I Hate My Crush (TERMINÉE)

Chapitre 14

Emy

J'en ai marre de rester enfermée entre ses quatre murs bien que la villa soit spacieuse. Je tourne en rond, je ressasse non stop et ça finit par me rendre dingue. Depuis mon arrivée à Los Angeles, je n'ai pas quitté une seule fois la demeure des Jones.

Là en soit, n'est pas vraiment le problème. Ce qui l'est en revanche est la scène que je n'arrête pas de me repasser en boucle comme un vieux film dans ma tête.

La scène au bord de la piscine.

Ce moment me hante et peuple mes rêves. Mais il se transforme aussi en cauchemar, me faisant me réveiller en sursaut dans mon lit au milieu de la nuit. Depuis l'appel qui a interrompu ce moment, me laissant dans la confusion et la frustration, Isaac n'est jamais revenu. Pire encore, je ne l'ai plus croisé depuis ce soir-là. Ça doit faire une semaine que mon coloc se terre dans son bureau.

M'évite–t-il ? J'en sais rien.

J'ai essayé de grappiller quelques informations du côté d'Anna, mais il se trouve que la cuisinière et bonne des Jones n'en sait pas plus sur l'attitude déroutante de son employeur.

A côté de ça, mon téléphone est toujours en mode silence radio. Je m'inquiète de plus en plus du silence anormal de mes parents mais que puis-je y faire? Je ne sais pas où sont-il partie. En confiant mes inquiétudes à Isaac, j'aurais pensé qu'il m'aurait rassurée. Au lieu de ça, j'apprends une haine inconnue entre les Jones et les Smith depuis des années.

Posté devant le miroir en pied de ma chambre, j'inspecte une dernière fois ma tenue. Un jean boyfriend taille basse, un sweat léger blanc dévoilant mon ventre et des baskets. Rien de plus basique. Mais ça reste confortable et c'est la priorité que je recherche dans mes vêtements. En démêlant mes cheveux roux après les avoir lissés - chose que je fais rarement vu le temps que ça prend - je décide de tresser ma longueur assez importante en deux tresses de chaque côté. Un trait d'eye liner sur mes yeux et du mascara pour agrandir mon regard, me voilà fin prête.

Je vise sur le haut de ma tête une casquette Nike et accompagnée d'un petit sac où mon téléphone est rangé ainsi que mes papiers importants, je descends les escaliers d'un pas léger.

Ma sortie n'est pas désintéressée. Hier, j'ai reçu un message d'Aaron me demandant des nouvelles. On a beaucoup échangé et il m'a appris qu'il se trouvait ici pour quelques jours. Naturellement, il m'a proposé qu'on se voit et vu le temps où je n'ai pas mis le nez dehors, j'ai accepté. Puis voir mon psy me ferait sans doute du bien. Quand j'ai annulé tous mes rendez-vous auprès de sa secrétaire, je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir alors cette sortie tombe à pic.

Surtout qu'avec le recul, je me suis rendu compte qu'Aaron était comme le frère que je n'avais jamais eu. Depuis que j'avais commencé les séances, il était le seul qui me témoignait un peu de douceur et d'attention depuis longtemps. Alors bien que désormais il ne soit plus mon thérapeute, j'espère le garder comme un ami. Ça serait bien le premier.

Quand j'arrive à la dernière marche, je me stoppe en voyant Anna discuter avec un jeune homme inconnu. Elle est la première à remarquer ma présence.

― Oh Emy ! J'allais justement monter te prévenir !

Me prévenir de quoi?

Mon regard glisse sur la personne à ses côtés. Suivant mon regard, Anna se sent obligée de faire les présentations.

― Emy, voici Julian. Julian, je te présente Emy.

Puis elle se tourne une nouvelle fois vers moi et précise :

― Julian va t'accompagner.

Quoi?

Je détaille ce Julian, silencieuse. Blond aux yeux bleus, ce gars est le cliché typique du surfeur californien. Vêtue simplement d'un jean et d'un tee-shirt clair, ce dernier moule tellement son corps qu'il ne dissimule en rien ce qui se trouve en dessous. Julian surprend mon regard et esquisse un sourire moqueur. Gênée, je me détourne vers Anna et demande, perplexe :