Noir Corbeau.

Chapitre 16

   Ce matin, j'eus énormément de mal à me lever.

   Nous étions le 21 février. La nuit dernière, c'était la pleine lune. Et cela faisait également un mois que j'avais une feuille de Mandragore dans la bouche. Ce mois avait été le plus long de ma vie, il avait fallu que je réussisse à parler sans trop montrer la feuille. Malheureusement, pas mal de mes proches — du genre Harry, Ron, Hermione, Sally, Dray et même Blaise — le remaquèrent. À part à Drago et Sally-Anne, qui en passant était deux fois plus excitée que moi à l'idée de voir l'animal dont je prendrais la forme, j'utilisais une excuse bidon, à savoir que Madame Pomfresh me faisaient mâcher des feuilles de menthe pour guérir des problèmes de digestion.

   Cette nuit, j'étais sortie dans le parc, et à la lueur de la lune j'avais enfin pu mettre la feuille mâchée dans une fiole en cristal dont je me servais pour les cours de potions. J'y avais ajouté un de mes cheveux ainsi qu'une chrysalide de Sphinx tête-de-mort — que j'avais récupéré la veille dans un arbre près de la cabane d'Hagrid. Ensuite, j'avais caché la potion dans ma malle que j'avais glissé sous mon lit. Il ne me restait plus qu'à attendre le prochain orage.

   Alors que j'étais seule dans la salle de bain, je pointai ma baguette sur mon cœur et récitai la formule que Sirius m'avait envoyé.

   — Amato Animo Animato Animagus.

   J'avais ensuite fait comme si de rien n'était. J'espérais juste que l'orage ne mettrait pas trop de temps à arriver.

   Après les cours, Harry et moi allâmes nous promener tous les deux. Mon frère était assez préoccupé et en devenait irritable. En effet, il n'avait pas encore trouvé le moyen de déchiffrer l'énigme de l'œuf d'or.

   — Tu sais si Fleur a trouvé quelque chose ?, me demanda-t-il.

   — Non... À chaque fois, quand l'épreuve approche elle coupe contact avec tout le monde et s'entraîne dans son coin.

   — Elle a raison.

   — Eh, ce n'est pas le moment de désespérer ! Tu vas la résoudre, cette énigme ! Il te reste trois jours... Enfin, deux et demi.

   — Je n'ai plus qu'à déclarer forfait, je pense.

   — Arrête d'être pessimiste, enfin ! On y arrivera jamais, sinon.

   — Ce qui me faudrait, c'est un miracle.

   C'est alors que nous entendîmes la voix de Cedric Diggory nous appeler. Je me retournai vers lui tandis qu'Harry restait impassible.

   — Bonjour, Harry. Bonjour...

   — Elizabeth.

   — Elizabeth., sourit-il.

   Je pus deviner Harry lever les yeux au ciel.

   — Comment ça va, Harry ?, demanda Cedric.

   — Très bien.

   Cedric décela l'ironie et se racla la gorge.

   — Je... Je me rends compte que je ne t'ai pas vraiment remercié pour ton renseignement sur les dragons.

   — N'en parlons plus, je suis sûr que tu aurais fait pareil.

   Harry s'apprêtait à repartir.

   — Justement..., reprit Cedric. Tu connais la salle de bain des préfets, au cinquième étage ?

   Harry acquiesça, attendant la suite.

   — Ce n'est pas un mauvais endroit pour prendre un bain., confia Cedric.

   J'haussai les sourcils. Qu'est-ce qu'il voulait lui faire comprendre exactement ?