Chapitre 9

5.2K 401 9
                                    

Mohamed alla sans attendre sur les traces de sang laissées par sa Luna qui n'en finissaient pas, ce qui lui faisait énormément peur.

Ndeye quant à elle marchait en regardant toutes les deux minutes derrière elle. En fait, après que l'un des hommes de Khadim ait débarqué pour lui annoncer qu'ils étaient attaqués et qu'il soit parti, il ne s'était pas gêné pour passer sa colère du moment sur elle. Après l'avoir balancé contre le mur, il l'avait frappé jusqu'à ne plus sentir ses mains avant de s'en aller après l'avoir enfermée dans son bureau. C'est alors qu'elle s'était souvenu de ce que leur avait dit à elle et Coumba le fameux garde : ‹‹ Sachez juste une chose, vos souffrances vont bientôt prendre fin ››.
Était-ce donc cela qu'il parlait ?

Il y avait de fortes chances pour. Il ne fallait donc pas que ses efforts soient vains, s'était-elle dit. Après donc avoir lutté pendant près d'un quart d'heure pour rester consciente et trouver assez de force, elle s'était levée et alors animée par sa volonté d'être libre, s'était dirigée vers la porte. Elle tenta de le défoncer mais se rendit compte après trois tentatives ne pas pouvoir y arriver. Elle alla donc chercher l'arme à feu de Khadim qu'il gardait toujours dans le premier tiroir de son bureau et qu'il avait oublié de prendre. Munie de celle-ci, elle alla prendre la hache destinée à couper les têtes des traitres et avec, fit voler en éclats les vitres que comprenait le bureau et qui donnaient sur la grande cour. Le bureau n'étant pas trop en hauteur, elle ne perdit pas de temps à trop réfléchir et se contenta de prendre de l'élan pour sauter dans le vide. Ne pouvant évidemment pas jouir d'un bon équilibre en raison de son état, elle tomba la tête en première ce qui la fit perdre connaissance. Quant elle revint à elle, elle vit bon nombre de ses semblables être rassemblés dans la cour, non loin d'elle et prit peur. Elle pensait que les assaillants avaient perdus face à Khadim et ses hommes et que donc tous ceux d'entre eux qui avaient pu sortir étaient en train d'être rassemblés pour être ramenés dans leurs cellules. Jamais elle ne se laisserait avoir pour de nouveau être la victime de ce monstre ! Se dit-elle. Après alors avoir cherché des yeux Coumba un moment, cachée derrière l'une des statues se trouvant dans la cour sans la trouver, elle fondit en larmes. Son amie avait-elle pu s'enfuir ? Avait-elle été rattrapée ? Ou assassinée ?

Elle voulut donc aller à sa recherche quand comme une brise soudaine, le souvenir d'une partie de l'une des nombreuses discussions qu'elles avaient eu de la possibilité d'un jour pouvoir s'enfuir lui vint à l'esprit :

‹‹ _ Promets-moi que si un jour, tu avais la chance de t'enfuir, d'enfin être libre, tu la saisiras sans regarder en arrière ou essayer de venir me chercher ! Lui avait-elle exigé.
_ Mais... Je...
_ Il n'y a pas de mais qui tienne. Nous sommes certes comme des sœurs mais si cela devait t'être moi, c'est ainsi que j'agirai donc juste promets-le moi !
_ D'accord. Je te le promets.
_ tâche de ne pas l'oublier.››

À contre-cœur, elle renonça donc à l'idée d'aller à la recherche de Coumba et profitant du remue-ménage qu'il y avait, elle ramassa la cape de l'un des hommes assassinés et, après s'en être recouverte, se faufila sans heureusement pour elle être reconnue entre loups et humains jusqu'à réussir à sortir. Elle garda cependant la cape sur elle jusqu'à être sûre d'être assez loin du domaine pour ne pas être facilement rattrapable avant de s'en débarrasser. Elle s'arrêta alors un instant pour profiter de ces si banales choses qui lui avaient manqué durant ces longues années de captivité qu'est de sentir le soleil sur sa peau, voir et entendre les oiseaux voler et même juste voir à quoi ressemble le jour. Durant ce court moment, elle oublia toutes ses peines, ses douleurs, ses souffrances, ses peurs.... Elle était juste apaisée et heureuse. Cependant, elle dut malheureusement revenir à elle et reprendre la route, une route qui l'amenait elle ne savait où. Tout ce qui comptait pour elle était de pouvoir aller le plus loin possible, s'éloigner au maximum du domaine de Khadim, trouver refuge quelque part où elle allait pouvoir demander de l'aide afin d'aller chercher les autres malgré les doutes qui l'habitaient.

Voilà des heures que Mohamed suivait les traces de sang laissées par Ndeye sur son passage mais il ne l'avait toujours pas vu, ce qui l'inquiétait beaucoup car le soleil s'était alors couché depuis plus d'une heure. Où pouvait-elle bien être ? Dans quel état était-elle ? Arriverait-elle à tenir vu la quantité de sang qu'elle avait perdu jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Allait-elle....
Le cours de ses pensées fut interrompu par le fait qu'il l'ait enfin trouvé. Elle était là, à moins de cent mètres de lui, assise au niveau d'une fontaine publique qui se trouvait là. Elle était présente physiquement, très mal en point mais l'esprit ailleurs. Ne sachant pas comment elle allait réagir à sa vue, il avança donc doucement jusqu'à arriver à sa hauteur avant qu'elle ne se rende compte de sa présence et sursaute, tombant dans l'eau de la fontaine. Mohamed voulut alors l'aider à en sortir mais elle se recula avant d'essayer de toute seule le faire sans succès. Il l'en fit donc sortir malgré ses protestations et menaces. Seulement, dès qu'elle fut hors de l'eau, elle prit l'arme à feu qu'elle lui pointa dessus. Histoire de se donner de l'assurance et prouver à Mohamed son sérieux, elle leva la tête pour le regarder dans les yeux. Ce fut cependant un tout autre effet qui eut lieu quand leurs plongèrent l'un dans l'autre. Ils se retrouvèrent coupés du monde physique pour se retrouver dans une bulle intemporelle, submergés par le sentiment de plénitude, de bonheur, d'apaisement, de.... d'amour ? Ndeye rompit le contact de leurs yeux au grand dam de Mohamed qui ne put s'empêcher de grogner

_ Mienne !

À l'entente de ce mot, Ndeye s'évanouit.


{safa555🌟🌟🌟}

L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'ÉlueWhere stories live. Discover now