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Bienvenue chez les Potter

ᴇᴜᴘʜᴇᴍɪᴀ ᴘᴏᴛᴛᴇʀ éᴛᴀɪᴛ ᴘʀᴏʙᴀʙʟᴇᴍᴇɴᴛ la femme la plus étrange qu'Amelia Preston avait rencontré dans sa vie. Pourtant, sa mère était Olivia White et son mentor Zorah Markowitch. Mais le sourire joyeux et la douceur presque maternelle de la sorcière en question, la troublaient davantage qu'à l'accoutumé. Comme la première fois qu'elle l'avait rencontré, madame Potter l'avait emprisonné dans une étreinte chaude et réconfortante dès qu'elle mit un pied sur le quai de la voie 9¾. Ses mains s'étaient posées sur ses joues et ses yeux inquisiteurs l'avaient examiné sous toutes les coutures. Elle s'était presque attendue à avoir une remarque acerbe comme sa mère le faisait parfois : "Tu as grossi" ou encore "tes cheveux et ta peau sont ternes". Mais Euphemia se contenta de la complimenter en disant à quel point elle était jolie.

- Nous sommes vraiment heureux que tu passes les vacances avec nous Ame', glissa-t-elle joyeusement.

Ame'. Le surnom était différent des autres que la plupart lui donnaient, plaisant particulièrement à la serpentard.

- Merci à vous de m'accueillir madame Potter, répondit-elle légèrement gênée de s'imposer.

Avec n'importe quelle autre famille de sang-purs, la brune aurait tout fait pour paraître malpolie et désagréable, mais cette femme avait su la charmer en quelques gestes seulement. Amelia ne pouvait pas nier à quel point son fils lui ressemblait, charmeur et extatique. Les cheveux bruns au reflets gris de la femme étaient relevés en un chignon lâche, de petites rides apparaissaient au coin de ses lèvres dès que ces dernières se tordaient en un sourire chaleureux. La sorcière avait les mêmes fossettes que James, mais le tic de froncer du nez entre deux phrases, lui rappelait étrangement Sirius. En les voyant tous les trois côte à côte, la vert et argent ne pouvait nier le lien indestructible qui existait entre eux. Celui d'une mère et de ses deux enfants. Un sourire doux et mélancolique peignit le visage d'Amelia, tandis qu'Euphemia lui tendait le bras dans le but de transplaner jusqu'au manoir Potter.

Elle jeta un dernier coup d'oeil derrière elle, s'attendant à voir ses parents la regarder au loin. Mais seules les autres familles alentours lui parvinrent et déchirèrent un peu plus son cœur. Sa mère lui avait expressément demandé de ne pas rentrer à la maison, mais elle avait espéré qu'Olivia tienne tout de même à revoir sa fille après plusieurs mois de séparation. Elle s'était lourdement trompée.

La sensation de transplaner n'aida pas son estomac déjà noué, la bile remontant désagréablement dans son œsophage et lui brûlant la trachée. Elle se sentit tourbillonner dans le vide, sa cage-thoracique se comprimant et la faisant presque étouffer. Elle se souvenait de la première fois où elle avait transplané. C'était avec son grand-père, et elle avait vomi sur les mocassins flambants neufs de ce dernier. La gamine de douze ans qu'elle était à cette époque, aurait très bien pu se pencher sur le côté et ainsi éviter de salir les chaussures de son grand-père. Mais elle avait préféré mettre en colère le vieil homme aigri et barbu que écrasait toujours sa pauvre main dans la sienne.