I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 38

Emy

― On est arrivé ! s'exclame Isaac en garant la voiture.

Ça fait au moins trois heures voire plus qu'on doit rouler depuis que j'ai accepté de monter dans sa fichue caisse. On a parlé même si j'ai pas encore obtenu toutes mes réponses mais c'est déjà un bon début non ? Merde. Même moi j'en suis pas sûre.

― On est où ? je demande en balayant l'endroit des yeux.

Isaac toujours mystérieux concernant notre fameuse destination sort de l'habitacle sans un mot. Il contourne rapidement le véhicule et ouvre ma portière tel un gentleman des temps modernes. Sauf qu'il n'a rien d'un gentleman. Cette pensée me fait pouffer. J'ignore son regard interrogateur et sors à mon tour de la voiture avec hâte, beaucoup trop désireuse de me dégourdir les jambes après trop d'heures passées à être assise.

La portière passagère claque sourdement derrière moi alors que je dévore déjà le paysage qui s'offre à moi. Pour certain, voir des arbres à pertes de vues ce n'est rien mais pour moi qui ai passé ma vie à Brooklyn, aller dans une forêt est totalement une première !

― La forêt. T'as prévu de découper mon corps en morceaux et me donner à bouffer aux loups ? raillé-je.

― Seulement si tu me gonfles trop, vient-il susurrer à mon oreille sur le même ton.

Il passe près de moi en venant me frôler, m'arrachant d'incontrôlables frissons.

― Dommage, fais-je, déçue. Moi qui me réjouissait de te faire péter les plombs...

Isaac secoue la tête en ricanant au loin et me lance :

― Tu comptes prendre racine ? se moque-t-il en levant un de ses sourcils. Je te préviens, Trésor, si tu te perds, je viens pas te chercher.

― Trop heureux de te débarrasser de moi ! ironisé-je.

― T'as tout compris ! fait-il, doucereux.

― Je te manquerai trop, Jones ! lancé-je plus fort quand il continue de s'éloigner.

― T'es trop sûre de toi, Emy ! Allez, bouge ton cul !

Je profite qu'il soit dos à moi pour lever les yeux au ciel et trottine pour le rejoindre avant de me perdre.

― Pourquoi tu m'as amené ici ? demandé-je en arrivant à sa hauteur.

Il hausse les épaules avant de me répondre :

― Il me semblait que tu voulais apprendre le tir à l'arc, non ?

Quatres mots. Voilà tout ce qu'il faut pour que la gamine rêveuse en moi sautille de joie.

J'ai un mal fou à contenir mon enthousiasme quand je réponds :

― Oui.

Il se tourne brièvement vers moi en secouant la tête, pas dupe pour un sou.

― Et donc on a besoin de venir en forêt pour ça ? Tu m'avais pas dis que tu avais tout ce qu'il te fallait à la villa ?

Il enjambe une branche en travers du chemin et je l'imite.

― Si. Mais on avait tous les deux besoin de s'aérer l'esprit. La forêt est relaxante et je trouve que pour pratiquer le tir à l'arc c'est encore mieux. En parfait accord.

― T'as l'air de savoir parfaitement où tu vas, remarqué-je.

― Je suis souvent venu ici plus jeune.

― Parce que les arcs sont un gros morceau de ta vie, complété-je.

Isaac me lance un regard étonné mais ne nie pas.