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ɪʟɴᴇ sᴀᴠᴀɪᴛᴘʟᴜs ᴅᴇᴘᴜɪs ᴄᴏᴍʙɪᴇɴᴅᴇᴛᴇᴍᴘs ᴄᴇʟᴀᴅᴜʀᴀɪᴛ, mais le bourdonnement incessant dans ses oreilles commençait à lui donner sérieusement la migraine. La sensation visqueuse de l'hémoglobine coulant le long de son front, et celle douloureuse de son crâne qui venait d'être fracassé contre le mur, n'étaient rien comparé à l'envie de vomir qui broyait ses tripes. Une envie de régurgiter son dernier repas titilla son esprit, la peur de se faire punir après l'en empêchant. La froideur du carrelage du hall d'entrée de la maison des Black glaçait ses pores un à un, des frissons de douleur secouant chacun de ses membres. Il devait tenir, car il n'était pas au bout de ses peines, il le savait bien. Les coups n'étaient que la première étape d'une longue série de tortures innommables que lui infligerait sa mère. Venaient ensuite les sortilèges impardonnables, puis la violence psychologique. Walburga était passée maitre en la matière, attendant patiemment que son fils laisse de côté sa fierté afin de répéter ce qu'elle voulait obtenir de sa bouche.
Petit, Sirius ne tenait pas plus de quelques minutes, se jetant presque aux pieds de ses parents en leur demandant pardon. Mais au fil des années, le brun avait appris à serrer les dents, encaissant de plus en plus les atrocités qu'on lui infligeait. Il était persuadé d'écoper, après ça, de nouvelles cicatrices, qui lui rappelleraient le vrai visage de sa famille lorsqu'il se regardera dans le miroir de sa salle de bain. Là était la triste vérité.
Il entendit les lèvres de sa mère prononcer quelque chose qu'il ne put traduire, la brûlure lui léchant le dos quelques instants plus tard le faisant pour lui. L'effet intenable des degrés sur sa peau nue mirent ses nerfs à rude épreuve, sentant déjà d'affreuses cloques lui pousser le long de la colonne vertébrale. Il devait s'accrocher à quelque chose, à une image ou un souvenir l'aidant à rester lucide et à ne pas tomber dans les vapes sous le coup de la douleur insupportable. Il pensa d'abord à ses amis, puis à leurs soirées dans leur dortoir à Poudlard, là où plus aucune flamme de pouvait l'atteindre. Ses pensées parcoururent les couloirs du château, la mine déconfite de McGonagall après qu'ils aient fait des siennes, et même les nuits de pleine lune pendant lesquelles Remus se transformait en loup, lui et les maraudeurs revêtant le temps de quelques heure la fourrure soyeuse d'un cerf, d'un chien et d'un rat. Une douce chaleur le soulagea de ses maux, jusqu'à ce que le visage de porcelaine d'une belle brune ne s'impose dans son esprit. Son nez, ses yeux, ses lèvres... Le nouveau sort que lui lança Walburga lui parut presque minime tant que les traits délicats d'Amelia Preston restaient gravés dans sa mémoire.
- Dis le, lui cracha-t-elle hors d'elle de le voir tenir le coup.
Relevant la tête dans un couinement pathétique, Sirius la défia du regard, sa détermination ne la rendant que plus furieuse.
