Chapitre 23

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Le lendemain matin, c'est avec la gueule de bois que se réveillèrent Moha tout comme Fa'Bintou pour que le premier se rende compte avoir les doigts entrelacés avec ceux de Ndeye qui a clairement passé la nuit dans son lit. Il ne put s'empêcher de se mettre à lui caresser le visage en traçant les contours de celui-ci jusqu'à arriver à ses lèvres. Sa mère débarqua justement dans la chambre pour le tirer par les oreilles le faisant brusquement relâcher Ndeye qui se réveilla. Sa mère le laissa aussitôt pour se précipiter au chevet de Ndeye.

_ Ma petite chérie ! Comment te sens-tu ?
_ Bien maman.
_ Tu es sûr ? Ce fêtard et voyou qui me sert de fils ne t'a pas forcé à boire avec lui et sa sœur ? 
_ Non. Rassure-toi, maman.
_ Tu as de la chance petit morveux. Puis-je ce qui t'a pris d'emmener cette bébé dans un endroit aussi dangereux qu'une boite de nuit en plus de ta sœur ?
_ C'est elles qui voulaient y aller. Je le jure.
_ Il a raison maman.
_ Voyez-vous, je ne suis pas née de la dernière pluie. Je sais reconnaître quand on me ment et là, vous mentez mais je vais laisser passer cette fois. La prochaine fois, .....
_ Allez vous préparer, le petit déjeuner sera très bientôt servi. N'espérez pas toi et ta sœur avoir droit à ma soupe contre la gueule de bois.
_ Mais maman.
_ Ce sera votre punition.

Sans plus attendre, Bassiratou s'en alla, suivie de Ndeye qui murmura un faible désolé avant de s'en aller. Elle intercéda même en leur faveur à lui et Fa'Bintou auprès de leur mère qui finit par céder et leur préparer. Les deux eurent par ailleurs beaucoup de mal à se préparer pour venir à table marchant tels des zombies. Ce fut donc avec un réel soulagement qu'ils accueillirent le changement de décision de leur mère en les bombardant de bisous elle et Ndeye. Cette dernière resta par ailleurs silencieuse tout le long du repas, perdue dans ses pensées. En effet, elle ne cessait de repenser à la brève discussion qu'elle et Moha avaient eu la nuit avant d'aller au lit et qui l'avait même empêché de confortablement et paisiblement dormir, tellement les propos de celui-ci l'avaient touché. En fin de compte, il avait bien raison et elle se devait de lui dire ce qu'elle avait pu vivre chez ce monstre qui n'est plus et comment tout était arrivé en espérant que cela ne les éloigne pas plutôt que ne les rapproche. Oui. Sa décision était prise. Elle allait tout lui dire et ce, aujourd'hui même. Mais quand ....

_ Ndeye ! Ndeye ! Tu es sûre que tout va bien ?
_ Oui, maman. J'étais juste perdue dans mes pensées. Excusez-moi.
_ Tu es toute pardonnée.
_ Alors, que disiez-vous ?
_ Je disais qu'avec Abdou Wahab, nous allons sortir tout de suite. Ne nous attendez pas pour déjeuner.
_ C'est entendu.
_ Et je te charge Ndeye de surveiller ces deux petits morveux. Qu'ils ne fassent pas de bêtises comme hier.
_ J'y veillerai.
_ Nous pouvons donc y aller. À plus tard les enfants.
_ À plus tard.

À peine eurent-ils passé la porte que Fa'Bintou sauta sur la console de jeu. Moha voulut en faire pareil mais Ndeye l'en retint, décidée à enfin s'ouvrir à lui et se lancer avec lui sur du solide. Elle le convaincut donc de rester avec elle en lui faisant comprendre avoir d'importantes choses à lui dire. Cependant, quand il s'assit devant elle, elle sentit toute sa détermination la quitter et mes mains se mettre à trembler sans qu'elle ne puisse s'expliquer pourquoi. Était-ce parce que sur le coup elle me trouvait ? Parce qu'elle avait peur qu'il ne la croie pas ? Qu'il soit indifférent à son récit ? Qu'il s'éloigne d'elle ? Elle sut d'instinct cette dernière question être celle à mettre sur la peur qui s'était éprise d'elle. Moha, pour sa part, qui venait de se rendre compte qu'elle était absente, posa une main sur la sienne, ce qui suffit à la faire redescendre sur Terre.

_ Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air inquiète et perdue.
_ J'ai à te dire.
_ Ça, je l'ai déjà compris. Vas-y, je t'écoute.
_ Tu sais Moha, depuis mon arrivée ici, j'ai essayé de retarder au mieux ce moment par peur et honte mais le besoin n'y est plus, dit-elle.
_ De quoi parles-tu Ndeye ? Quel moment ? Tu commences à m'inquiéter là ! Dit Moha.
_ Parce que pour moi, personne ne devait connaitre de telles choses à mon propos. Personne ne devait connaitre mes maux passés. Mais aujourd'hui, je me rends compte que je m'étais trompée. Toi, plus que quiconque mérite de savoir, tout savoir, continua-t-elle.
_ Là, tu commences à me faire peur.
_ Pas besoin. Je veux juste m'ouvrir à toi, te parler de moi, mon passé, ce que j'ai eu à endurer durant ces dix ans de captivité. Notre discussion d'hier nuit m'a beaucoup fait réfléchir et je suis forcée de reconnaître que tu avais raison.
_ Je... Tu n'y es pas obligée. Tout ce que j'ai dit hier nuit était sous le coup de l'alcool. Laisse-toi du temps et tu le feras quand tu seras entièrement prête.
_ À ce que j'ai pu comprendre les gens ivres ne mentent pas. Ils disent plutôt la vérité.
_ Mais il ne faut pas toujours les écouter.
_ Écoute. Je me suis déjà donné assez de temps, voir plus. Et puis, l'on ne peut être prêt à cent pour cent à faire quelque chose. Laisse-moi donc juste vider mon sac sans jugement, interruption ou autres. Écoute-moi juste.
_ Si tel est ta volonté, alors vas-y, parle. Ne te sens cependant pas obligée d'aller jusqu'au bout (en lui serrant les mains pour lui témoigner son soutien).
Ndeye qui avait désormais la parole se mit à trembler et regretter son choix mais il suffit qu'elle lève la tête et croise le regard de Moha qui lui souriait tendrement pour trouver la force nécessaire pour enfin parler.
_ Je... Ainsi, tout a commencé il y a de cela douze ans, plus précisément un Mardi, le 24 Déc.......

Toc ! Toc ! Toc !

Quelqu'un venait subitement de se mettre à frapper à la porte, les interrompant. Ndeye se leva alors pour aller ouvrir la porte, chose qu'une fois faite, elle fit face à une demoiselle de dos. Celle-ci ne mit par ailleurs pas beaucoup de temps à se retourner pour lui faire face et la regarder de haut en bas avec dédain avant de lui remettre son sac à main et la bousculer pour entrer comme s'il s'agissait de sa demeure en s'exclamant.

_ Cela fait du bien du bien d'être de retour chez soi! Vous m'avez manqué !

Qui pouvait bien être cette jeune femme qui venait de débarquer de nulle part et que pouvait-elle bien vouloir ?

                                       
                                                            {safa555🌟🌟🌟}

L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'ÉlueWhere stories live. Discover now