Noir Corbeau.

Partie V - Chapitre 1

   — Liz, tu es prête ?

   Je levai les yeux vers Nymph qui venait d'apparaître dans l'encadrement de la porte de ma chambre. Ses cheveux ternes encadraient son visage pâle, et ses yeux gris étaient semblables à deux nuages de pluie. Je lui offris un mince sourire.

   — J'imagine que oui, répondis-je finalement en coulant un regard vers ma malle, bouclée depuis hier soir.

   Je me levai et vins me blottir dans les bras de ma grande sœur.

   — Tu es sûre que tu ne veux pas que je reste ? lui demandai-je avec douceur.

   — Non, ça ira, répondit-elle. Ne t'en fais pas pour moi. Je dois retourner dans mon appartement à Londres, de toute façon, on ne se serait pas beaucoup vu.

   — Si tu le dis... soupirai-je.

   Elle prit mon visage entre ses mains et m'embrassa le front.

   — Ça va aller. Molly m'a invité à dîner ce soir, alors on ne se sépare pas tout de suite. Apparemment, Bill et sa fiancée sont là aussi.

   — Fleur ?

   — Oui, la française.

   — Charlie sera là aussi ? demandai-je avec intérêt.

   — Non, je ne crois pas.

   — Dommage.

   Nymph s'occupa de porter ma valise, et la descendit à l'étage inférieur, où nous retrouvâmes nos parents. Je m'empressai d'aller les enlacer.

   — N'oublie pas de nous envoyer des lettres, ma chérie, fit ma mère.

   — Meda, ne lui ajoute pas une pression supplémentaire... plaisanta mon père. C'est déjà gentil de sa part d'être restée fêter ses seize ans avec nous.

   — Papa ! réprimandai-je, amusée. Bien sûr que je suis restée !

   Il ébouriffa mes cheveux coupés au carré avec un sourire ému.

   — Ma petite fille est devenue une jeune femme, fit-il en m'enlacant.

   — Je suis toujours ta petite fille, répondis-je en serrant sa taille.

   Il déposa un baiser sur ma joue. J'embrassai une dernière fois ma mère, et sortis dans le jardin avec ma sœur, mon chat et ma malle pour transplaner. J'adressai un signe de la main à mes parents, avant de m'agripper au bras de ma sœur. Ma maison disparut dans un tourbillon, et je me sentis partir, comme transportée par une force invisible qui s'était accrochée à mon nombril. Quelques secondes plus tard, nous étions devant le Terrier, et mis à part une légère nausée, tout allait bien.

   Molly nous aperçut à travers la fenêtre de la cuisine, et s'empressa de venir nous accueillir.

   — Ma petite Lizzie, comme je suis contente de te voir ! s'exclama-t-elle en écrasant mes vertèbres entre ses bras.

   — Moi aussi, Mrs Weasley, répondis-je.

   — Tonks, tu es bien pâle... Une chance que tu restes dîner ce soir, tu reprendras quelques forces avec ce que j'ai prévu.