Noir Corbeau.

Chapitre 12

   Le jour de Noël, Harry n'avait toujours pas décoléré contre Black et envisageait toujours de le tuer. Quant à moi, malgré toutes mes tentatives, je n'avais jamais réussi à dire au Professeur Lupin que je savais qu'il était mon parrain. Je ne trouvais jamais le bon moment. Tout s'était éclairé dans ma tête, après cette découverte. Son comportement protecteur avec moi, ma sensation bizarre quand j'étais avec lui, le fait de revenir au temps où je n'était qu'un bébé... Je ressentais tout ça parce que je le connaissais déjà et que sa présence, sa voix, tout chez lui me rappelait le temps où j'étais avec mes parents.

   J'avais envoyé mes cadeaux à ma famille en espérant qu'ils arrivent le bon jour. Le matin de Noël, je me sentais de bonne humeur. En revenant du petit-déjeuner, dans la salle commune, sous le sapin, il y avait une montagne de paquets cadeaux pas encore déballés. Ron avait déjà mit les miens de côté. Sa maman m'avait encore tricoté un pull mauve avec un E jaune dessus que j'enfilai immédiatement.

   — Tu remercieras ta mère, Ron, il est magnifique.

   — T'es bien la seule à aimer., grogna-t-il.

   J'ouvris le paquet de ma famille pour découvrir une jupe en jean que j'avais remarqué cette été mais que ma mère avait refusé de m'acheter car ce n'était pas encore la saison. Il y avait des collants en laine violets avec. Petite touche personnelle de ma sœur, j'imagine. Le cadeau de Ron était tout aussi mignon : il m'avait offert des mitaines de la même couleur que le pull de Mrs Weasley. "C'est ma mère qui les a tricoté, mais c'est moi qui ai demandé !" précisa-t-il. Je lui embrassai la joue. Hermione m'avait offert une petite statuette d'hippogriffe du même genre que celle que j'avais acheté pour Sally. J'avais intérêt à la cacher si je ne voulais pas que Ruby ne tombe dessus. Harry m'avait offert un peignoir aux couleurs de Gryffondor. C'est vrai que j'avais exprimé le souhait d'en avoir un mais jamais je n'aurais pensé qu'il l'aurait prit au sérieux ! J'allais embrasser mon amie et mon frère avant de tomber sur Fred et George qui m'interceptèrent. Ils me tendirent un paquet de chez Zonko. Je l'ouvris et découvris avec stupeur qu'ils avaient eu la même idée que moi.

   — Ça alors ! On est vraiment connectés tous les trois, j'ai ça pour vous.

   Je leur tendis mon paquet qu'ils ouvrirent à leur tour pour y voir les bombabouses que j'avais acheté quelques jours plus tôt. Nous éclatâmes de rire.

   — On trouvera le bon moment pour les lancer., dit Fred, amusé. On te tient au courant, Lizzie !

   — Y'a plutôt intérêt !

   — Liz', il reste ça pour toi., me dit Ron en me tendant une enveloppe que mon nom d'écrit dessus : Elizabeth Potter.

   Intriguée, je la retournai. Il n'y avait pas d'expéditeur. Je l'ouvris et en sortit un parchemin recouvert d'une écriture que je n'avais jamais vue.

  Ma très chère Elizabeth,

  Je te souhaite un joyeux Noël, fête le bien avec tes amis et surtout : amuse-toi. Je n'ai pas de cadeau car je ne connais pas tes goûts, et tu m'en vois très attristé. Alors j'espère que ces quelques mots te feront plaisir.
  Je suis désolé de ne t'avoir jamais envoyé de lettre avant, pour tes anniversaires ou tes Noël. J'avais peur. C'est sûrement idiot. Je n'ai jamais cessé de penser à toi pendant ces douze années.
  Lorsque je t'ai vue au début de l'année, je t'ai reconnue tout de suite. Tu ressembles tellement à tes parents... Je suis désolé de ne pas m'être manifesté avant, j'avais peur que tu me rejette. Mais j'ai décidé d'arrêter de fuir.
  Je n'ai pas pu te recueillir, Elizabeth, ma condition me l'empêche mais je suis sûr que les Tonks s'occupent de toi comme la petite princesse que tu es à mes yeux.
  Tu as tellement grandi... Je t'avoue avoir eu les larmes aux yeux quand j'ai vu à quel point tu étais belle et épanouie.
  Je me suis caché mais désormais j'aimerais te rencontrer. Serais-tu d'accord pour me rejoindre au sommet de la tour d'astronomie aux alentours de 11h ? Si tu ne viens pas, je comprendrais. J'espère tout de même que tu seras d'accord. J'espère donc te voir plus tard.
  Je t'embrasse.