Chapitre 40

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Trois semaines plus tard.....

Malgré la promesse de Moha d'être à ses côtés et affronter avec elle la dure épreuve que de ne pouvoir enfanter, Ndeye n'a pas pu s'empêcher de plonger dans une profonde dépression malgré les efforts de celui-ci pour tenir sa promesse et le soutien de la famille et la meute toute entière. Elle ne parlait presque plus, ne mangeait plus, ne buvait plus, ne riait plus, ne montrait plus aucun goût à la vie mais là n'était pas le plus inquiétant. Le plus inquiétant était qu'elle ne dormait pas, du moins, elle n'y arrivait pas. Pour cause, à chaque qu'elle fermait les yeux, elle entendait des pleurs de bébés, des lamentations avant d'entendre ceux-ci se moquer d'elle, la maudire pour disparaitre. Et le même scénario s'était répété, avec toujours plus de cruauté et de brutalité à chaque fois durant quatre jours avant que Ndeye ne décide de ne plus dormir. Une décision désapprouvée de tous, Moha en premier qu'elle maintint malgré tout et qui poussa celui-ci à essayer de la convaincre d'aller voir un psy mais il se heurta à un refus catégorique. Ndeye ne voulait en aucun cas se consulter par un psy arguant être bien portante bien qu'elle soit consciente du contraire au plus profond d'elle-même. Il était malgré tout hors de question pour elle de fermer les yeux, ce qui la fit se mettre à consommer du café en très grosse quantité face à un Moha impuissant, les somnifères du plus banal au plus puissant sans effet sur elle. Et dix sept jours plus tard, elle ne ressemblait plus à rien, pas même à une zombie ou un fantôme avec les monstrueuses cernes qu'elle avait sous les yeux, la très grosse et subite perte de poids qu'elle avait connu, sa perte quasi-totale de goût à la vie, ses hallucinations, divagations, etc.

Et c'est pour cela que seule avec elle au salon en l'absence de tous, Fa'Bintou était en train de discuter avec elle dans le but de la raisonner et la pousser à reprendre sa vie en main.

_ Tu sais Ndeye, voilà trois semaines que tu n'as pas posé un seul pied dehors et c'est pas bien de tout le temps rester enfermé, commença-t-elle.
_ ....
_ Refuser de parler aussi n'est pas bien mais c'est pour l'instant pas le plus important. Le plus important est ton bien-être et c'est pour cela que je voudrai que pour l'amour du ciel tu m'accompagnes pour une petite promenade ou que tu me dises où tu veux aller afin que je t'y amène.
_ .....
_ Tu ne veux vraiment aller nulle part ? Vraiment ?
_ .....
_ Je suis sûre et certaine qu'il doit y avoir au moins un endroit où tu as envie dans ton actuel état, un endroit où tu es sûre de pouvoir retrouver cette paix intérieure tant voulue, un endroit remplie de bon souvenirs capable de te redonner ta joie de vivre, un endroit qui puisses te rappeler celle que tu es, la battante que tu es vraiment.
_ Ru.... Rukarara, dit enfin Ndeye mais d'une voix à peine audible.
_ Que dis-tu ?
_ Je dis qu...

Toc ! Toc! Toc !

Ndeye s'étant arrêté en entendant ces coups à la porte, Fa'Bintou souffla avant de se lever dans le but d'aller voir qui pouvait bien leur rendre visite et éventuellement lui reprocher d'avoir interrompu sa discussion avec Ndeye juste au moment où elle s'était enfin décidée à parler après tant de jours dans le silence total. Arrivée à hauteur de la porte, elle se retourna pour jeter à Ndeye un regard menaçant :

_ Toi et moi n'en avons pas fini et sois sûre que je te ferai parler de gré ou de force une fois que j'en aurai fini avec ce connard.

Une menace qui, apparemment, fit effet car ayant fait frissonner Ndeye qui ne doutait aucunement du sérieux de sa belle-sœur dans ses propos. Celle-ci, satisfaite du résultat, se retourna et ouvrit la porte avec la ferme intention de remettre à sa place leur visiteur :

_ Mais qu'est-ce qui t'a pris de débarquer à un pareil moment et inter....

Sa phrase resta malheureusement en suspens, ses yeux ayant croisé ceux du fameux visiteur qui dos à la porte, s'était retourné en entendant son ton plein de reproches. S'en suivit pour tous les deux une accélération de leurs battements de cœur, la perte de la notion du temps et de l'espace et surtout l'explosion en eux d'une palette d'émotions qui les poussa, après un long moment à se regarder amoureusement, à s'approcher l'un de l'autre jusqu'à ce que leurs visages ne soient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Toujours sous le coup de l'adrénaline, ils se rapprochèrent encore plus l'un de l'autre jusqu'à ce que leurs lèvre ne se frôlent avant que Fa'Bintou ne reprenne ses esprits. Elle gifla aussitôt son visiteur lui faisant à son tour reprendre ses esprits et s'écrier en se tenant la joue:

_ Non mais t'es malade jeune femme ! Qu'est-ce qui t'a pris de me gifler, moi.

_ Toi, qui ? Le connard de première qui a osé interrompre une discussion de la plus haute importance pour ensuite m'embrasser sans mon consentement ? Lui demanda Fa'Bintou.

_ Quoi ? Moi, un connard ? Qui t'a embrassé sans ton consentement ? Rectification, très chère: nos lèvres se sont juste frôlées, il n'y a pas eu de baiser.

_ Menteur !

_ Ah ! Ouais ? (En réduisant l'écart entre eux) Mais dis-moi, pourquoi ton corps tremble-t-il tant en appréhendant un possible contact avec le mien ? Pourquoi te perds-tu dans mes yeux ? Pourquoi ton cœur bat-il la chamade ? Pourquoi n'arrives-tu plus à le contrôler lui et ton esprit ?

_ Je ....

_ Rends-toi à l'évidence, nous sommes....

_ Ce n'est pas possible ! Cela ne peut être !

Elle se recula aussitôt, sous le choc, ayant déjà deviné la suite de sa phrase avant d'entreprendre de refermer la porte. Seulement, c'était sans compter son "âme-sœur" qui s'interposa en bloquant la porte de son pied droit avant d'entrer à l'intérieur comme si de rien n'était arrachant à Fa'Bintou un rire nerveux:

_ Soyez le bienvenu votre majesté. Faites comme chez vous ! Dit-elle sarcastiquement en lui faisant une maladroite révérence.

_ Merci beaucoup mais ce n'est pas "majesté" mais plutôt Alpha, répliqua celui-ci sur le même ton.

_ Alpha ?

_ Oui. Ah ! Quel idiot je fais par moment ? (En se tapant le front) Permets-moi de me présenter, rebelle moitié. Ibrahima Thioye, Alpha d'Afrique, pour vous servir.

_ Déesse ! C'est quoi ce délire ?

_ Il n'est aucunement question de délire ici, il ne s'agit que de la vérité.

_ Ah ! Ouais. Qu'est-ce qui me le prou....

Elle fut coupée par Ndeye qui venait de débarquer, à sa recherche, s'étant rendue compte qu'elle avait trop duré.

_ Fa'Bin...

Celle-ci s'interrompit à son tour en voyant Ibra avant de venir s'arrêter à leur hauteur. Bien que surpris de son état, Ibra en fit abstraction pour venir la saluer en s'inclinant légèrement.

_ C'est un plaisir de te revoir après un si long moment, Luna.

_ Plai...sir par...tagé, répondit Ndeye comme si cela lui coûtait de parler.

_ Que nous vaut cette visite ? Lui demanda-t-elle

_ J'étais en fait venu voir Moha mais je crois qu'une belle créature qui au passage est ma moitié vient de me détourner de l'objet de ma venue.

_ Moi... tié ? Tu... Tu veux dire que Fa'Bintou est ton âme-sœur ?

_ Tout à fait.

_ Mes félicitations !

_ Merci beaucoup.

_ Viens t'installer, Moha ne doit plus tarder vu l'heure qu'il fait.

Ibra suivit Ndeye dans le salon où tous les trois continuèrent de discuter, discussion à laquelle participa activement Ndeye, très heureuse pour le tout nouveau couple au grand bonheur de Fa'Bintou qui remerciait finalement et ce, intérieurement, Ibra d'être venu.

Ils étaient encore dans leur bulle quand tout d'un coup, ils entendirent le bruit de talons martelant le sol avant qu'une voix ne résonne dans la maison.

_ Enfin de retour !!!

{safa555🌟🌟🌟}

L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'ÉlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant