Chapitre premier.

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Victoria's Secret.

Enormément de femmes ne peuvent pas avoir le luxe de s'en acquérir une paire. Je dirais même qu'un dixième d'entre elles uniquement aient le luxe d'en posséder plusieurs dans leur commode dans un tiroir, alors qu'une majeure grande partie ne fantasme et ne touchent qu'avec leur yeux, lorsqu'elles passent près des vitrines du magasin. Et moi ? Je maintenais à l'instant même ces chef d'oeuvres en soie entre mes fins doigts, pour pouvoir soigneusement les placer sur des cintres après avoir minutieusement agrafé sur chaque pièce un anti-vol.

Je remplissais au fur et à mesure chaque rayon qui a lieu d'être. Mes boucles dorées flottèrent vivement en cascade sur mes épaules dû à mes pas précipités, mais efficace, laissant planer dans les airs l'odeur tropical de mon shampoing mêlée à mon eau de toilette, qui fut elle, fruitée. Un soupir las s'extirpa d'entre mes lèvres lorsque mes orbes émeraudes se portèrent sur une pile de pantalons entassés les uns sur les autres en boule. Étant la seule employée inoccupée, j'ai dû m'occuper de ce bazar. C'est en inspirant une grande bouffée d'air frais que je me dirigeai promptement jusqu'à la table située au coin du magasin. Je pris soin de séparer minutieusement les vêtements entassés en boule, des vêtements pliés, que je saisis un par un pour rapidement les plier correctement, créant ainsi l'illusion de cinq colonnes parfaitement parallèles.

« Ad, tu me remplace un moment en caisse ? Il faut vraiment que j'aille au petit coin.. »

Me souffla timidement Eleanor au creux de mon oreille, après que notre manager ait fini son inspection. Je hochais doucement la tête et me dirigeai en caisse. Une cliente me présenta ses achats. Elle était vêtue d'uniquement d'une robe longue à large bretelle de forme carrée de couleur fushia qui lui arriva jusqu'aux genoux, portait des louboutins blanches, accompagnées de son sac Michael Kors de même couleur et une paire de lunette Chanel ornait le haut de son crâne. En somme, une cliente aisée et habituée au luxe. Comme la plupart d'entre elles, d'ailleurs. Je la saluai poliment en la gratifiant de l'un de mes plus beaux sourires, saisis ses articles pour les scanner un par un, retirant par la même occasion les anti-vols.

« Alors, un ensemble pyjama, trois robes d'été et ainsi que deux ensembles de sous-vêtements.. Cela vous fera neuf cent quatre-vingt dollars. »

La jeune femme rejeta dans un mouvement de la main son cuir chevelu à l'arrière de ses épaules, acquiesçant simplement en hochant de la tête. Elle sortit de son sac sa carte gold, que je fis immédiatement glisser sur la machine à carte bleue : validé. Les articles dorénavant encaissés, je les rangeai une par une dans un grand sac en carton blanc à lettres imprimées de couleur rose pâle, n'oubliant pas de glisser le ticket de caisse à l'intérieur. Je lui tendis le sac et sa carte gold, souriante.

« Et voilà, vos achats ! Le ticket est à l'intérieur, vous bénéficiez d'un mois si vous souhaitez changer vos achats. Au revoir et bonne journée. »

« Merci, à vous aussi. »

Répondit-elle poliment en passant les portes du magasin. Stoïque, face à la caisse, je jouais vivement avec mes doigts. Mes prunelles verdâtres scannèrent rapidement le magasin, qui fut lui, désert. En même temps, nous étions en temps de crise. Les gens préfèrent ouvrir un compte épargne de précaution plutôt que de faire des folies pour un stupide sous-vêtement qui vaut une véritable fortune. Oui, certes, ils étaient de qualités, confortables. L'estime de soi et d'appartenir à une société est bien présente mais...

It's pure, it's you. (s l o w  u p d a t e)Where stories live. Discover now