I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 37

Isaac

― Emy ? dis-je en remarquant une silhouette aux boucles sauvages et au tempérament enflammé juste devant moi.

Je lève le pied de l'accélérateur, ralentissant considérablement et tourne la tête vers la jeune femme que je pense et qui ressemble énormément à ma colocataire depuis maintenant plusieurs semaines.

Je veux bien qu'on est plusieurs sosies dans le monde mais là ça serait une trop grosse coïncidence. Habillé du même jean et tee-shirt court, même Converse noires.

Pas de doute c'est bien elle.

Elle ne s'est pas trop éloignée de la propriété et j'en suis rassuré. Même énervée, Emy conserve son bon sens et ne tentera pas le Diable. Je pense surtout que tomber sur son agresseur est la dernière chose qu'elle désire. Rien que de l'imaginer poser ses sales pattes sur elle, je vois putain de rouge. Mes doigts se resserrent autour du volant à en faire blanchir les phalanges qui ont un mal fou à cicatriser. Faut dire vu le traitement que je leur inflige. Putain de maso que je suis.

Mais j'ai pas le temps de m'appesantir sur mes mains bousillées, à force de trop ralentir j'ai fini par attirer l'attention de la rouquine. Si jamais j'éprouvais encore des doutes sur le fait que cette fille pourrait être ma Emy, je suis fixé. La furie se met à courir et fuit le plus possible ma bagnole.

― Putain... je grogne. Tu fais chier, Em'.

Le pied à nouveau sur l'accélérateur, je laisse la Mercedes progresser sur la route et moins de deux minutes plus tard, pour la seconde fois de la journée, je barre la route à ma charmante rouquine. Bien évidemment, cette dernière peste mais vient contourner le véhicule. Réactif, j'ouvre la porte et sors de l'habitacle, la retenant par le poignet quand elle passe près de moi.

― Lâche-moi, grogne-t-elle en gesticulant pour se dégager.

― Pas avant que tu m'aies écouté.

― T'as tout dis, Jones. Inutile d'en rajouter. Lâche-moi bordel !

Ses yeux sont rouges et gonflés, conséquences de mes mots. Elle a le regard si triste et blessé que j'ai envie de me casser la gueule à moi-même. J'amorce un pas vers elle mais bien que je retiens son poignet en otage, elle recule vivement. Bon. Le message est clair.

― Trésor... soupiré-je. Mes mots ont dépassé ma pensée.

Elle éclate d'un rire sans joie et me fusille du regard.

― Oh je t'en prie ! Sois mignon et épargne moi tes excuses de merdes et autres.

Je grimace. Bordel, Lewis n'a pas menti quand il a dit que j'allais ramer.

Comprenant que c'est pas comme ça que je vais réussir à la ramener, je change de tactique. Je surprends son regard méfiant quand je relâche son poignet et que je remonte dans la voiture. Emy ne bouge pas, me fixant seulement. J'ouvre la vitre et lui adresse :

― Tu montes ?

Ses sourcils se froncent et sur la défensive, elle aboie :

― Pourquoi je devrais faire ça ?

― Parce qu'on va parler.

― Je veux pas de tes excuses, grogne-t-elle.

Ça, je l'ai compris.

Pas pour autant que j'abandonne.

― Je sais. Mais ce que je dis est vrai. Mes mots ont dépassé ma pensée...

― Tu vas pas me dire que c'est pas vrai ce que tu m'as balancé ? m'agresse-t-elle presque en me coupant.

Je ferme les yeux et les rouvre pour les planter dans les siens.