela veut dire que nous dormirons dans le même lit ?
_ Oui.
_ Je... Mais que... Que vont dire les autres ?
_ Tout ce qu'ils veulent, ce qui ne sera sûrement pas négatif puisque tu es mienne. Et n'aie pas peur, je veillerai à ne pas te sauter dessus au cours de la nuit.
_ Pervers !
_ Exclusivement avec et pour toi, chérie.
_ Va ! Va prendre cette fichue douche froide ou autre chose mais n'en rajoute pas plus !
_ À vos ordres ma mignonne mais pas si prude Luna.

Il l'embrassa ensuite dans le cou avant de finalement quitter le lit et aller prendre une bonne douche froide la laissant dans un état rêveur. Elle n'en revenait pas de la tournure des choses après la narration de son passé. Elle s'était imaginée une multitude de scènes dans laquelle n'avait jamais figuré celle qui s'était produite. Et puis, elle venait de découvrir une facette d'elle dont elle ignorait l'existence : celle audacieuse mais celle-ci lui plaisait plus qu'elle ne la gênait. S'en rendant compte, une idée germa dans sa tête. Elle allait se servir de cette facette de sa personnalité pour rendre complétement fou d'elle Moha, marquer son territoire et remettre à sa place Ma'Khady. Il était temps qu'elle reprenne du poil de la bête et s'affirme. Seulement, le problème était qu'elle ne savait pas comment s'y prendre et alors qu'elle y pensait encore, elle sentit soudainement le lit s'affaisser puis se faire tirer en arrière pour se retrouver le dos contre un torse qu'elle devina nu. Sans se retourner, Ndeye sut immédiatement à qui elle avait affaire et se laissa réchauffer par cette source de chaleur improvisée.

_ Je serai toujours là pour toi, lui dit Moha.
_ Je le sais, dit Ndeye.
_ Bonne nuit, ma Luna.
_ Bonne nuit, mon loup.

Ils ne tardèrent ensuite pas à tous les deux tomber dans les bras de Morphée sans se savoir observés par deux personnes : l'une satisfaite et l'autre insatisfaite.

                                     
                                                   
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