I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 51

Emy

Les heures passent et défilent et aucun retour d'Isaac.

Le repas à peine touché de ce midi trône encore dans le frigo quand je l'ouvre pour en sortir une bouteille d'eau fraîche.

J'ai l'estomac tellement noué que même de l'eau a du mal à passer.

Mon inquiétude ne cesse de monter d'un cran et l'absence de mon colocataire m'angoisse en n'arrangeant rien du tout.

― Tu devrais avaler quelque chose de consistant, insiste à nouveau Lewis.

― J'ai pas faim, répété-je encore une fois.

― Il va revenir, soupire-t-il et ça aussi il me l'a répété beaucoup trop de fois aujourd'hui. On est au milieu de l'après-midi, il m'avait dit qu'il serait vite revenu mais ça fait plus de quatre heures qu'il est parti.

La bouteille d'eau en main, je repars me vautrer sur le canapé, ayant assez pris le soleil pour aujourd'hui. Ma peau est brûlante mais grâce à la protection solaire, je n'ai attrapé aucun coup de soleil.

Mon téléphone posé sur le divan, je le prends et écris un message.

Emy : « Ça fait plus de quatre heures que t'es parti... Tout va bien ? »

Je fixe mon écran comme si une réponse allait fuser dans la seconde. Au bout de cinq minutes, je l'éteinds à nouveau en soupirant.

― Mange.

Je lève les yeux vers Lewis qui me tend mon assiette de ce midi.

― J'ai pas faim, j'ai dit.

― S'il apprends que t'as rien avaler depuis plusieurs heures, je vais en voir de toutes les couleurs. S'il te plait, douce Emy, mange.

Je roule des yeux en grognant « un trouillard » et accepte l'assiette remplie d'une salade composée.

Les aliments sont fades ou amer dans ma bouche avec aucune saveur. Mon angoisse m'empêche de prendre plaisir à manger mais je finis mon assiette jusqu'au bout avec une sensation de lourdeur sur mon estomac à la fin.

Je pose l'assiette sur la table basse.

― Il va bien, me rassure Lewis.

― Comment tu le sais ? T'as eu un message ? demandé-je avec une pointe d'espoir qui meurt aussitôt suivant sa réponse :

― Non, grimace-t-il. Mais si c'était le contraire, on serait déjà prévenue.

Comme en réponse contraditoire avec sa réponse, Lewis se rdresse soudain et un sourire fleurit sur ses lèvres en me regardant.

― Ils sont là.

Je me redresse vivement, le coeur battant la chamade en entendant à mon tour le vrombissement de la moto et d'une voiture. Alors que Lewis se précipite vers la porte d'entrée, je reste figée, debout derrière le canapé. Lentement, je commence à avancer vers les voix et découvre d'abord Julian qui me salue d'un signe de tête mais je le vois même pas quand il apparaît enfin.

L'allure sauvage, ses yeux balayent la villa comme s'il cherchait quelque chose. Puis ils s'arrêtent sur moi et je me pétrifie sur place. Même à distance, notre connexion reste intense. J'ai envie de crier qu'enfin il est là, lui foncer dessus mais ne bouge pas.

Isaac est le premier à rompre le contact visuel. Un rictus narquois au lèvre, il me passe devant et les garçons pour monter les escaliers. J'hésite un instant avant de le suivre, le coeur au bord des lèvres.