Noir Corbeau.

PARTIE I - Chapitre 1

   Je fus réveillée par des cris provenant du rez-de-chaussée. Encore une dispute à propos d'Hedwige, la chouette de Harry. Mr Dursley refuse catégoriquement de la laisser sortir de sa cage. La pauvre, elle aurait pourtant besoin de voler un peu.

   — JE T'AVAIS PRÉVENU ! J'INTERDIS QU'ON FASSE ALLUSION À TON ANORMALITÉ SOUS CE TOIT !

   Je soupirai en glissant ma tête sous mon oreiller. Les cris ne cessèrent pas pour autant. J'hésitai à descendre. Depuis que j'étais arrivée, les Dursley m'avait constamment ignorée et ne faisaient rien d'autre que de me loger et me nourrir, ce qui était déjà assez. Cela faisait douze ans que je vivais avec une famille qui n'étais pas la mienne, mais que j'aimais par dessus tout.

   Je me redressai sur mon matelas installé au sol, et tournai ma tête vers Hedwige. Elle me fixait de ses yeux jaunes.

   — Bonjour, toi.

   La chouette poussa un cri, ce qui me fit sourire. Je me levai ensuite et me dirigeai vers la porte. Arrivée en haut des escaliers, j'entendis Mr Dursley s'adresser à sa femme, son fils et Harry.

   — Comme vous le savez, aujourd'hui est un jour particulièrement important.

   Aujourd'hui, nous fêtions mon frère et moi notre douzième anniversaire. Harry m'avait annoncé, quelques jours plus tôt, que les Dursley n'avaient jamais fêté un seul de ses anniversaires. Allaient-ils faire exception à la règle pour celui-ci ?

   — C'est peut-être le jour où je conclurai la plus belle affaire de ma carrière.

   Apparemment pas. Je n'étais pas déçue, ni surprise. Harry m'avait prévenue. Je finis par descendre les escaliers sans grand enthousiasme. J'atterris dans la cuisine.

   — Je crois que nous ferions bien le programme une fois de plus, continua Mr Dursley.

   Le programme ? Oh, oui. Un promoteur immobilier et sa femme venaient dîner le soir même. Mr Dursley ne parlait que de ça depuis une quinzaine de jours.

   — Nous devrons tous être à nos postes à huit heures précises. Petunia, tu seras ?

   — Dans le salon, prête à accueillir nos invités avec la distinction qui s'impose.

   — Bien, très bien. Et toi, Dudley ?

   — J'attendrai près de la porte pour leur ouvrir dès qu'ils auront sonné.

   — Excellent, Dudley, dit Mr Dursley avec fierté avant de se tourner vers Harry. Et toi ?

   — Je resterai dans ma chambre en silence et je ferai semblant de ne pas exister.

   — J'y compte bien ! Les Mason ne connaissent pas ton existence et c'est très bien comme ça. Ta sœur et toi, vous resterez enfermés dans votre chambre. Lorsque nous aurons fini de dîner, Petunia, tu retournerais dans le salon avec Mrs Mason et j'orienterai la conversation sur les perceuses. Avec un peu de chance, j'aurai conclu le marché avant le dernier journal du soir. À la même heure demain matin, nous nous occuperons d'acheter une villa à Majorque. Bien, maintenant, je vais en ville chercher les vestes de smoking pour Dudley et moi. Et toi, ne t'avises pas de déranger ta tante pendant qu'elle fait le ménage. Et emmène ta sœur avec toi.

   Harry acquiesça et me rejoignit rapidement. Je me servis un morceau de cake aux fruits de Mrs Dursley et nous sortîmes dans le jardin. Il faisait beau. Nous nous assîmes sur le banc du jardin.

   — Joyeux anniversaire, Harry.

   — À toi aussi, Lizzie.

   Nous nous sourîmes.