Chapitre 6

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   — Nymph', réveille-toi, c'est le grand jour !

   Ma sœur grogna et se retourna de l'autre côté. Je savais qu'elle n'était pas du tout du matin, mais elle ne pouvait pas rester au lit alors que j'effectuai ma première rentrée à Poudlard. De plus, elle avait promis la veille qu'elle m'accompagnerait. Je la secouai une nouvelle fois.

   — Nymphadora Tonks, lève-toi où nous partirons sans toi !

   Nouveau grognement. Je soupirai. Elle finirait bien par descendre. Je sortis de la chambre. Nous étions le 1er septembre 1992 et le stress de ma première rentrée me rendait complètement folle. Je bougeai dans tous les sens, et parlait pour ne rien dire. Mes parents commençaient sérieusement à se lasser de mes questions superflues, et j'avais terriblement hâte de monter dans le train. Il était bientôt dix heures, ce qui annonçait notre départ imminent.

   A la fin de mon court séjour chez les Weasley, je regrettai de quitter une nouvelle fois Harry, et également de savoir que je ne reverrai pas cette merveilleuse famille avant trois semaines. Mais j'avais encore beaucoup de choses à préparer chez moi, à commencer par valise qui ce matin encore n'était pas totalement terminée. Je m'étais réveillée à six heures et il me fut impossible de retrouver le sommeil. J'avais rajouté quelques livres dans ma grosse malle que ma mère avait agrandie de l'intérieur grâce à un sortilège.

   Dans la cuisine, ma mère faisait chauffer sa bouilloire d'eau chaude à l'aide de sa baguette tandis que mon père buvait son café noir dont l'odeur emplissait toute la pièce. Je m'assis en face de lui, et appuyai ma tête sur ma main droite.

   — Tu ne serais pas un peu stressée ma chérie ? me demanda mon père.

   J'acquiesçai avec une petite moue.

   — Ne t'inquiète pas. J'étais comme toi à l'époque, sauf qu'en plus j'avais ta grand-mère sur le dos, qui vantait les mérites de Serpentard et promettait de me déshériter si je n'y étais pas admise.

   Tout à coup, j'eus des frissons.

   — Et si j'allais à Serpentard ?

   — La maison Serpentard n'est plus du tout ce qu'elle était avant. Et quand bien même, tu ferais une grande sorcière de toute manière. Tes parents l'étaient.

   Cela faisait deux fois que l'on me parlait de ma vraie famille, et que cela me faisait autant d'effet. Je souris, émue. Puis, en fixant tour à tour mon père et ma mère, je dis du bout des lèvres :

   — Ils seraient heureux de savoir que vous m'avez élevée.

/// 

   À 10h30 tapantes nous étions devant la gare de King's Cross, à Londres. Nous venions de transplaner du Devon, où nous habitions, et j'eus soudainement mal au cœur. J'ignorai si cela était dû au voyage ou au fait que je partais bientôt pour Poudlard. Je poussai mon chariot de bagages jusqu'à l'intérieur. Ruby, tranquillement installé dessus, faisait sa toilette matinale. Nous marchâmes tous d'un pas décidé et arrivâmes entre les voies 9 et 10. Nymph' posa une main dans mon dos et après avoir échangé un regard, nous courûmes vers le mur. Je fermai les yeux. Un sifflement retentit dans mes oreilles. Lorsque je rouvris les yeux, je découvris avec étonnement que nous étions passées de l'autre côté. Une énorme locomotive rouge crachait de la vapeur sous mes yeux ébahis. C'était la première fois que je la voyais de cette manière, elle est beaucoup plus belle que lorsque j'accompagnais Nymphadora, enfant. Mes parents arrivèrent derrière nous et nous poussèrent à avancer.

   — Dépêchez-vous, sinon Lizzie ne trouvera pas de compartiment libre.

   Nous avançâmes vers l'entrée. Je m'arrêtai soudainement et me tournai vers ma famille. Je ne les verrai plus jusqu'en décembre. C'était impensable pour moi de ne pas fêter Noël avec eux. Je les regardai avec émotion et me jetai dans leurs bras. Ma mère me caressa le dos.

Noir Corbeau.Where stories live. Discover now