Chapitre 22

2.5K 194 22
                                    

Isaac

Presque cinq heures que je suis enfermé dans le bureau et comme je l'avais spécifié à mon bras droit, je ne voulais pas être dérangé. Lewis a encore fait du bon boulot étant donné que je n'ai reçu aucune visite. Mais après toutes ses heures passées seul à ressasser ce que mon géniteur m'a enfin dévoilé sur l'affaire des parents d'Emy, à fumer je ne sais combien de clopes et de joints et avoir fait des recherches sur les meilleurs établissements scolaires de Los Angeles, je peux enfin sortir de là.

Et la première chose que je fais : Trouver une certaine rouquine qui occupe mes pensées depuis ce matin.

Sur mon chemin, je ne croise personne et c'est tant mieux. Aucune envie de faire la conversation. Du moins pas avec eux.

Arrivé devant la porte de sa chambre, je toque - pour la première fois - mais reste sans réponse.

― Em'?

J'ouvre la porte et découvre la chambre vide. Visiblement, mon petit ermite a décidé de ne plus autant occuper cette pièce. Un léger sourire étire mes lèvres et je m'attarde bien plus que ce que je devrais dans sa chambre. Mis à part quelques fringues décimées ça et là, tout est plutôt en ordre et très impersonnel. Ça va faire trois mois bientôt que je lui ai donné cette pièce et malgré cela, elle est restée comme si il n'y avait personne qui l'habitait. Je note de lui en parler.

― Isaac ?

Perdu dans la contemplation de la chambre d'Emy, je pivote vers la personne qui vient de m'appeler et que je n'ai pas entendu arriver.

― Tiens, Trésor.

Planté au milieu de l'encadrement, Emy me fixe, se demandant si elle doit rentrer ou bien fuir. J'esquisse un petit sourire suffisant.

― Qu'est-ce que tu fais ici ? demande-t-elle en entrant finalement.

― Je te cherchais, je réponds tranquillement en la suivant des yeux.

Elle est nerveuse. Elle va de gauche à droite, récupère les vêtements traînants, va dans la salle de bain, revient, se tortille les mains. Je me pince les lèvres et ravale un ricanement moqueur. Elle fait tout pour éviter mon regard et se soustraire à ce dernier.

― Emy, finis-je par dire.

Elle tourne vaguement la tête vers moi.

― Quoi ?

― Tu me donnes le tournis.

― Désolé, répond-t-elle rapidement, les joues rouges.

Je me décolle du bureau sur lequel j'étais appuyé et avance vers elle. Sa réaction est instantanée. Elle se tend imperceptiblement.

― Je peux savoir ce qui te rend si nerveuse? m'enquiers-je en me postant devant elle.

Je note que sa respiration vient de s'accélérer, sa poitrine qui monte et qui descend me le confirmant.

― Toi, murmure-t-elle.

Sa réponse franche m'arrache un nouveau sourire.

― Ah ça explique tout, dis-je d'une voix traînante. Elle est passée où l'Emy audacieuse qui m'a demandé de l'embrasser à deux reprises ? je reprends après une pause.

Elle se mord les lèvres, fuit mon regard.

― Partie...

Oh non, ma belle. Elle est là et ne demande qu'à sortir.

Attiré par le maltraitement de sa bouche, mes yeux se baissent sur celle-ci et une chaleur devenue maintenant familière s'empare de mon corps. Et de ma bite qui est loin d'être insensible à ce geste. Et tout ce qui concerne Emy d'ailleurs.

Du pouce j'appuie sur cette lèvre qu'elle mâchouille afin qu'elle la relâche. Ses yeux bleus, troublés, trouvent les miens qui sont toujours hypnotisés par cette bouche aux lèvres pleines. Instantané, l'atmosphère dans cette chambre change et devient plus lourde. Aussi lourde que le désir que j'éprouve pour ma colocataire. Lentement, je remonte mon regard sur son nez fin, et plonge dans cet océan devenu sombre, miroir de mes propres envies. Hésitante, elle se rapproche de moi, agrippe mon tee-shirt de ses doigts tremblants sans jamais couper le regard. Comprenant ce qu'elle essaye de faire, je ne bouge pas. Intérieurement, c'est une tempête qui se déclenche. Tous ses gestes la trahissent et bien que je n'ai pas encore abordé le sujet, j'ai parfaitement compris que j'étais son premier. Et putain, savoir ça me remplie d'une pure satisfaction masculine et primaire. Elle est à moi.

Le souffle d'Emy devient presque inexistant et pourtant quand sa bouche se pose sur la mienne, douce, timide, maladroite, c'est moi qui respire à nouveau. Bordel comment une si petite chose peut me foutre dans un état pareil ? Mais c'est parce qu'elle n'est pas une petite chose. C'est Emy Smith tout simplement. Un ange dans ce monde pourri jusqu'à la moelle, et qui n'est pas mérité. Une personne qui a tellement souffert que j'ai justement envie de mettre à feu et à sang ce dit monde. Tu en fais également partie,ducon. Cette gonzesse je la mérite pas, inutile de me le rappeler. Mais je m'en fous, je la veux plus que jamais.

Mes bras entourent sa taille en la plaquant contre moi. Mon entrejambe réagit illico à sa proximité et au hoquet de surprise d'Emy. À bout de nerf, je reprends le contrôle du baiser pour la putain de troisième fois. Si auparavant c'était une tempête déchaînée qui faisait rage en moi, maintenant c'est le chaos qui bourdonne dans chacune de mes terminaisons nerveuses. Je presse mes lèvres sur les siennes, en force la barrière et repart à la conquête de sa bouche en l'embrassant comme si ma vie en dépendait. Sa langue qui vient cajoler, s'enrouler autour de la mienne de cette façon si maladroite en même temps qu'adorable fini de me rendre cinglé. A son contact, je revis comme jamais. Je respire un nouvel air plus pur et mes démons se font oublier. Pendant ces quelques instants que nous volons encore une fois au temps, je me sens normal. Un gars qui embrasse la nana qui lui plait. Exit les secrets, exit les mensonges, exit les emmerdes, exit le passé. Uniquement elle. Moi. Et le présent là. De suite. Maintenant.

Et alors que je me fais cette réflexion, je me prends une putain de gifle. Une révélation. Emy m'est devenue indispensable. Cette révélation devrait me faire fuir, arrêter toute cette connerie avant qu'il ne soit trop tard. Mais j'en suis incapable. Elle est mon havre de paix. Un oubli pour quelques heures de qui je suis. Ma rédemption.

Au final, je ne sais même plus si je la déteste autant qu'au commencement. Il y a toujours eu une tension entre nous. Nous l'avons senti au premier regard. Aussi électrique que sexuelle. Non. Ça en revanche, je ne lui prendrai pas. Parce que là, ça serait la plus belle connerie monumentale que je paierais cher. Hors de question de lui voler ce qu'elle a de plus précieux. De plus pur.

Pourtant, rien que d'imaginer un autre poser ses mains sur elle, je vois rouge. À bout de souffle mais n'ayant aucune envie de la lâcher, je viens mordiller sa lèvre du bas, la taquine de ma langue, lui tirant un soupir. Ma prise sur elle se resserre, mes phalanges abîmées me lancent sous le bandage quand mes doigts s'enfoncent avec un peu trop de vigueur dans sa peau par dessus son haut. Ses yeux papillonnent - voilés de désir et d'envie muets faisant écho aux miens - quand ils me percutent avec force et fracas, déclenchant presque un cataclysme. Et là, yeux dans les yeux je me dis que je suis sacrément dans une merde pas possible face à ce qu'ils me renvoient.

_____________________________________________

Hello !!!!! j'espère que vous allez bien ! comme promis, la suite est là et j'espère qu'elle vous aura plus ^^ j'attends vos retours avec impatience ! n'oubliez pas de votez, vos étoiles comptent plus que vous ne le croyez !!

ps : si l'histoire vous plaît, hésitez pas à la partager autour de vous, sait-ont jamais <3

xoxo, merci d'être là et de prendre le temps de me lire <33

I Hate My Crush (TERMINÉE)Where stories live. Discover now