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ʟᴀʙᴏᴛᴀɴɪǫᴜᴇ éᴛᴀɪᴛᴜɴᴇᴍᴀᴛɪèʀᴇʙɪᴇɴᴘʟᴜs ʀɪɢᴏᴜʀᴇᴜsᴇǫᴜᴇʟᴀᴄʀᴏʏᴀɴᴄᴇᴘᴏᴘᴜʟᴀɪʀᴇ. Les plantes ayant une mémoire et une conscience d'après les ouvrages d'illustres botanistes, Charlotte Aubry se complaisait à en prendre grand soin. Son excellence dans le domaine était vantée par son professeur, qui lui laissait même libre accès à la serre du château. Il était alors courant qu'elle se retrouve en compagnie du garde chasse de l'école, ses dimanches soirs, à la quête de plantes nécessaires à Madame Chou-rave. L'élégance de certaines fleurs à l'orée du bois maudit, et la vivacité de certaines autres au sein même de l'obscurité de la forêt, avaient su ravir les mirettes de la jolie blonde dès sa première année à Poudlard. Du rouge, du bleu, et même du vert. Un panel de couleurs chatoyantes renfermant une beauté mortellement dangereuse chez beaucoup de la même espèce. Nombreux étaient les insensés qui avaient tenté de cueillir des baies de belladones, dont l'odeur raffinée n'avait d'égal que son goût meurtrier. Un cocktail puissant en douceur, relevé par une pointe maléfique de perversion.
Vingt-heure bientôt passée, Charlotte ramassa ses affaires éparpillées tout le long de son pupitre, sa hâtant de retrouver Hagrid. Le soleil presque couché, et la fraicheur amenée par le lac noir la firent frissonner, heureuse de porter toujours la longue cape à l'effigie de sa maison.
- Aubry, la héla une voix féminine.
La tignasse bouclée d'Amelia Preston se hissa à ses côtés, ses pommettes saillantes rougies par le froid ambiant. Des gouttelettes d'humidité se condensaient à chacune de ses respirations, la brise glaciale les gelant aussitôt. L'élégance qui caractérisait si bien le visage de la serpentard, avait toujours fasciné la plus jeune. Comment ne pas l'être ? Un visage aussi candide, et pourtant une peste en puissance le possédant. Amelia était aussi sauvage que bien élevée, aussi désordonnée que méthodique, aussi pure que perverse. L'image qu'elle renvoyait pouvait passer de la simple ignorance à l'adulation la plus totale, les côtés si éclectiques de sa personnalité y étant pour quelque chose. Mais ce fut sa passion dévorante pour les créatures magiques qui attira le plus Charlotte. Et alors qu'un soir les deux jeunes femmes se rencontrèrent par l'instance du garde chasse, une entente presque amicale se forma entre elles.
- Dumbledore semble vous avoir gracié, toi et Sirius, répondit-elle.
La brune ne se formalisa pas du ton moralisateur qu'avait employé sa camarade. Elle se doutait que le sursis que leur avait accordé le directeur allait faire jaser tout le château. Surtout lorsque l'on savait le favoritisme qu'il accordait à sa maison d'antan, et non pas aux serpentards dans son genre.
