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sᴇs ᴄʜᴇᴠᴇᴜx ᴛʀᴇᴍᴘés ᴅéɢᴏᴜʟɪɴᴀɪᴇɴᴛ par dessus ses épaules nues, ses mains tremblantes attrapant ses habits propres. Après trois jours sans s'être lavée ni changée, la brune revivait et sentait ses muscles, endoloris par ses émotions, enfin se détendre. En voyant son reflet dans le miroir de la salle d'eau, Amelia grimaça, traçant ses cernes bleues du bout de ses doigts et soupirant face à son teint aussi pâle que celui d'un cadavre. Elle se trouvait hideuse, son corps trop fin à son goût étant camouflé sous les vêtements larges de Sirius.
Elle avait pu enfiler l'un des pantalons en coton qu'Euphemia lui avait prêté pour les vacances, mais le Black avait insisté pour qu'elle porte l'un de ses pull en laine bordeaux, chaud et confortable. Des broches à l'effigie de Queen et David Bowie s'emmaillotaient entre les plis de son chandail, tandis que son col bateau dégageait l'odeur d'herbe mouillée et de musc vanillé si particulière du garçon. C'en était presque entêtant, la brune ne pouvant s'empêcher d'y plonger le nez, envieuse d'y respirer chaque once de parfum.
La sorcière attrapa une pile de lettres qui s'amassaient sur la commode à l'entrée de sa chambre. Elle en avait déjà ouverte quelques unes, certaines provenant de ses amis et d'autres d'inconnus qui lui donnaient leur pitié et exprimaient "leurs plus sincères condoléances" après la mort de son père. Ces charognards pour la plupart en quête de reconnaissance de la part de l'une des familles les plus influentes du Royaume-Uni, n'en avaient qu'après l'argent et les titres que Zachary avait dû laisser à sa fille après sa mort.
Sa mère en avait probablement reçu le triple si ce n'était plus, car personne ne savait encore si l'ancien chef des Preston avait laissé derrière lui autre chose qu'un avant-bras noirci par la marque des ténèbres, et si c'était le cas, à qui avait-il bien pu tout léguer ?
Olivia avait tellement répété à sa fille que son père n'avait rien laissé derrière lui si ce n'était des cadavres plein les placards, que la brune avait fini par y croire et ne s'était attendue à rien après sa mort. Mais la lettre cachetée du sceau de la banque Gringotts qui reposait entre ses doigts, prouvait le contraire. Amelia avait pris plusieurs heures avant de se décider à l'ouvrir, et les premières phrases écrites en lettres cursives sur le parchemin, lui avaient suffit. Elle ne savait pas encore très bien ce que cela signifiait, mais elle comptait bien en tirer parti et l'utiliser en cas de besoin.
Lorsqu'elle descendit les escaliers du manoir Potter pour la première fois depuis plusieurs jours, des voix lointaines parvinrent à ses oreilles, la faisant avancer précautionneusement et essayer de ne pas se faire repérer. Elle se cacha derrière le mur qui menait au salon de la grande maison, écoutant avec attention la discussion qui s'y déroulait.
- Je ne vous laisserais pas faire, retentit la voix d'Euphemia.
Contrairement à son ton doux et suave habituel, celui-ci était dur et catégorique.
