Partie IV - Chapitre 1

1.7K 110 52
                                    

   Je fus agréablement réveillée par une douce voix que je connaissais parfaitement bien. Lorsque j'ouvris les yeux, le visage en cœur de ma grande sœur était penché au-dessus de moi.

   — Joyeux anniversaire, ma chérie., me dit-elle.

   Un sourire illumina mon visage et je me redressai.

   — Merci beaucoup., répondis-je en l'enlaçant.

   — Bien dormi ?

   — Comme un loir. Et toi ?

   — Très bien aussi. Allez, dépêche-toi de descendre, ton courrier t'attend.

   — Je te suis., dis-je en sautant de mon lit. Rappelle-moi jusqu'à quand tu restes ?

   — Tu as déjà envie que je parte ?, demanda Nymph d'un ton railleur.

   — Mais non, tu le sais bien., assurai-je, amusée.

   — Encore deux ou trois jours. Moi aussi, j'ai des vacances.

   — Je croyais que les Aurors n'avaient jamais de vacances ? "Vigilance constante", c'est pas ça ?

   Elle grimaça.

   — Oh non, arrête, je l'entends tous les jours ça !

   — Il est comment, au Ministère ?

   — Bah, il fait son boulot quoi... J'ai vaguement l'impression qu'il soupçonne tous les employés de trahison, mais à part ça, ça va.

   — Et il est comment avec toi ?

   — Je pense qu'il me fait confiance. Enfin, confiance n'est peut-être pas le terme exact... Je dirais plutôt qu'il m'a pris sous son aile. Il m'a enseigné des tas de trucs, avant de partir pour Poudlard à l'intérieur d'une malle...

   J'eus un rictus mi-amusé mi-sarcastique. Le pauvre Fol Œil n'avait pas vu grand chose du château, cette année... Et désormais, Barty Croupton Junior était enfermé à nouveau à Azkaban. Au fond, il me faisait de la peine. Malgré sa rage animale le soir où on l'a démasqué, il m'avait semblé voir une lueur d'humanité au fond de ses yeux, accompagnée d'une pointe de tristesse. Le malheureux était à peine plus âgé que ma sœur.

   Cela faisait plusieurs jours que je surprenais des conversations à voix basse entre Nymph et mes parents. À chaque fois que je pénétrais dans la pièce où ils étaient, ils se taisaient immédiatement et changeaient de sujet. Je me demandais ce qui se tramait à la maison et en quoi cela me concernait-il. Mais je savais que tout venait à point à qui savait attendre, alors j'attendais. Ces discussions si secrètes éclateraient bientôt au grand jour et me parviendraient. Il suffisait juste de s'armer de patience... ce qui me manquait beaucoup en ce moment. J'avais hâte de revoir mon frère et mes amis, hâte de savoir si la Gazette du Sorcier annoncerait enfin au public que Voldemort était de retour, hâte de recevoir la lettre de Remus annonçant la date où l'on se verrait...

   L'été avait commencé depuis presque un mois et pourtant ce qui s'était passé au Tournoi des Trois Sorciers obsédait toujours Harry. Il m'en parlait sans arrêt, dans ses lettres. Il me racontait ses angoisses nocturnes mettant en scène la mort de Cedric, puis la mienne, celle de Ron, d'Hermione... Il continuait de vivre en plein cauchemar. S'il n'en tenait qu'à moi, j'aurais déjà débarqué chez les Dursley pour le prendre dans mes bras et le rassurer. Mais Dumbledore m'avait rappelé en m'envoyant une lettre qu'Harry avait besoin de s'éloigner du monde de la magie pendant un moment, pour réussir à passer à autre chose alors j'obéissais, même si c'était à contrecœur. Ron et Hermione avaient reçu les mêmes instructions. Par contre, j'avais cette drôle d'impression qu'ils me cachaient quelque chose. Ils étaient assez brefs dans leurs lettres et ne s'étalaient pas beaucoup sur ce qu'ils faisaient. Quand j'ai osé poser la question à Hermione, elle m'a avoué que je saurais tout bientôt. Alors, comme pour le reste, je prenais mon mal en patience.

Noir Corbeau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant