L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'Élue

Chapitre 5

#Je tenais à préciser un fait : après tout ce qu'elle a eu à endurer au chapitre 3, Ndeye devrait bien mourir, en humaine normale. Mais n'étant pas une humaine normale, en vrai (chose à propos de laquelle vous en saurez plus à l'avenir ), ne soyez pas étonnés de la voir encore en vie.

En tenue d'Ève, couchée sur le sol froid et souillée de son sang, Ndeye en larmes était incapable de faire le moindre mouvement. Tout son corps lui faisait énormément mal même si cela ne l'atteignait peu pour ne pas dire presque aucunement. La douleur qui la faisait ainsi donc pleurer, gémir tel un animal blessé et agonisant était celle qu'elle ressentait jusque dans les tréfonds de son âme brisée. Depuis son arrivée dans cet enfer en effet, elle avait enduré torture après torture et si elle avait en elle cette étincelle d'espoir qui lui faisait espérer pouvoir avoir de nouveau une vie si jamais elle venait à le quitter malgré que souffrance et douleur ne soient devenues constituants à parts entières de son sang, c'était parce qu'au moins, à la différence de bon nombre de filles en captivité, elle n'avait pas encore perdu son bien le plus précieux, elle n'avait pas encore perdu son innocence. Cette dernière venait malheureusement et violemment de lui être arrachée et avec elle les derniers remparts de son espoir, de son être. Sa conviction de ne pouvoir souffrir plus que ce n'était déjà le cas venait également de fondre consumée par le feu de la souffrance qui l'étranglait, l'étouffait chaque seconde, à chaque inspiration un peu plus.

Coquille vide, elle ne l'était plus !
Miroir brisée en mille morceaux, elle était devenue !

Elle n'était plus qu'impureté, souillée par le souffle, les mains, la bouche, le corps et surtout par la semence de ce monstre qui était en elle et qui pouvait malgré elle donner vie à un monstre certainement plus cruel, impitoyable, insensible et inhumain, conçu dans la douleur, la brutalité et la violence. À cette pensée, elle rampa avec le peu de force qu'elle avait pour aller s'enfermer dans la miteuse salle de bain que possédait l'horrible salle de torture où en plus de son corps, son âme a subi de bestiales tortures. Sans se soucier de l'état de la salle dont les murs avaient été salis par le sang au point où celui-ci en était devenu la peinture, elle s'avançait. Le sol quant à lui était fissuré et troué à différents endroits, fissures et trous qui témoignaient de la violence qui avait du être exercée entre les quatre murs. La baignoire pour sa part était la seule chose présentable avec juste son rebord souillé par le sang. Dans un autre monde, celle des âmes torturées, Ndeye, indifférente à ce sombre et macabre tableau, prit un long bain se frottant tout le corps avec force au point de ne plus sentir sa peau sans pour autant s'arrêter. Ce ne fut que quand elle entendit la porte de la salle de torture s'ouvrir qu'elle daigna enfin sortir de la baignoire dans la précipitation. Elle avait en effet peur que ce soit son bourreau qui soit revenu continuer sa sale besogne dont il pouvait avoir un goût d'inachevé. Ses haillons tout de même mis en lambeaux par celui-ci, elle n'eut d'autre choix que d'enfiler la chemise maculée de sang qui traînait, heureusement pour elle, par terre et alla prendre la lame qui se trouvait dans un coin de la salle de bain et qu'elle avait remarqué au cours de son bain avant de sortir de la pièce en marchant comme un manchot du fait de la douleur encore présente au niveau de son entrejambe. Quand elle ouvrit la porte, elle fut donc très surprise de ne voir personne. Pourtant, elle était sûre et certaine d'avoir entendu la porte s'ouvrir et non pas avoir halluciné. Comme une frêle biche se sentant prise au piège, elle jeta un coup d'œil à toute la salle de façon rapide sans rien trouver de suspect jusqu'à ce que ses yeux ne se posent sur la porte. Elle était ouverte, preuve que quelqu'un est entré pour ressortir discrètement, comme un voleur et qui sait, peut être pour lui donner une chance de se sauver, bien que ce ne soit à son goût bien trop tard ou même tout simplement par curiosité, pour voir ce qu'avait pu lui faire Khadim. Elle ne s'attarda cependant pas sur ce détail et se contenta de quitter cette salle qui renfermait dorénavant en son sein les derniers remparts de son être lui ayant été arrachés pour retourner à sa cellule en continuant de marcher comme un manchot. Dès qu'elle en passa la minuscule porte, elle se laissa juste tomber sur la paille sans pouvoir retenir ses larmes qui se mirent à couler. Elle trouva tout de même assez de force pour se retourner afin de se mettre sur son côté droit avant de sortir la lame qu'elle avait caché dans la manche droite de la chemise repliée.

Elle ne valait et ne vaudrais plus jamais rien.

Une première coupure !

Elle était maudite.

Une deuxième coupure !

Elle ne sortira jamais de cet enfer.

Une troisième coupure !

Elle ne méritait plus rien de la vie, mis à part souffrance.

Une quatrième coupure !

Elle ne méritait tout simplement plus de vivre.

Une cinquième coupure !

..........

Au bout d'un peu plus d'une demi-heure à se mutiler à l'aide de la lame qu'elle avait emporté en quittant cette miteuse salle de bain, Ndeye qui était à peine consciente avait perdu le fil du compte. Tout ce qui comptait alors pour elle était qu'elle souffre encore et toujours plus, qu'elle puisse se vider de son sang, qu'elle meure enfin et elle y était presque. Elle avait presque réussi à atteindre son objectif quand Coumba débarqua comme une furie dans la cellule, ayant appris qu'elle y était de retour, non sans avoir manqué de se prendre en plein visage la porte. En la voyant se mutiler, elle courut aussitôt lui arracher la lame de la main, fondant en larmes à cause de la culpabilité et du regret qui s'étaient mis à la ronger en voyant le pitoyable état dans lequel se trouvait Ndeye.

_ Je suis tellement désolée. C'est de ma faute si tu te trouves actuellement dans cet état.

Tels furent les derniers mots qu'entendit Ndeye d'elle, sa vision trouble avant qu'elle ne s'évanouisse.

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