Chapitre 11

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   Après que Ron fut allé se coucher, je montai avec Hermione. Nous nous couchâmes toutes habillées et attendîmes que nos compagnes de chambre s'endorment. De vraies pipelettes, celles-là, surtout en soirée. Je me fis plaisir en intervenant à l'aide d'un "la ferme" bien placé. Elles se turent immédiatement. Je ne savais pas vraiment si c'était parce que j'étais la sœur d'Harry Potter, ou parce qu'elles croyaient toujours que je sortais avec Drago Malefoy en cachette — même si c'était désormais vrai — mais elles me témoignaient beaucoup de respect depuis l'année dernière, sans se douter qu'en réalité je les méprisais au plus haut point. C'est vrai, quoi, elles étaient tout ce que je détestais : commères, mesquines, moqueuses, et j'en passe. Ce n'était pas pour rien que je les surnommais les "Langues-de-Vipère".

   Lorsqu'elles furent profondément endormie (les ronflements de Lavande Brown pouvaient en témoigner) je jetai un coup d'œil à Hermione qui me fixait, emmitouflée dans sa couette. J'hochai la tête, signe que la voie était libre.

   — On arrive., envoyai-je à mon frère par la pensée.

   La réponse ne se fit pas attendre.

   — Je vous attends en bas.

   Je me levai silencieusement, pris mes souliers noirs à la main, et me dirigeai vers la porte. Hermione me suivait de près, me chuchotant à l'oreille :

   — Je n'arrive pas à croire que nous sortons en pleine nuit...

   — Chut !

   — Lizzie...

   — Quoi ?

   — Coupe-toi les cheveux. Ça t'irait bien.

   Je me tournai vers ma meilleure amie, les sourcils relevés.

   — Qu'est-ce qu'il y a ?, me demanda-t-elle, le plus naturellement du monde.

   — Rien. Dépêchons-nous de descendre.

   Nous rejoignîmes Harry dans la Salle Commune. Ils nous attendait dans un coin, sa cape d'invisibilité sur le bras, les ongles dans la bouche.

   — Harry, arrête ça., pestai-je.

   — C'est un tic, Lizzie.

   — Bon, arrêtons de perdre du temps, Harry a besoin de s'entraîner et d'être en forme demain., nous coupa Hermione.

   Nous nous dirigeâmes vers le portrait de la Grosse Dame. Harry déploya la cape d'invisibilité sur nous, mais nous dûmes plier un peu les genoux pour ne pas que nos chevilles et nos pieds ne dépassent. On grandissait, et la cape devenait de plus en plus petite pour plusieurs personnes. Je poussai le portrait du plat de la main, sans cependant l'ouvrir entièrement. Je laissai seulement assez de place pour que nous passions, puis refermai le portrait. La Grosse Dame, toujours vêtue de rose, bougonna un peu. Je saisis le nom de Peeves dans son charabia mais elle ne chercha pas plus et se rendormit bien vite. Hermione alluma sa baguette à l'aide d'un Lumos et nous entreprîmes de descendre les escaliers. Au rez-de-chaussée, Hermione éteignit sa baguette car nous avions plus de chances de croiser Rusard, Miss Teigne ou l'esprit frappeur — celui là étant particulièrement agaçant.

   Au bout d'une quinzaine de minutes de recherche à tâtons, nous trouvâmes une salle de classe vide dans laquelle nous nous enfermâmes de l'intérieur. Harry posa sa cape sur une table et sortit sa baguette. Hermione ré-organisa la salle, poussant les tables contre les murs pour laisser le plus d'espace possible à mon frère. Elle posa sur une table un livre, un dictionnaire de Runes poussiéreux et un pot en verre crasseux.

Noir Corbeau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant