Chapitre 14

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Deux semaines plus tard...

Voilà deux semaines qu'elle était vivait dans la maison mais Ndeye n'était toujours pas arrivée à se départir de sa peur vis-à-vis des loups. Elle repoussait donc et ce, systématiquement toute tentative d'approche de Mohamed et pour ne pas avoir à subir cela d'un de ses semblables, elle avait fait de sa chambre, son refuge, son monde qu'elle ne voulait sous aucun prétexte quitter. Les seules à pouvoir pénétrer dans son monde étaient Ma'Fatou, Fa'Bintou et Bass qu'elle avait difficilement réussi à accepter.

Après être resté trois jours sans tenter d'aller la voir, Mohamed décida de tenter une unième fois sa chance. Il attendit jusque dans l'après-midi, moment où elle était seule pour se rendre dans sa chambre. Après avoir toqué sans réponse, il entra à l'intérieur vu que la porte était ouverte pour trouver Ndeye endormie en position fœtale sur son lit, les cheveux éparpillés autour de sa tête, un oreiller entre les mains, apaisée. Cette si mignonne, délicate et innocente image d'elle toucha Mohamed au point où n'arrivant pas à se contrôler, il se retrouva sans trop savoir comment sur le lit à doucement et tendrement lui caresser les cheveux. Au bout d'un moment, elle poussa un soupir d'aise avant de parler encore endormie.

_ Maman !

Il sursauta aussitôt en retirant sa main de ses cheveux, se sentant cruellement coupable de lui faire croire avoir sa mère déjà partie aux cieux depuis des années à ses côtés. Ce fut sans compter Ndeye qui vint poser sa tête sur ses cuisses en le serrant contre elle.

_ Ne pars pas encore une fois, maman ! Reste avec moi !

Mohamed se sentit encore plus mal pour elle à qui sa mère devait très certainement manquer mais aussi pour lui qui aurait aimé ne serait-ce qu'une seule fois l'entendre même si ce devait être dans ses rêves exprimer son besoin et désir de l'avoir à ses côtés, lui, son âme-sœur. Il se défit le plus doucement possible de son étreinte avant d'entreprendre de bouger sa tête de sur ses cuisses ce qui malheureusement pour lui eut pour effet de la réveiller. En le voyant, elle hurla de toutes ses forces avant de lui jeter dessus tous les oreillers qui lui passèrent par la main le faisant tomber par terre la tête en première.

Non mais qu'est-ce qu'elle a à aimer le faire tomber comme s'il pesait aussi léger qu'une plume ? Et nom d'un chien, cela faisait à chaque fois très mal !

_ Qu'est-ce que vous faites dans ma chambre ? Sur mon lit ? Lui demanda-t-elle paniquée et au bord des larmes.
_ Je... J'étais juste venu te voir et comme la porte n'était pas fermée, je suis entré, dit Mohamed.
_ Menteur ! Que faisiez-vous sur mon lit ?
_ Je... Je...
_ Vous vouliez abuser de moi, c'est cela ? Hein ! Espèce de monstre ! Sale porc !

Elle sauta aussitôt sur lui sur lui sans lui laisser le temps de répondre ou juste en placer une pour se mettre à lui donner des coups sans qu'il ne prenne la peine de se défendre bien trop blessé par le fait qu'elle ait pu penser qu'il s'abaisserait à essayer d'abuser d'elle comme l'avait fait Khadim. Elle pouvait lui reprocher de ne pas avoir su la protéger, d'être quelqu'un de jaloux, peu patient et bien d'autres choses mais le traiter de violeur était plus qu'une insulte envers sa personne mais une insulte envers ses valeurs et principes, une insulte qui l'avait atteint jusqu'au plus profond de son âme. Il la laissa donc ainsi faire jusqu'à ce qu'alertées par les bruits, Fa'Bintou et leur mère viennent tirer Ndeye de sur lui. Il se leva doucement et lui jeta un regard rempli de tristesse avant de quitter la chambre sans un mot. Il se rendit dans sa chambre où il put inspecter son corps pour y voir quelques blessures superficielles sur son visage et ses bras que lui avaient laissés les coups de Ndeye. Décidément, Sa Luna le déteste plus que tout !

Allaient-ils à ce rythme un jour pouvoir apprendre à se connaitre ? S'aimer ? Fonder une famille ? Il ne le savait point et cela accentuait leur douleur à lui et Aras. Il laissa par ailleurs à celui-ci qui voulait se défouler avant d'exploser le contrôle. Aras courut alors à travers la forêt jusqu'à ne plus sentir ses pattes avant de les ramener bien trop fatigués à la maison, ce peu après le coucher du soleil. Mohamed reprit à ce moment le contrôle et alla prendre une bonne douche et se changer avant d'aller s'installer à la terrasse pour éviter de croiser ne serait-ce que le reflet de Ndeye. Au bout d'un moment seul à contempler le ciel, il sentit une présence dans son dos, une présence qu'il reconnut comme celle de ses parents.

_ Je ne sais vraiment plus quoi faire papa maman. Elle refuse carrément de me laisser l'approcher de très près ou de m'écouter, dit-il.
_ C'est normal. Elle a encore du mal à se faire à l'idée que tu sois son âme-sœur et ne sois pas comme ce monstre qui lui a tant fait de mal, dit son père.
_ Mais c'est ce que je me tue à vouloir lui faire comprendre. Si elle me laissait l'approcher comme maman et sœurette, elle le saurait.
_ Laisse-moi te dire une chose. C'est plus facile pour elle de se laisser approcher par nous parce qu'il n'y a quasiment pas eu de femme parmi ses tortionnaires. T'as donc pas vraiment à être jaloux mon fils, dit sa mère.
_ Je ne suis pas jaloux mais juste blessé par les incessants rejets de mon âme-sœur. Aras l'est encore plus et ne manque pas de me le faire sentir.
_ Écoute-moi mon fils, si par l'approche directe, tu n'es arrivé à rien avec elle, c'est que tu dois t'y prendre autrement, dit son père.
_ Mais comment ? En quoi faisant ? Je suis perdu !
_ J'aurais tellement aimé te le dire mais si tu réussissais à enfin l'approcher grâce à mon conseil, tu la perdras quand le moment viendra d'agir de ton propre chef. Et crois-moi, si tu la perds, tu n'auras pratiquement plus aucune chance de l'avoir à nouveau, dit son père.
_ Et alors ? Comment trouverai-je le moyen de l'approcher ?
_ Cherche en toi, mon fils ! Cherche en toi ! Tu sauras le trouver, ce moyen, dit son père.

{safa555🌟🌟🌟}

L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'ÉlueWhere stories live. Discover now