L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'Élue

Chapitre 20

Quinze jours plus tard.....

Après encore une douloureuse et terrible nuit, bien que moins que les précédentes, Ndeye en qui grandissait de plus en plus de sensations et d'émotions qui lui étaient étrangers et effrayants pour certains, profita de l'absence de Moha à ses côtés à son réveil pour aller voir Bassiratou (la mère de celui-ci). À celle-ci, elle expliqua sa situation la faisant verser des larmes. Néanmoins elle se ressaisit pour la conduire dans la bibliothèque de la maison où elle lui remit un livre à lire, pas des plus communs bien évidemment, mais un livre qu'elle avait reçu de son père et cachait dans celle-ci. Dans le livre, à la base journal qu'il lui avait dit avoir reçu de sa mère étaient expliqués minutieusement presque si ce ne sont pas les différents sentiments et émotions humaines, exactement ce qu'il fallait à Ndeye qui s'installa dès qu'elle fut seule dans un coin de la bibliothèque pour se mettre à le lire, un dictionnaire à côté d'elle.

Revenu de sa séance d'entrainement avec les guerriers une heure plus tard Moha qui n'avait pas vu le moindre trace de Ndeye qui avait pris l'habitude d'être collée à sa mère tel un bébé kangourou, se mit à sa recherche. Et si au début, il était convaincu qu'elle s'était cachée quelque part pour un peu être seule, après un peu plus d'une demi-heure à sa recherche, il se mit à paniquer et perdre le contrôle au profit d'Aras. Ce dernier, par ailleurs, usant de son odorat développé, fut quelque peu incapable d'exactement la retrouver, son odeur présente dans plusieurs pièces, ce qui renforça les inquiétudes de Moha. C'est donc avec soulagement et surprise mêlés qu'il alla vers elle quand il la trouva tranquillement assise assise dans un coin de la bibliothèque à lire. Concentrée dans sa lecture, elle ne le sentit même pas s'approcher. Ce n'est qu'en percevant son ombre au-dessus de sa tête qu'elle s'en rendit compte pour aussitôt sursauter et se retrouver face à lui, le livre qu'elle lisait dans le dos.

_ Alors, que lis-tu ? Lui demanda Moha en lorgnant derrière elle.
_ Rien de bien particulier, répondit Ndeye.
_ Ah ! Ouais ! Pourquoi ne veux-tu donc pas que je le voie ?
_ Pour rien.
_ Vraiment ? Je crois pas.
_ C'est vrai pourtant.
_ D'accord. Je laisse donc tomber.
_ Ouf !
_ Papa ! Que fais-tu ici ? Demanda Moha en faisant d'avoir celui-ci en face de lui.

Ndeye qui était de dos à lui se retourna précipitamment, laissant tomber le livre dont il s'empara aussitôt. Ndeye, pour sa part, comprit aussitôt être tombée dans le panneau et se mit aussitôt à essayer de lui arracher le livre des mains.

_ Rends-moi le livre !
_Seulement si tu te calmes et me laisses y jeter un coup d'œil, répondit tranquillement Moha.
_ Je... Non ! Rends-moi !
_ Non !
_ S'il te plait !

Moha fit donc semblant de vouloir lui remettre le livre avant de le soulever au plus possible, le mettant hors de sa portée et se retourner pour lire.

_ Alors ! Qu'avons-nous là ? S'exclama à haute voix Moha pour la narguer.
_ Rends-moi le livre ! Dit Ndeye aussitôt.
_ "Le lexique des sentiments et émotions ". Un intéressant livre.

Aussitôt, il remarqua les cris, coups et supplications de Ndeye avoir cessés et se retourna pour la voir se cacher le visage des deux mains, gênée.

_ Hé ! Ma belle, regarde-moi ! Lui demanda-t-il alors, en douceur.
_ Je... Tu vas te moquer de moi ! Répliqua Ndeye.
_ Je te promets que non !
_ Promis ?
_ Oui.

Elle baissa alors les mains qu'elle se mit à triturer, offrant une si mignonne vision à Moha qui ne put sur le coup s'empêcher de fortement la désirer. Il se mit donc à avancer, lentement vers elle, les yeux légèrement assombris par le désir qu'il ressentait et sur lequel il n'avait aucun contrôle. Ndeye qui ne comprenait pas ce qu'il se passait l'interpella mais comme déconnecté de la réalité, il ne lui répondit pas. Perdue, elle se mit instinctivement à reculer jusqu'à heurter le canapé qui se trouvait derrière elle, perdant l'équilibre pour tomber dessus. Moha en profita pour poser une main sur l'accoudoir et l'autre près de sa tête, la prenant au piège.
Alors que de plus en plus perdue, chamboulée à la limite Ndeye cherchait à se remettre les idées en place, il entreprit de l'embrasser mais fut interrompu son visage à quelques centimètres du sien.

_ Je... Désolé de vous vous interrompre mais il te faut de suite Moha venir dans ton bureau, intervint Mahmoud qu'ils n'avaient pas entendu entrer.
_ Que se passe-t-il ? Lui demanda Moha qui en reprenant ses esprits s'était éloigné de Ndeye.
_ Tu le sauras si tu me suis.
_ Excuse-nous, Luna. Nous revenons tout de suite.
_ Qu'est-ce qu'il y a donc de si important mais qui peut se passer de ma présence ?
_ Ce n'est pas que ta présence n'est pas voulue, Luna. C'est juste que je crois qu'il vaudrait mieux que vous vous abstenez d'être présent à cette entrevue.
_ Une entrevue avec qui ?
_ Je... En fait,
_ Tu peux parler Mahmoud.
_ C'est en fait Aziz qui vient de revenir et qui vous attend dans le bureau.

Sans attendre ou même hésiter, Moha et Ndeye se levèrent en parfaite synchronisation pour rejoindre le bureau de Moha. Sur la route, Moha qui se culpabilisait pour la scène de tout à l'heure s'excusa auprès de Ndeye qui, heureusement pour lui, passa l'éponge sur. Arrivé au bureau, ils y trouvèrent Aziz comme le leur avait dit Mahmoud sur lequel fonça Moha pour le serrer dans ses bras.

_ Aziz ! S'exclama-t-il.
_ Aaah ! Tu... me fais mal ! S'exclama Aziz, visiblement blessé.
_ Je suis juste si ravi de te revoir. Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai été inquiet de ne point recevoir de tes nouvelles pendant si longtemps
_ Moi aussi. Je te répète cependant que je suis difficile à éliminer. Ce n'est après tout pas pour rien si je suis le meilleur de tes guerriers.
_ À coup sûr !
_ Bonjour Luna.
_ Bonjour Aziz, répondit celle-ci.
_ Tu as l'air d'aller beaucoup mieux. J'en suis ravi.
_ Je n'en dirai pas autant de toi. Tu vas bien ?
_ Oui, Luna.
_ Vraiment ?
_ Tu n'as pas à t'inquiéter, crois-moi.
_ Bien au contraire, au vu de ta posture et de tes difficultés à bouger.
_ Je... Comment sais-tu ?
_ C'est donc décidé. Quand cette entrevue prendra fin, tu iras te faire soigner par Ma'Fatou avant toute chose.
_ À tes ordres, Luna.
_ Asseyons-nous donc ! Intervint Moha.
_ Maintenant, tu as toute notre attention Aziz.
_ Bien ! Au cours donc de cette voyage, nous avons pu apprendre qu'une bonne partie de ceux qui sont censés être portés disparus se sont en fait enfuis pour aller trouver refuge dans les pays frontaliers et même plus loin dans des pays tels que le Bénin, le Niger et autres.
_ Leur soif de vie et de liberté dépasse de très loin, à ce que je vois, toutes nos attentes. Nous les avons sous-estimés.
_ Coumba fait-elle parti de ceux-là ? Dis-moi !
_ Je suis navré mais non.
_ Et les autres ? Tu as bien dit que ceux que tu as cités ne constituent qu'une bonne partie, pas tous.
_ Parmi les autres, certains sont portés disparus depuis le jour-même de l'intervention dont Coumba. D'autres ont par la suite disparu progressivement jusqu'à atteindre un chiffre assez inquiétant.
_ C'est étrange ! Très étrange !
_ Dites-moi que je ne suis pas la seule à penser que toutes ces disparitions ne sont pas anodines !
_ Sois rassurée, tu n'es pas la seule.
_ Moi aussi, je pense pareillement, surtout avec l'attaque dont nous avons été victimes hier. C'est donc pour cela que j'ai décidé de retourner au Sénégal avec quelques uns de mes hommes pour y rester pour une durée indéterminée jusqu'à élucider ce mystère.
_ Mais...
_ Ne t'inquiète pas Luna. Je n'ai après tout aucune famille ici, donc personne à qui je vais manquer ou qui me donnera une raison de revenir.
_ C'est faux. Tu nous as Moha, moi et toute la meute même. Par conséquent, tu as indéniablement une raison de nous revenir sain et sauf quoi qu'il puisse arriver.
_ Je promets donc de revenir quelque soit le temps que me prendra le fait de retrouver les disparus pour vous Luna et Alpha suprêmes.

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