I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 64

Emy

« Mais si l'envie t'en prends... je ne te rejetterai pas. »

Je me tape le front du plat de la main, le dos collé contre la porte de la salle de bain. Sérieusement. J'ai pas vraiment dit ça ?

Oh si tu l'as dit, se moque la voix dans ma tête.

Seigneur mais quelle cruche ! C'était sous sa énième provocation, je voulais seulement lui faire fermer son clapet en le déstabilisant.

C'est réussi !

Bon, restons positif. Avec un peu de chance, il n'y a pas cru un mot et ne se pointera pas ici. Cette pensée s'évapore dès que j'entends ses pas résonner dans le couloir. Oui, oui je sais reconnaître le bruit de ses pas. Je ferme les yeux, espérant seulement qu'il passe devant la porte sans s'arrêter. Après tout, il ne connaît pas cet appart ni où se situe la salle de bain.

― Trésor... appelle-t-il de sa voix suave.

Je me raidis instantanément quand le son de sa voix se trouve proche. Bien trop proche.

Et pour cause : il est juste derrière la porte.

Je ne réponds pas, espérant qu'il prenne mon silence pour acquis. Là encore, je me plante en beauté quand il griffe la porte dans mon dos. Hors de mon contrôle, je frissonne et ce n'est certainement pas d'horreur ou encore de dégoût.

Plutôt d'envie.

― Je te pensais plus téméraire que ça, bébé. Pas que tu allais te cacher ici...

La provocation. Il a depuis longtemps repéré cette faiblesse depuis ma cohabitation non voulue avec lui. Et maintenant il s'en sert pour parvenir à ses fins.

Le Démon.

Ma respiration devient bruyante au fur et à mesure que les minutes passent. Aucun de nous ne bouge. Mon cœur bat au rythme de mon désir pour Isaac. Dire que je ne meurs pas d'envie de lui ouvrir la porte et le laisser entrer serait un énorme mensonge. Le truc, c'est que je pourrais.

Mais je viens de me dégonfler comme une lâche.

― Emy ?

Son ton a perdu toute trace de jeu et de sensualité. Il est maintenant sérieux. Ce constat me déçois bien plus que je ne l'admettrais devant lui. Par crainte d'avoir tout gâché par ma trouille incompréhensible et si soudaine, tout en restant derrière la porte, je lui ouvre lui accordant ainsi le droit de passage.

Isaac saisit aussitôt la balle au vol et s'engouffre dans la pièce. Il referme lui-même la porte de la salle de bain, me trouvant par la même occasion.

Afin d'effacer l'air soucieux qu'il m'envoie, je réponds à sa provocation de quelques instants plus tôt.

― Je ne me cache pas.

Il fronce les sourcils et avale d'un pas la distance entre nous. D'un geste doux, il lisse une mèche de mes cheveux tout en fouillant mon regard à la recherche de je ne sais quoi.

Sans que je ne parvienne à le contrôler, j'ai un mouvement de recul et m'afaisse sur moi-même. À la place d'être blessé par mon soudain rejet, c'est l'inquiétude qui s'empare de ses prunelles sombres et de ses traits maintenant fermés.

Et voilà, j'ai tout gâché.

Sans décrocher un mot depuis son entrée, Isaac me prend dans ses bras, son menton reposant sur le sommet de ma tête.

― Désolé, murmuré-je presque inaudiblement.

― Si quelqu'un doit s'excuser ici, c'est lui pas toi, gronde-t-il.