Chapitre 61

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Emy

Je reste un moment dans ma chambre, le téléphone de Julian dans la main. Le vide, l'absence - son absence - se fait encore plus présente maintenant que j'ai entendu sa voix. Cette ville et même cet appartement m'étouffe. Alors sur une impulsion, je sors de la pièce et en retournant dans le salon, Julian se tourne vers moi en m'entendant arriver.

― Alors ?

Je lui rends son téléphone qui prend.

― Je sors.

Je ne lui laisse pas l'occasion de dire quoi que ce soit car je suis déjà près de la porte d'entrée. J'enfile un bomber noir et sors dans le couloir de l'immeuble où se trouve l'appartement d'Aaron. Je me dirige vers l'ascenseur quand j'entends Julian m'appeler puis me rejoindre.

― T'as oublié ça.

Il me tend mon nouveau téléphone que je prends sans entrain. Suite à mon silence, il demande :

― Ça va ?

J'acquiesce sans vraiment y croire et m'engouffre dans l'ascenseur quand les portes s'ouvrent. Bien évidemment, mon garde du corps suit mes mouvements. J'appuie sur le rez-de-chaussé et les portes de la cabine se referment pour entamer sa descente. Je ne parle pas ni Julian. Avant que celui-ci n'appuie sur le bouton d'arrêt d'urgence et se plante devant moi.

― Em'.

L'ascenseur arrête sa manoeuvre aussitôt et je soupire lourdement.

― Quoi ? J'ai pas le droit de sortir ?

Le surfeur hausse les sourcils face à mon ton un peu trop véhément et les froncent en suivant.

― Bien sûr que si. Mais là tu pars sur un coup de tête. Ton appel s'est pas bien passé ?

― Si, marmonné-je. J'ai juste besoin d'air. Ça pose un problème ?

Julian appuie le dos contre le mur de la cage et croise les bras. Il m'étudie et j'aime pas ça.

― À partir du moment où tu fuis l'appart comme une furie et sans me dire où tu vas connaissant le danger qui te guette, ouais ça pose un problème.

― Pourtant tu es là, commenté-je.

― Parce que c'est le rôle que j'ai pris quand il a m'a envoyé ici avec toi. Si je te perds d'une semelle ou même qu'il t'arrive quelque chose et que je ne suis pas là, c'est moi qui vais prendre. Et ensuite toi. Quand il se sera assuré que tu iras bien.

Je m'autorise un discret sourire. Quand mes yeux rencontrent le miroir de l'ascenseur, je manque de lâcher un hoquet de stupeur. Bordel je fais peur à voir !

J'ai les yeux cernés, un teint encore plus cadavérique que d'habitude et je jurerai que j'ai maigri depuis que je suis ici. Ajouté à ça ma couleur rousse qui a perdu de sa brillance et mes yeux éteint, clairement Brooklyn ne me réussit pas.

Une chance qu'aujourd'hui je suis habillé et non en pyjama comme les jours précédents.

Je finis par détourner mon regard de mon reflet.

― Je veux juste sortir. J'étouffe là dedans.

J'étouffe sans Isaac. Je me meurs sans Isaac.

Julian m'envoie un sourire compatissant que j'ignore. Je passe mon bras devant lui pour rappuyer moi-même sur le bouton d'arrêt d'urgence rouge pour que l'ascenseur reprenne sa descente et me libère de cette espace étroit.

Quatres minutes plus tard, les portes de la cabine grise s'ouvre et je m'empresse de quitter cette cage. Quand l'air frais frappe enfin mon visage qui frissonne face à la brise fraîche - un sacré contraste avec L.A - je respire profondément.

I Hate My Crush (TERMINÉE)Where stories live. Discover now