I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 48

Emy

Isaac entoure mon poignet de ses doigts et ferme les yeux. Frottant sa joue contre ma main comme un chat quémandant de l'attention. J'en arrête de respirer. Parfois, j'entrevois ce petit garçon triste en manque d'amour et ça me brise le coeur. Ses parties sombres ont pris le dessus pour se protéger et j'en viens à me demander combien de personne a-t-il laissé s'approcher de lui ? Trop curieuse, je finis par lui demander doucement.

― Trois. Lewis, Anna et toi.

Ses yeux presque noirs retrouvent les miens et il ajoute :

― Surtout toi.

J'avale avec peine, une impression de lourdeur dans mon estomac.

― Pourquoi ? demandé-je sur le même ton.

J'ai l'impression de ne connaître que ce mot.

Isaac sourit tristement puis il retire ma main de sa joue et viens embrasser le bout de mes doigts presque tendrement. Mon coeur bat furieusement suite à ce geste.

― Qui se ressemble s'assemble non ?

Je frissonne de haut en bas mais je me sens obliger de le contrer :

― Je ne te ressemble pas, réagis-je en espérant ne pas le vexer.

Un rire bref éclate entre nous.

― Pas comme ça non, dit-il sans lâcher ma main. Mais nos douleurs sont similaires, Em'.

― Très toxique tout ça, essayé-je de railler mais c'est tout le contraire.

Il ne réagit pas. Il me scrute, m'étudie et son regard me met mal à l'aise. Il entremêle ses doigts aux miens et je crains vraiment qu'il finisse par entendre les battements effrénés et chaotiques de mon organe vital.

Je tente de soutenir son regard mais le détourne vers l'extérieur. C'est beaucoup trop intense soudainement.

Ses doigts relâchent les miens et je réprime une protestation pour qu'ils les reprennent. De l'autre main, mes ongles s'enfoncent dans la paume de ma main.

― Je te laisserai partir, si tu le veux, tu sais ?

Je reste figée à cette proposition.

― Pour aller où ? dis-je plus pour moi-même.

Mais il saisit la question au vol. Je sens son attention revenir vers moi mais je garde la mienne dehors.

― Chez toi ?

J'éclate d'un rire sans joie.

― Je ne sais même plus où est vraiment chez moi, avoué-je faiblement.

Parce qu'aussi stupide et dangereux que ça puisse être, ce que je considère comme chez moi, je le trouve en une personne et non un lieu.

― Pourtant tu n'arrêtais pas de dire que tu voulais retourner à Brooklyn, fait Isaac et je peux entendre la perplexité dans son ton.

Je hoche la tête.

― C'est vrai mais je ne le veux plus.

― Pourquoi ce changement si soudain ?

Il me fait pivoter vers lui et bien que je résiste, je finis par lui faire face.

― Pourquoi Emy ? insiste-t-il.

Parce que tu n'y es pas.

C'est une des raisons mais la seconde...

― Parce que la Emy que je suis devenue pendant ses trois mois étouffera là-bas. Brooklyn... C'est plus chez moi. Ça ne l'a jamais été. C'était juste un refuge contre le monde qui me détestait.