Chapitre 18

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   — Remus, mon ami ! Tu as pris ta potion ce soir ? Tu sais quel homme tu es vraiment, Remus ! Le vrai Remus est là, dans ce cœur !

   Remus se cambra. Il paraissait possédé par quelque chose qui le dépassait, et semblait vouloir lutter de toutes ses forces sans y parvenir. Ses yeux avaient perdu leur couleur grise habituelle et étaient devenus noirs. Il était plus pâle que jamais.

   Il eut à peine lâché sa baguette que Pettigrow s'en empara. Harry le désarma mais c'était trop tard. Il redevint le rat qu'il était encore une heure auparavant et s'enfuit dans l'herbe. Il était le cadet de nos soucis. Mon parrain se transformait en loup-garou, là, sous mes yeux, et je ne pouvais rien faire du tout.

   — Remus !, tentai-je néanmoins. Rappelle-toi ce que tu m'as dit ! Tu me protègerais envers et contre tout ! Rappelle-toi, rappelle-toi de moi !

   Ses yeux se posèrent sur moi mais son corps fut de nouveau prit d'un soubresaut et grogna... comme un animal. C'était trop tard. Son museau s'allongea, ses doigts laissèrent place à des griffes, son dos se voûta et ses jambes devinrent de longues pattes maigres. Ses côtes ressortaient sous sa peau. Il était chétif. Ce spectacle me brouilla la vue. Il repoussa Sirius qui atterrit quelques mètres plus loin.

   Le loup-garou se mit à gémir. Je m'approchai.

   — Remus..., sanglotai-je. Remus, rappelle-toi, je t'en supplie, rappelle-toi de moi...

   Il se mit à grogner et hurla à la lune avant de s'approcher d'un air menaçant.

   — Remus...

   Soudain, on me tira en arrière. Le Professeur Rogue s'était réveillé. Il me fit reculer près de mes amis et nous protégea de son corps et de ses bras. Le loup allait attaquer lorsque Sirius revint à la charge, sous sa forme de grand chien noir.

   — Sirius !, criai-je. Ne te blesse pas !

   Il luttèrent un instant avant que Sirius ne décide de s'éloigner pour écarter le loup de notre groupe. Harry, sur un coup de tête, partit à leur suite malgré les protestations de Rogue. Harry, surtout fais attention à toi..., pensai-je. Je reçus une réponse un peu paniquée quelques minutes plus tard.

   — "J'ai fais ce que j'ai pu mais Sirius est beaucoup trop blessé ! Je le suis, il pars dans la forêt ! Retournez au  château."

   — C'est hors de question !, m'écriai-je à haute voix en me dégageant de l'emprise de Rogue.

   — Revenez ici !

   Je courus à en perdre haleine et dévalai la pente qu'Harry avait emprunté quelques secondes auparavant. J'arrivai près d'un lac gelé. Harry et Sirius était au bord de celui-ci, au sol.

   — Harry !

   — Lizzie ? Va-t-en !

   — Non !, protestai-je.

   Sirius poussa une exclamation de frayeur et retomba dans l'inconscience. Il fit soudain très froid. Je reconnus immédiatement cette sensation. Les Détraqueurs arrivaient. Pense à un souvenir heureux... La première fois que j'ai vu Harry.

   — Expecto Patronum !, hurlai-je. Expecto Patronum !

   Je dus recommencer à maintes reprises pour créer une forme solide qui alla attaquer les Détraqueurs autour de moi. Ce n'était pas distinct mais assez puissant pour en faire fuir un ou deux. Je répétai la formule jusqu'à épuisement. Je ne voyais plus rien autour de moi, ni Harry, ni Sirius mais je gardai mon objectif en tête : les sauver tous les deux. Finalement, alors que j'étais au bord de l'évanouissement à cause de l'effet que me faisaient les Détraqueurs, je tombai à genoux. De l'autre côté de la rive, comme un miracle, une forte lumière argentée m'aveugla. Elle arrivait par vague et faisait s'éloigner les Détraqueurs de plus en plus loin. Lorsque ce ne fut plus que le silence qui régnait autour de moi, je m'allongeai sur le dos, à bout de forces et fermai les yeux.

Noir Corbeau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant