I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 59

Emy

Deux semaines plus tard

Je lâche un soupir à déchirer l'âme quand je lis la date sur le nouveau téléphone qu'on m'a fait parvenir comme convenu. Ça fait déjà deux semaines que je crèche chez Aaron et quatorze jours où je me suis arrêté de vivre. Dès mon retour à Brooklyn, je ne suis pas sorti de la maison de mon ancien psy. Pas une seule fois. Si Isaac avait vent de ça, il serait loin d'être content.

Non ne pense pas à lui, Em'.

Plus facile à dire qu'à faire. Il est dans ma tête vingt quatre heures sur vingt quatre et il me manque horriblement.

La sonnette résonne et vu qu'Aaron est au boulot, je suis celle qui doit aller ouvrir. Les premiers jours quand ce même schéma se réalisait, j'étais pétrifiée de terreur. Je craignais que derrière la porte de l'appart se trouvait Andrew.

― T'as une sale tête, fit Julian en entrant quand je lui ouvre.

Je grommelle en refermant et me retourne. Comme une routine bien huilée, je prends le Starbucks qui me tend comme chaque matin depuis notre arrivée.

― Merci.

Je repars m'affaler sur le canapé, la paille entre les lèvres. Le goût prononcé du café envahit ma bouche. Une chose qui a changée : je dors tellement mal que je me suis mise au café pour pouvoir tenir.

― Comment va ta mère ? je demande à Julian qui s'affale à son tour sur le canapé.

Avec Ju', on s'est considérablement rapproché au point d'avoir fait naître une amitié. Comme on m'avait interdit de rester seule, une fois qu'Aaron se rend à son cabinet, Julian passe la journée avec moi. Et entre-temps, il va voir sa mère qui vit dans le Queen. Il m'a raconté l'histoire au fur et à mesure de nos heures passées ensemble et encore une fois aucune famille n'est parfaite.

Il soupire, les yeux sur la télé où passe une télé-réalité qui ne m'intéresse pas. Ju' s'empare de la télécommande et sans aucun mot change la chaîne.

― Elle est rentrée de l'hosto...

Je lui jette un regard pendant quelques secondes.

― Ça n'a pas l'air de te réjouir.

Il émet un rire sec.

― Pas vraiment étant donné que rien ne change à chaque fois...

Je ne dis rien, sentant qu'il n'a pas fini. Les chaînes passent les une à la suite des autres avant de s'arrêter sur une chaîne de musique.

― Je lui ai demandé d'aller en cure.

J'hausse les sourcils en me tournant complètement vers lui.

― Elle ne l'a pas bien pris, je me trompe ?

― Elle m'a giflé.

J'écarquille les yeux, incrédule.

― Mais... Pourquoi ?

Julian me lance un regard et hausse les épaules d'un air nonchalant. Sauf que vu le temps que je passe avec lui, je sais qu'il est loin d'être aussi désinvolte. Le comportement et l'addiction de sa mère le touche bien plus qu'il ne le montre.

― Elle est dans son monde. Pour elle tout va bien. Elle était tellement en train de planer qu'elle ne remarque même pas quand elle finit à l'hosto. Je lui ai dit que ça allait finir par la tuer...

Ses yeux deviennent vagues et fixe un point invisible sur le Starbucks qu'il tient.

― Qu'est-ce qu'elle a répondu ? j'ose demander d'une petite voix.