Chapitre 44

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Isaac

Je ne peux pas y croire.

Je ne peux pas croire qu'elle puisse être si aveugle.

Alors qu'elle m'embrasse comme si j'étais sa putain de dernière fois et j'y réponds avec toute la même ardeur parce que... Parce que putain c'est Emy. La gamine qui m'obsède depuis trop longtemps. Celle qui bouleverse toutes mes habitudes.

Si je le pouvais, je l'attacherai à moi parce que je refuse de la lâcher.

Bordel comment je suis passé de « je la déteste » à « elle m'attire » pour finalement m'arrêter à « je la veux » qui vient de devenir « je ne veux plus vivre sans elle » ?

C'est une logique loin de l'être et surtout inexplicable mais le fait est là : Je la veux. Toute entière. Sans concession. Sans compromis. Sans lendemain. Sans nos vieux. Sans mensonges. Sans tout.

Uniquement elle et moi.

Nous.

Putain j'ai envie d'un « nous » à en crever et ça aussi ça m'échappe. À quel moment est- elle devenue tellement plus pour moi ? À quel putain de moment j'envisage de tout plaquer et la kidnapper à l'autre bout du monde ?

À m'entendre, on croirait un foutu psychopathe.

Je plaque mes mains sur ses joues que je sens tout à coup humide. Alerté, je me détache de ses lèvres tout en essuyant ses larmes du pouce.

― Tu pleures. Pourquoi ?

― Non. Ça doit être une allergie de la forêt.

Bien-sûr, et mon deuxième prénom est Richard.

― Je suis en train d'essuyer tes larmes, répliqué-je en répétant le geste.

Elle se mordille les lèvres gonflées par nos baisers en déviant son regard. J'ai beau essuyer ses trainées qui mouillent ses joues, elles redoublent de plus belle. Je suis pour ouvrir la bouche de plus en plus inquiet et complètement impuissant mais elle me devance. Ses deux billes bleues larmoyantes reviennent tout ravager dans leur sillage et mon putain de coeur cesse de battre une nanoseconde.

― Je vais bien, dit-elle mais sa voix presque étranglée prétend le contraire.

Mes yeux fouillent les siens à en devenir fou. Je la scrute, l'étudie et essaie de trouver la cause de son soudain désarroi. M'apercevant qu'elle me cache la véritable raison, je la contre :

― Em'. Plus de mensonges.

Très hypocrite venant de ma part.

Elle cille et malgré ses yeux floutés par les larmes suivantes qu'elle essaie tant de contenir, elle trouve le moyen de me fusiller du regard.

― T'as un culot pas croyable ! Oser me dire ça alors que tu n'en fais rien toi-même.

Je tique. C'était certain qu'elle me rabroue.

― Tu sais bien que je n'ai plus de limite, charrié-je avant de recouvrer mon air préoccupé. Dis-moi ce qui va pas, Trésor...

Loin de la lâcher, en prenant sa main, je recule jusqu'à trouver le lit sur lequel je m'assois. Remarquant qu'Emy compte rester debout, je tire un peu brusquement sur son bras et elle trébuche avant de tomber sur mes genoux. Là où je la veux.

Je passe mes bras autour de sa taille, l'empêchant de se relever.

Elle grogne et peste.

― Laisse moi partir.

I Hate My Crush (TERMINÉE)Where stories live. Discover now