Chapitre 67

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Emy

Je suis heureuse. Jamais j'aurais cru penser à ce mot si vide de sens à mes yeux. Mais c'est pourtant le cas. Je suis tellement heureuse que j'ai envie de le chanter au monde entier !

Andrew n'est désormais plus un problème. La relation d'Isaac et son père s'arrange progressivement. J'ai enfin l'amour de mon crush depuis cinq ans et même si mes parents ne sont pas présents pour partager ce bonheur, rien ne m'empêchera de rayonner jusqu'à faire concurrence avec le soleil.

― Je peux savoir ce qui te fait sourire comme un fou de l'asile ?

Sa main vient se poser sur sa place de prédilection quand nous sommes en voiture ; sur ma cuisse. Je frissonne délicieusement et recouvre sa main de la mienne. Les yeux sur la route, une main sur le volant, Isaac noue nos doigts et mon cœur bat follement d'amour à cet unique geste qui signifie tellement.

― Je t'aime, lancé-je.

Maintenant que je peux enfin le dire, je ne loupe jamais une occasion de le lui rappeler. Et sa réaction reste toujours la même : il frémit aux trois mots et me lance un regard à la fois brûlant et empli de tendresse.

― Je ne me lasserais jamais de t'entendre dire ça, je crois, soupire-t-il.

― J'espère bien parce que t'as pas fini de l'entendre !

― Pour mon plus grand plaisir, Trésor.

Et je souris de nouveau. Le regarde. Et vient répondre à sa précédente question :

― Je suis heureuse.

La voiture freine tout à coup et Isaac jure dans l'habitacle. Heureusement que j'avais la ceinture de sécurité. Quand il repart, il tourne si vivement la tête vers moi que je crois bien entendre sa nuque craquer.

― Trésor, bien que je t'aime, évite de balancer des trucs comme ça si tu ne veux pas finir à l'hosto, raille-t-il.

Et j'éclate de rire. Un rire sonore et spontané.

― Mais répète quand même, je crois que j'ai mal entendu.

― Je suis heureuse comme je ne l'ai encore jamais été, lui confié-je dans un grand sourire.

Ses lèvres s'étirent à son tour dans un sourire franc et il vient reprendre ma main en apportant celle-ci à la hauteur de sa bouche. Il embrasse le bout de mes doigts et je fonds sur mon siège.

― Tu m'en vois ravi, murmure-t-il. Le bonheur te va mieux au teint que la dépression.

Je récupère ma main et pince son bras. Il rit.

― Je n'étais pas en dépression, contesté-je.

― À peine, raille-t-il.

― C'est faux !

― Peu importe, élude-t-il. (Il me lance un regard.) Le plus important c'est que tu vas mieux et que tu rayonnes, Trésor. Je préfère mille fois ça. Bien que te consoler était aussi un de mes passe-temps préférés, ajoute-t-il une seconde après.

Je m'empourpre sous ses mots et pourtant mon cœur bat si fort, si fort. Des papillons prennent leur envol dans mon ventre.

― Toi aussi tu vas mieux, observé-je.

― Disons qu'une furie rousse est revenue dans ma vie, donc ouais, sourit-il.

― Il n'y a pas que moi et tu le sais.

― Il a vingt trois ans de retard, Em', soupire-t-il.

― Peut-être, je concède mais mieux vaut tard que jamais, tu ne crois pas ?

I Hate My Crush (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant