Chapitre 23

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   Le mois de janvier passa à une vitesse fulgurante. Nous avions repris les réunions de l'AD, pendant lesquelles Harry tentait de nous apprendre à faire apparaître un Patronus. En parallèle, nous croulions littéralement sous les devoirs. Il était rare de voir un élève de cinquième année ailleurs qu'à la bibliothèque, avec une pile de livre aussi haute que lui à côté.

   Sinon, pour les points positifs de ces dernières semaines, Seamus s'était excusé auprès d'Harry et affirmait qu'il le croyait pour Voldemort, désormais. Nous l'avions donc accueilli à bras ouverts dans les réunions de l'AD.

   Prise d'un élan d'assurance, j'avais proposé à Drago et Blaise de venir y participer également. Ce dernier avait accepté de bon cœur, prêt à mettre ses à prioris de côté. En réalité, j'avais fait appel à Sally pour le convaincre. Il la considérait comme sa meilleure amie — avec moi aussi, mais ils passaient beaucoup plus de temps ensemble — et ne jurait plus que par elle. Si elle lui demandait de venir, je savais qu'il la suivrait aveuglément, et que mon copain accepterait peut-être, alors. Lorsque je lui avais exposé mon plan, Sally m'a dit qu'il déteignait trop sur moi. C'était probablement vrai. Tant que ça allait dans les deux sens, ça m'allait très bien.

   Au final, mon plan n'avait pas fonctionné comme prévu. Blaise avait accepté après l'insistance de Sally, mais Drago était toujours réticent à l'idée de se trouver dans la même pièce que mon frère et mes amis Gryffondor. Je lui avais donc déballé un de mes discours inspirants.

   — Mais tu dois penser à toi, Dray, comment vas-tu faire si tu ne sais pas te défendre ? Et puis, je pense qu'il y a prescription, désormais. Il y a belle lurette que toi et mon frère ne vous êtes pas balancé des noms d'oiseaux à la figure.

   — C'est pas ça, m'avait-il dit. J'ai un peu honte de débarquer comme une fleur après tout le mal que j'ai fait.

   Sur le moment, je n'avais rien répondu. C'était la première fois que Drago assumait de lui-même qu'il avait mal agi. En guise de réponse, je l'avais pris dans mes bras.

   — C'est moi qui te le demande personnellement, Dray. C'est toujours moins bien quand tu n'es pas là.

   Il m'avait légèrement souri. Je l'avais embrassé tendrement.

   Mais Drago est têtu. Et bien que ma proposition l'ait beaucoup touché, je le sais, il a refusé. Ça ne m'a pas surpris.

   En revanche, ce qui m'a surpris, que dis-je, estomaquée, c'est que Pansy Parkinson vienne s'asseoir en face de moi à la bibliothèque en ce jour tranquille où j'avais décidé de réviser mon Étude des Runes.

   Je la fixai droit dans les yeux, mais mon estomac était contracté par la peur. J'étais inquiète de ce qu'elle pouvait me dire.

   — Bonjour, Lizzie.

   — On est passé au prénoms, du coup ? demandai-je d'une voix étranglée, un peu plus froide que je ne l'aurais voulu.

   Pansy déglutit. Je grimaçai.

   — Désolée, me repris-je immédiatement. Je ne voulais pas être méchante. Je t'avoue que je suis assez étonnée de te voir là.

   Elle eut un léger sourire.

   — Je sais. Crois-moi, je le suis tout autant. J'avais besoin de te parler.

Noir Corbeau.Where stories live. Discover now