Chapitre 22

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   La rentrée fut assez calme. Enfin, sauf pour Harry. Dumbledore avait demandé à Rogue de lui donner des cours d'Occlumancie, afin de lui apprendre à fermer son esprit à Voldemort. J'avais participé à la première séance, mais Rogue n'avait pas jugé nécessaire que je revienne. Harry, en revanche, avait plus de mal que moi. Apparemment, notre cher professeur de Potions lui faisait vivre un enfer durant ces heures dans son bureau.

   En parallèle, Harry avait demandé à Cho d'aller à Pré-au-Lard avec lui pour la Saint-Valentin. J'avais fait de même avec Drago de mon côté. Je n'avais jamais été aussi soulagée de le retrouver. Je lui avais vaguement dit dans une lettre pourquoi j'avais subitement quitté Poudlard, j'eus donc tout le loisir de lui raconter en détails ce qui s'était passé. Il n'a pas fait énormément de commentaires dessus, il avait l'air plutôt préoccupé. Mais il avait l'air sans arrêt préoccupé, en ce moment. Difficile de savoir pourquoi.

   Évidemment, le répit ne pouvait pas durer trop longtemps. Un matin, la Gazette du Sorcier a annoncé une évasion massive d'Azkaban. Dix Mangemorts, dont Bellatrix Lestrange, la sœur de ma mère. Elle avait été condamné pour tortures répétitives sur les parents de Neville, que nous avions vu à l'hôpital le jour de Noël. Ça m'avait fait beaucoup de peine de voir Neville aussi triste. Ce n'est jamais agréable de voir un ami proche dans cet état.

   Alors que je passais un moment avec Drago, Hermione arriva en courant et m'attrapa par les épaules.

   — Lizzie, il faut vite que tu viennes !

   — Qu'est-ce qui se passe, quelqu'un est mort ??

   J'entendis Drago pouffer. Je fronçai les sourcils et lui administrai une légère tape sur le crâne.

   — Non ! Hagrid est revenu !

   J'écarquillai les yeux.

   — Oh, par les chaussettes de Dumbledore !! Je reviens, dis-je en embrassant Drago sur la joue.

   — Prends ton temps, me fit ce dernier. Si tu me cherches, je serais sûrement à la bibliothèque.

   — Parfait, ne bouge pas de là-bas alors !

   Hermione eut un léger sourire et prit ma main pour m'entraîner avec elle. Ron et Harry nous rejoignirent en chemin. Nous dévalâmes la pente jusqu'à la chaumière de notre ami, dont la cheminée s'était remise à fumer. Malheureusement, notre élan fut stoppé par une voix que nous ne connaissions que trop bien. J'échangeai un regard désespéré avec mes amis et mon frère, soupirant profondément. Elle se mêlait vraiment de tout, cette harpie.

   Nous nous cachâmes derrière la fenêtre pour espionner.

   — Je vous l'ai déjà dit, je suis parti pour ma santé ! fit Hagrid. Pour être au grand air un moment...

   — Ah, oui, en tant que garde-chasse, il est vrai que vous êtes rarement au grand air... répondit Ombrage de sa voix insupportable. Eh bien, si j'étais vous, je m'attendrais à devoir repartir... En fait, je ne déferais même pas mes bagages.

   Hagrid ne répondit rien. La porte grinça. Je tirai Harry en arrière pour ne pas nous faire voir de notre chère professeure au manteau rose. Cette dernière afficha soudainement une grimace, et dégaina une bouteille de parfum. Elle s'en aspergea et fit de même sur la porte de la cabane. Je secouai la tête, les yeux plissés par la colère. Après quoi, elle s'éloigna sur ses petites jambes.

   Nous attendîmes qu'elle soit assez loin pour venir toquer à la porte. L'odeur du parfum d'Ombrage traînait toujours dans l'air. Je fronçai le nez, dégoutée.

Noir Corbeau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant