Chapitre 6

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Isaac

Deux mois plus tard

Bordel, on crame ! 

Bienvenue en Californie ! 

Je n’ai rien contre Los Angeles mise à part ses chaleurs insupportables. Heureusement pour moi, la villa comporte une piscine creusée et je profite de l’eau à vingt sept degrés pratiquement chaque jour à chaque minute. Comparé à Miss-je-reste-enfermé-dans-ma-chambre. Oui, je parle bien d’Emy. 

Ça fait deux mois depuis qu’elle a emménagé - de force - ici, qu’elle est devenue plus que l’ombre d’elle-même. On, enfin je la vois à peine sortir le bout du nez de la pièce qu’elle occupe à chaque seconde jour et nuit. 

Je vous entends oui ! Vous vous demandez qu’est-ce que je fous là alors que j’étais censé partir hein ? Disons que j’ai juste modifié mes plans. 

Bien que je sois un salaud de première et que j’ai été plus qu’un connard avec elle pendant nos années lycée, j’ai préféré assurer ses arrières. Il était hors de question que je la laisse seule avec mon géniteur. Il méprise comme personne les Smith pour une raison que je n’ai pas encore réussi à découvrir. Mais je cherche. Tout comme j’essaie de comprendre pourquoi cet enfoiré l'a éloigné de sa famille. Ca aussi, ça m’échappe. 

Quoi qu’il en soit, Emy s’est rendue aussi invisible qu’un fantôme dans cette grande baraque. Et je n’aime pas ça du tout. Mais je suis qui pour lui dire quoi faire ? D’après les recherches que j’avais faites sur elle quand je l’ai retrouvée ivre morte à cette soirée - et droguée - je voulais tout savoir d’elle ; ce qu’elle faisait, qui elle voyait, ce qu’elle devenait. Comment dire que je suis tombé un peu de haut quand j’ai appris qu’elle suivait une thérapie psychologique depuis un an. Elle vivait toujours chez ses darons et ne faisait rien d’autre. Elle sortait de chez-elle uniquement pour se rendre à ses rendez-vous puis rentrer une fois ses derniers finis. 

Alors qu’est-ce qu’elle foutait dans cette boite de nuit à Manhattan ? C’est la question que je ne cesse de me poser. Ce genre de sortie ne lui ressemblait pas alors qu’elle a été ma surprise quand je l’ai aperçue se déhancher comme personne au milieu de toute cette foule ! Elle, qui évite les gens comme la peste. 

Ce soir-là je n’étais pas seul. Avec deux ou trois potes on a été faire la fête et trouver un plan ou plusieurs plan cul en passant. Mais quand mon regard s’est arrêté sur une chevelure de feu, je l’ai immédiatement reconnue et je ne l’ai plus quitté des yeux de toute la soirée. J’épiais et surveillais ses moindres faits et gestes, comme un sale psychopathe mais j’en avais rien à branler. Voir Emy lâcher prise sur la piste de danse avait été un spectacle aussi fascinant qu’hypnotisant. Elle bougeait bien, je devais l’admettre. Son déhanché reste encore gravé sur mes rétines et peuple quelquefois mes rêves. Bien-sûr, personne ne le saura et encore moins elle. 

Déjà, faudrait que je parvienne à la faire sortir de cette fichue chambre. Sauf que je suis la dernière personne au monde qu’elle voudrait voir, je le sais. 

J’exerce quelques brasses dans la piscine tout en réfléchissant à comment approcher Miss Rouquine. 

***

Plus tard dans la journée, avec toujours aucune trace vivante de ma charmante colocataire, mon téléphone sonne. En voyant le nom de mon paternel sur l’écran, je décide de filtrer son appel. Aucune envie de lui parler. 

Laissant mon téléphone sur le bar de la cuisine, j’ouvre le frigo pour vérifier si l’assiette préparée par la bonne est toujours présente. Ouais. Je soupire en fermant les yeux. Ok, elle fait la gueule ou autre et honnêtement je m’en tape de ses raisons. Si elle veut vivre comme une ermite, grand bien lui fasse. Mais sous mon toit, elle ne se laissera pas mourir de faim. Elle a déjà énormément maigri quand on s’est vu chez-elle, à Brooklyn, et ce constat ne m’avait pas plus du tout. Ne me plais toujours pas, d’ailleurs. 

I Hate My Crush (TERMINÉE)Where stories live. Discover now