Chapitre 8

3K 192 25
                                    

Isaac

― Putain ! ragé-je en cognant sur le volant.

Il fallait que ça soit maintenant et aujourd’hui pour que Miss-je-reste-enfermée-dans-ma-chambre se rebelle et me casse les couilles ! Il est hors de question qu’elle fasse sa loi dans cette baraque. Ici, c’est chez moi alors elle a vite intérêt à redescendre de sa petite rébellion de merde. 

Je fais tourner la clé et une seconde plus tard, le ronronnement du moteur de l’Aston Martin se fait entendre. D’un coup de volant habile, je mets le plus de distance possible entre la villa et moi. Surtout mais surtout Emy. Cette peste de rouquine a un talent tout particulier pour me foutre en rogne en moins de cinq minutes même quand j’essaie de me montrer conciliant avec elle. Bordel, pourquoi a-t-il fallu que ça soit moi qui la récolte hein ? Ah oui, c’est vrai. Comme le couillon que je suis, je me suis proposé volontaire. Ça m'apprendra tiens ! Les kilomètres défilent en même temps que la vitesse augmente. J’ai besoin de me calmer sous le risque de vraiment lui faire peur. Je suis quelqu’un de très impulsif et elle le sait mieux que personne, alors à quoi elle joue, putain ? 

Sors toi là de la tête, Ducon.

Tandis que je me fais cette réflexion, mon téléphone sonne pour la deuxième fois de la journée. Je transmets l’appel sur le bluethooth de la bagnole en priant pour que ça ne soit pas mon paternel quand je décroche. 

― Ouais ? 

A la place d’entendre la voix de mon enfoiré de géniteur, c’est le timbre plutôt fluette d’une gonzesse qui résonne dans les enceintes. 

― Isaac ? C’est Cassie. 

Tiens tiens, Cassie… 

― Qu’est-ce que tu veux ? demandai-je d’un ton un peu trop sec. 

Foutue Emy ! 

― Euh… C’était pour savoir si tu étais libre pour qu’on se voit ? minaude-t-elle. 

Une partie de baise ? Pourquoi pas après tout. 

― J’arrive, dis-je en changeant déjà de direction pour me rendre chez-elle. Et sur ceux-ci, je raccroche aussi sec. 

***

Une heure plus tard, je suis de retour à la villa, plus détendue que jamais. Enfin, en apparence. Parce qu’intérieurement, même en pilonnant Cassie comme un dingue, une crinière rousse indomptée et des yeux bleus océans n’ont pas quittés ma putain de tête. Laissant la caisse devant la maison, j’en sors en claquant la porte et allume au passage un joint. 

Pénétrant à l’intérieur de la barraque, je découvre celle-ci aussi silencieuse comme si personne ne vivait ici. Même pas une trace de ma charmante colocataire. Je parie qu’elle est repartie dans sa chambre. 

Je me dirige vers la cuisine pour vérifier si l’assiette a enfin été engloutie et j’ai l’agréable surprise de voir que ça a été le cas. En prime, pas même la vaisselle ne traîne. Ouais, elle fait tout pour être invisible.

Revenant sur mes pas, je finis par me laisser tomber dans le canapé d’angle et allume l’immense écran plat trônant fièrement au mur du salon. Alors que je rejette la tête au plafond pour recracher la fumée blanche, j’entends des pas hésitants arriver jusqu’ici. Je garde la tête en direction de la télé quand la douce voix d’Emy résonne : 

― Désolé, je reviendrai plus tard, s’empresse-t-elle de dire en repartant déjà dans les escaliers. 

― Tu peux rester, réponds-je du tac au tac sans la regarder. 

I Hate My Crush (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant