Chapitre 22

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Quelques jours s'étaient écoulés depuis les accouchements de Ndeye et et Ma'Khady.....

Assise dans le salon de sa demeure, Ma'Khady qui venait de bercer Zeyna jusqu'à ce qu'elle s'endorme, la contemplait avec admiration quand elle entendit un bruit dans son dos et se retourna. Se tenait alors devant elle Cheikh, la faisant légèrement sursauter.

_ Que fais-tu ici ? Lui demanda-t-elle aussitôt pour masquer son effroi en se déplaçant discrètement pour venir se placer devant Zeyna
_ Ne t'inquiètes pas, je ne suis pas là pour lui faire de mal. Je suis juste là pour te faire savoir que Saliou souhaiterait rencontrer sa fille, dit Cheikh en ayant malgré tout remarqué son mouvement.
_ Il en est hors de question.
_ En es-tu sûre ? Je te rappelle que c'est aussi sa fille, son sang.
_ S'il la voyait ainsi.
_ Je ne sais pas à quoi tu joues mais je n'ai pas envie de m'embrouiller avec toi aujourd'hui, je ne vais donc pas m'éterniser. Saches cependant que si j'ai pû entrer dans cette maison malgré toutes tes précautions, je pourrai bien le faire et accompagné. Et là, tu préféreras m'avoir écouté. Penses-y.
_ Ne crois aucunement me faire peur avec tes menaces déguisées car ma décision reste et restera la même. Encore faudrait-il que tu puisses nous avoir ma fille et moi.
_ Tu auras été prévenue.

Il passa alors par la fenêtre du salon et s'en alla. Dès que ce fut le cas, Ma'Khady pût enfin laisser libre cours à son angoisse en fondant en larmes.

Elle aurait bien dû se douter que quoi qu'il ait pu se passer entre elle et Saliou, il essaierait d'aller au bout de son plan !
Et elle qui jouait à la dure il y un instant face à Cheikh !
Elle est en vérité terrifiée !
Sans savoir comment faire pour se sauver elle mais aussi sa fi....

Bien sûr que si !
Il y avait bien un moyen.
Et même si elle n'était pas censée l'utiliser comme excuse pour fuir Saliou,
C'était le seul choix qui s'offrait à elle  :

Aller au Brésil, pour essayer de trouver le fameux Mountakha mais aussi se terrer loin.

Sans plus tarder, elle contacta Ndeye pour lui expliquer la situation.

Conversation téléphonique :
Ndeye : Bonjour Ma'Khady. C'est un plaisir de t'avoir au téléphone. J'espère que vous vous portez bien toi et Zeyna.
Ma'Khady : Bon... Bonjour.
Ndeye : Que se passe-t-il ?
Ma'Khady : Je...... (Maintenant qu'elle avait Ndeye au téléphone, elle craignait étrangement de lui dire)
Ndeye : Ma'Khady, tu commences à m'inquiéter. Parle-moi. Dis-moi ce qui se passe.
Ma'Khady : ......
Ndeye : Puisque tu sembles avoir du mal à parler, calme-toi. Je demanderai à Moha ou Ma'Fatou de venir te voir. Peut être qu'à eux, tu pourras dire ce qui se passe.
Ma'Khady : Non.
Ndeye : Non ?
Ma'Khady : En fait.... C'est à propos de Saliou.
Ndeye : Il ne vous a rien fait, j'espère. Vous allez bien ? Il faudrait alors que quelqu'un vienne te voir ! Tu ne peux pas rester ainsi !
Ma'Khady : Non. C'est bon. C'est son bras-droit, Cheikh qui vient de venir me voir pour me faire comprendre qu'il voulait voir Zeyna.
Ndeye : Il ne faut surtout pas.
Ma'Khady : Je sais.
Ndeye : Et que comptes-tu donc faire ?
Ma'Khady : Je pensais partir pour le Brésil le plus vite possible, soit cette nuit.
Ndeye : Et tu voulais savoir ce que j'en pense, si j'ai compris.
Ma'Khady : Oui.
Ndeye : C'est la meilleure idée que tu puisses avoir. Par ailleurs, si tu veux un conseil, essaie lots du voyage de faire le maximum d'escales et détours de façon à ce que ta destination finale ne puisse pas être connue. Il est fort possible que Saliou t'ait collé de ses hommes, afin de connaître tes moindres déplacements.
Ma'Khady : Je n'y avais pas pensé. Merci du conseil.
Ndeye : Fais un bon voyage et n'hésite pas à me contacter au moindre problème. J'essaierai de te fournir le le plus de détails possible sur Mountakha d'ici là.
Ma'Khady : Entendu. À plus.

Après donc trois jours de trajet avec une fausse arrivée la veille en Australie, Ma'Khady était enfin arrivée à Rio de Janeiro. Étrangère au pays, elle eût la chance de tomber sur un chauffeur de taxi bilingue à sa sortie de l'aéroport, qui l'a conduisit de suite à l'hôtel le plus proche puisqu'il faisait nuit.
Inconfortable avec l'idée d'y rester, surtout sachant qu'elle allait devoir laisser Zeyna seule à chaque qu'elle sortirait, elle sauta sur la première occasion qui se présenta à elle de louer un appartement dans les alentours mais aussi d'engager une baby-sitter pour Zeyna, une jeune fille du nom de Gabriella. Ce fut même cette dernière qui, lui vint en aide, une aide qui s'avèrera capitale, quand après plusieurs jours à constater ses incessantes sorties au cours des journées, un jour où après trois longues heures à la recherche non pas de Mountakha mais de quelqu'un qui puisse l'y aider, elle était rentrée fatiguée.

_ Madame, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais j'ai constaté que vous sortiez beaucoup, comme si vous cherchiez quelque chose ou quelqu'un, dirai-je, l'interpella-t-elle.
_ En effet, je cherche quelqu'un, confirma Ma'Khady.
_ Et vous avez pû le trouver ?
_ Toujours pas. C'est comme si tous s'étaient ligués jusqu'à présent pour ne rien me dire.
_ C'est juste que vous n'êtes pas allée vers le bon.
_ Le bon ?
_ Oui. Parce que vous êtes étrangère vous ne le savez pas mais ici, quand on cherche quelqu'un, quelle que soit son identité, on se réfère à " O guardião "
_ O guardião ?
_ Oui, le Gardien. C'est comment dire..... le chef du seul gang qui règne sur Rio, connu comme étant quelqu'un de très stratège et doué mais aussi très serviable, un vrai Casanova .
_ Un chef de gang ? Et vous voulez que je le contacte ?
_ Vous n'avez pas d'autre choix, surtout quand on sait qu'il y a de fortes chances que vous soyez tombée sur ses hommes, majoritairement et eux, ne servent que lui.
_ Croyez-le ou non, il rend vraiment ce genre de service à l'aide de ses hommes et ce, gratuitement le plus souvent, l'une des raisons pour lesquelles il est connu et respecté de tous. Alors, je ne pense pas qu'il vous fera de mal.
_ Et comment puis-je entrer en contact avec lui ?
_ De par son bras-droit. Attendez, j'ai son numéro, je crois. (En fouillant dans son sac à main)
_ Son bras-droit ?
_ Abibou. Je l'ai eu quand avec ma mère, nous avions eu besoin de l'aide du Gardien.
_ Combien puisse-t-il être sombre et dangereux, je pense pas qu'il puisse l'être plus que ce monstre de Saliou, alors pourquoi pas ! Murmura Ma'Khady.

Gabriella qui ne l'avait pas entendu releva la tête un bref moment plus tard agita son petit carnet de notes sois ses yeux, contente.
_ Tu l'as ?
_ Oui. Le voici.

Ma'Khady sortit aussitôt son téléphone pour prendre en photo la page où figurait le numéro d'Abibou et remercia Gabriella à qui elle offrit même des billets malgré elle, contente, avant que celle-ci ne s'en aille. Une fois seule, elle profita du fait que Zeyna soit endormie pour appeler au plus vite Abibou. Et heureusement pour elle, celui-ci parlait l'anglais, à défaut du français. Ils purent ainsi donc discuter et s'entendre pour un rendez-vous avec O guardião le lendemain même, en début d'après-midi, celui-ci n'étant pas occupé, au grand bonheur de Ma'Khady.

Elle était alors loin d'imaginer ce que lui servait ce rendez-vous.

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L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'ÉlueTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon