I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 63

Isaac

Incroyable ou plutôt pas croyable comment ses lèvres m'ont manquées.

Son odeur.

Sa peau.

Son regard.

Son sourire.

Elle-même en fait.

J'avais parfaitement conscience qu'il me manquait quelque chose après son départ étant donné que je n'étais pas d'une super compagnie. J'ai bien cru que Lewis allait finir par m'enterrer vivant et Anna m'empoisonner pendant le repas.

Bon j'exagère un peu. Ou pas du tout.

Quoi qu'il en soit, revoir Emy, la serrer dans mes bras me rapporte la bouffée d'oxygène qui me manquait tant. Bien que le timing reste encore et toujours merdique. Peu importe.

Je la protégerai de ma propre vie s'il le faut. J'lui dois bien ça après tout.

Ses mirettes me fixent, ne me lâchent pas comme si elle craignait que je m'évapore si elle avait le malheur de cligner ne serait-ce que pendant une seconde les yeux. Ce constat me fait sourire discrètement.

― Tu te fous de moi ? s'enquiert-elle.

J'observe ses sourcils se rapprocher. Bon pas si discret finalement. Elle croise les bras contre sa poitrine, me toisant. Je secoue la tête en me mordant les lèvres afin que mon traître de rire qui me chatouille le fond de la gorge n'en jaillisse pas. Avec douceur, j'embrasse la ride du lion qui s'est formé sur son front. Uniquement un geste de ma part et sa respiration devient plus saccadée. Fier de mon petit effet, je me recule avec un air narquois.

― J'oserais pas.

Elle ricane, n'y croyant bien-sûr pas un mot.

― C'est vrai que ce n'est pas du tout ton style, ironise-t-elle.

Je secoue innocemment la tête tandis que mes yeux la parcourent des pieds à la tête et de la tête aux pieds. Progressivement mon sourire se flétrit et se fait remplacer par un masque plus sérieux et soucieux.

Elle a maigri. Considérablement maigrie putain. Et maintenant que j'y veille un peu plus, je remarque les cernes sous ses yeux et ses traits fatigués.

Putain, Trésor.

Emy semble avoir remarqué mon changement d'humeur. Sous mon incompréhension, je l'observe se replier sur elle-même et avant même que je ne comprenne la suite, elle est déjà blottie contre moi en tremblant de tout son être. Je serre les dents. Cette vision d'elle ne me plaît pas. Mais alors pas du tout. Et savoir que c'est ce fils de pute de Scott qui la rend comme ça, me donne l'envie immédiate de dénicher ce salopard et de l'éliminer une fois pour toutes.

― J'ai peur, souffle-t-elle.

J'entoure son corps devenu vulnérable de mes bras, en craignant même de le briser si je sers trop fort. Quand Julian m'a appelé quinze minutes après que j'avais raccroché, j'ai su que quelque chose n'allait pas. J'avais un putain de mauvais pressentiment depuis plusieurs jours en ne trouvant pas la présence de Scott. Lewis était aussi sur les nerfs. Alors quand Julian m'a averti que cet enfoiré était ici et que j'ai entendu la plainte étouffée d'Emy derrière lui, j'ai tout pété de ce que j'avais devant moi.

Autrement dit, le salon est dans un sale état.

Mon pétage de plomb a alerté Anna et même mon père qui est sorti de son bureau avec une sale tronche. Mais maintenant que j'en connais la raison et que j'ai eu cette discussion avec lui, on va dire que nos rapports se sont un brin améliorés.