Chapitre 5

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Emy 

Une semaine plus tard

La semaine est passé beaucoup trop vite. Après la prise de conscience que j’ai eu, j’ai voulu passer un maximum de temps avec papa et maman. C’est plutôt triste de se rapprocher de ses parents quand ces derniers nous annoncent leur départ imminent avec aucune date de retour, hein ? La culpabilité me ronge depuis ces sept derniers jours. Bien qu’ils m’ont précisé que ce n’était que pendant quelques jours, le fait que je vais aller vivre chez les Jones en attendant leur come back prouvent que ce n’est pas si sûr que ça. Vais-je réellement les revoir un jour ? Tout me pousse à me poser cette foutue question. Elle tourne dans ma tête. Encore et encore. Et encore. 

La tristesse ainsi que l’angoisse ont migré en moi depuis cette annonce qui l’a retourné l’estomac. Tellement que j’étais abasourdie de l’apprendre, j’avais fini par prendre congé d’eux et m’enfermer dans ma chambre. Mue par une soudaine impulsivité, j’ai écris un message à Isaac. Juste avant de l’effacer. C’était idiot comme réflexe. Je ne sais même pas pourquoi j’ai voulu aller vers lui. Pourtant, c’est bien la dernière personne au monde chez qui j’irai trouvé du réconfort. Malgré cela, il ne m’a plus quitté l’esprit depuis que je l’ai revu. Il est dans les parages et je vais aller vivre chez lui, bon sang ! 

Mais il ne sera pas là, vu qu’il repart, Emy ! 

Pourquoi ça me rend triste et en même temps soulagé ? Comme si j’avais l’envie de vivre avec lui vingt quatre heures sur vingt quatres et sept jours sur sept ! C’est n’importe quoi ! Du coup, par mon départ de Brooklyn, j’ai dû annulé tous mes rendez-vous avec Doc Davis. 

Je soupire lourdement en bouclant mon bagage. Je n’ai pas beaucoup de vêtements alors j’aurai en tout qu’une seule valise. Quitter mon domicile me rend anxieuse. J’ai une peur immense de ne plus jamais revenir mais de surtout… 

Non, ne pense pas à ça, Emy ! Je secoue vivement la tête pour chasser cette terrible pensée et après avoir jeté un dernier regard en arrière dans la chambre que j’ai occupé toute ma vie pendant dix neuf ans, je ferme la porte dans mon dos, ma valise dans la main. Aller, respire. 

Quand j’arrive dans le petit salon, j’ai la surprise - mauvaise - de trouver Monsieur Jones avec maman et papa. Confuse, je n’ai même pas le temps d’ouvrir la bouche pour demander des explications sur sa présence bien trop mâtinale que maman me devance en me serrant fort dans ses bras. Mon coeur se serre et j’en lâche mon bagage qui tombe au sol pour passer mes bras autour d’elle. Très vite, papa vient se rajouter à notre étreinte et je lutte pour retenir mes larmes. Pas besoin d’être Einstein pour comprendre que je pars ce matin au lieu de la fin d’après-midi comme c’était sensé être prévu… 

Les mots que je souhaiterai leur dire restent bloqué dans ma gorge. J’ai beau vouloir essayer de toute mes forces, ses derniers refusent de sortir. Bien que je tente de laisser aller ma tristesse de les quittés, maman ne se retient plus depuis déjà cinq minutes. Ses larmes coulent à flots et si je tends bien l’oreille, j’entends papa renifler également. Vu mon incapacité à leur dire combien je les aimes et qu’ils vont terriblement me manquer, je les serre de toutes mes forces dans mes bras en espérant qu’ils comprendront mes mots à travers mon geste. 

J’ignore depuis combien de temps on est à s’étreindre mais le père d’Isaac finit par montrer son exaspération et son impatience. 

― Faut y aller, dit ce dernier d’un ton bourru qui me hérisse les poils. 

Je comprends mieux d’où vient le caractère odieux de son fils. Non que je lui cherche des excuses. 

Suie à l’intervention de ce fumier, papa est le premier à reprendre le contrôle de lui-même ainsi que celui de la situation. Maman ne tarde pas à suivre en reniflant de manière pas très glamour et en essuyant du dos de sa main ses yeux. 

Je n’ai aucune envie de partir… 

― Faut partir, ma chérie. Tu vas rater ton vol sinon, essaie-t-elle de me sourire, en vain. 

J’en ai rien à foutre de mon vol ! 

Mais ça, je ne le dis pas. Non, au lieu de ça, je plaque un faux sourire sur mes lèvres comme j’ai souvent l’habitude de le faire. 

― Je vous aimes, parviens-je enfin à leur dire d’une voix étranglée. 

― On t’aime aussi, Emy. Plus que tout, répond-t-ils d’une même voix. 

A contre-coeur, je récupère ma valise et m’éloigne d’eux pour rejoindre le porche de la maison où attend Monsieur Jones et la voiture de riche garée dehors. Mes parents m’ont suivis et tandis que le chauffeur prend mon bagage pour le mettre dans le coffre - vu que l’autre est déjà monté à l’intérieur - je me retourne une dernière fois vers eux, les larmes aux yeux. Au Diable, enfoiré de Jones ! Je m’élance vers mes parents et les enserres une dernière fois. La boule dans ma gorge grossit alors je reste muette sous le risque sinon d’éclater en sanglots. 

― On se reverra, ma princesse. Promis, entends papa promettre. 

Je ne vois pas le coup de coude que maman lui donne ni son drôle de regard échangé avec lui. Non, je me raccroche à cette ultime promesse en y croyant fortement. Un klaxon retentie et je lève les yeux au ciel. Impatient de merde. M’éloignant de ceux qui m’ont donné la vie, je les embrasses une dernière fois et m’éloigne à reculons en leur signant un coeur de mes mains. Ils y répondent et je monte enfin dans cette maudite voiture qui m’éloigne déjà des êtres les plus chers que j’ai au monde. 

A peine je suis montée, que cette dernière démarre en trombe tandis que je garde les yeux rivés sur leurs silhouettes qui s’éloignent de plus en plus jusqu’à ne plus les voir du tout. Si j’ai pu resté forte face à eux, désormais à l’intérieur de la voiture, je laisse mes larmes coulées silencieusement, le coeur meurtrie et arraché. Je pleure en silence, alors que je souhaiterai crier ma peine. Je pleure jusqu’à m’étouffer avec mes sanglots tellement j’ai la gorge sérrée. Je pleure jusqu’à n’avoir plus de larmes. 

Et depuis ce jour-là où on m’a fait quittée tout ce qui me rester, je n’allais plus jamais laissé échapper une larme, je m’en fis la promesse.


Désolé d'avance, c'est absolument pas corrigé 🥲 mais au moins il est enfin là lol

I Hate My Crush (TERMINÉE)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz